Après leur horrible prestation de samedi soir, au Centre Bell, les joueurs du Canadien ont tous fait face à la musique. Ce n’était pas leur décision, certes, mais le fait d’être disponibles pour les journalistes, dans le vestiaire, a obligé chacun d’eux à porter publiquement une partie de l’odieux de cette humiliante défaite, ce qui était tout à fait juste dans les circonstances. Les propos ont tous été corrects pour ne pas dire prévisibles, émis dans le sens de l’esprit d’équipe, de l’unité, etc. À part P.K. Subban, qui en a mis un peu plus en parlant « d’insulte » quand il fut questionné sur l’engagement des joueurs, tout était empreint de rectitude.

La présence forcée de tous les joueurs faisait suite à une réunion d’équipe qui a retardé l’ouverture des portes du vestiaire pendant de longues minutes, au cours desquelles il y a tout lieu de croire qu’on s’est parlé dans le blanc des yeux, qu’on a « lavé le linge sale en famille », comme on dit souvent. Peut-être qu’on n’était pas trop pressé de les ouvrir non plus, après tout.

Michel Therrien, de son côté, a mis de longues minutes à assimiler l’essentiel du message qu’il allait livrer aux partisans via la presse. Nul doute, si l’entraîneur voulait afficher calme et sérénité, s’il voulait afficher un niveau de confiance inébranlable envers ses joueurs (ce qu’il a fait du reste), s’il voulait se faire un porte-parole rassurant pour la direction du CH, il lui fallait aller contre nature à ce moment précis.

En coulisse, de Marc Bergevin jusqu’à Geoff Molson, on était sûrement ébranlé par ce qu’on venait de vivre, à domicile. Il y a longtemps qu’on a vu les spectateurs présents réagir avec une telle émotivité, une telle dérision, quand Daniel Brière a effectué le quatrième tir du Canadien, aux deux tiers de la deuxième période du match.

Cela dit, tout le scénario que l’on vient de décrire est parfaitement normal, dans les circonstances. On l’a déjà vu dans le passé, à Montréal ou ailleurs, à un point où tout cela était hautement prévisible, du premier jalon jusqu’au dernier. Ce n’est donc pas là qu’on doit s’arrêter.

Il faut plutôt se tourner vers mardi soir, autour de 19:40! À compter du tout premier dépôt de la rondelle sur la glace, tout ce qui a été fait ou dit samedi soir après le match prendra un sens précis. C’est à ce moment qu’on verra si le propos unanime des joueurs était sincère. C’est dès ce moment qu’on verra si Michel Therrien avait raison quand il parlait de la conviction de voir ses joueurs relever le défi de l’adversité et de relever le « genou qui est par terre ». C’est là qu’on verra s’il a lui-même relevé le défi qu’il s’est imposé publiquement d’assumer le leadership nécessaire pour relancer son équipe dans la bonne direction.

Et tout cela n’a rien à voir avec le résultat éventuel de la rencontre. Gagne ou perd, le test se déploie sur des points précis. Travail en unité de cinq, bonne reconnaissance de la situation de jeu (ce qui fait cruellement défaut ces temps-ci) et conséquemment, bonne prise de décision et bonne exécution sur la patinoire, voilà des facteurs de base qui doivent s’afficher dès le départ. Intensité, acharnement, une certaine hargne envers l’adversaire, voilà le genre de comportement qu’on devrait voir dès les premières secondes du match. Si le Canadien va dans ce sens, dès le départ et pendant 60 minutes, on saura alors que les propos de samedi étaient sincères. Mais si on revoit le même genre de matchs qu’on observe trop souvent depuis la mi-décembre, on sera alors en mesure de croire qu’il existe vraiment un malaise particulier au sein du groupe.

La direction et le personnel d’entraîneurs du Canadien sont parfaitement capables de reconnaître les forces et les faiblesses de leur équipe et sont donc en mesure d’établir leurs attentes et objectifs en conséquence. Ils savent mieux que quiconque qu’il y a trop de petits joueurs, qu’il manque de punch en attaque, qu’il manque un « vrai » troisième défenseur. Pas besoin de leur faire un dessin! Mais ils savent aussi que le Canadien peut viser le droit légitime de se battre pour le troisième rang de sa section s’il resserre le jeu dans les trois zones, s’il utilise sa vitesse, s’il applique intelligemment et collectivement le jeu de transition, comme on l’a vu dans les bons moments de la saison jusqu’ici, si tous les joueurs acceptent de « payer le prix », comme le dit souvent Michel Therrien.

Tout dépend donc de mardi soir.

Comme Cléopâtre

« Ah, ce nez ! », pouvait-on lire souvent dans Astérix et Cléopâtre, quand tous les personnages de la bande dessinée se retrouvaient en présence de la reine d’Égypte et tombaient sous le charme de cette partie de son anatomie.

Et bien comme tous les Gaulois et les Romains du récit d’Albert Goscinny, je dois avouer que je suis tombé sous le charme des F1 de la nouvelle vague et surtout, de ce nez plongeant vers le sol, imposé par la FIA. Tout en reconnaissant les mérites techniques du « nez de requin » qu’on a vu se développer au cours des deux dernières décennies, je trouvais cela franchement laid et dénué d’esthétique. Mais jusqu’ici, je trouve que toutes les écuries ont livré de superbes monoplaces en vue du championnat de 2014. On en reparlera sous peu, d’ailleurs.

Entre-temps, vous connaissez maintenant une autre partie de moi. Je préfère un peu de rondeurs aux nez en l’air…