MONTRÉAL - La preuve avait été faite cette saison que le Canadien possédait une redoutable force de caractère pour rebondir, mais il fallait le confirmer en séries et le Canadien peut dire mission accomplie à la lumière de sa performance en première ronde. 

Un balayage mérité

Le quatrième et dernier match de cette confrontation est venu s’ajouter comme une confirmation de ce verdict et les joueurs n’étaient pas peu fiers d’avoir surmonté une épreuve de plus.

Bien sûr, le temps d’arrêt demandé par Michel Therrien a su revigorer son groupe.

« Le moment était bien choisi, on pouvait sentir la deuxième ronde approcher et nous sommes devenus un peu trop passifs. Ils ont appliqué une excellente pression n’ayant rien à perdre et le temps d’arrêt a calmé les choses », a expliqué Max Pacioretty.

« On s’est assis un peu sur notre avance au dernier tiers, mais on a été capable de rebondir pour finir en force. Sinon, on a dominé la plupart de la série dans la majorité des facettes », a jugé Daniel Brière qui a eu le plaisir de compter le premier but de la soirée.

Ce revirement positif a permis à Therrien de résumer cet affrontement ainsi.

« Si on regarde cette série, on a été en mesure de dicter le rythme et on a été l’équipe la plus agressive ce qui est un signe d’une équipe en confiance », a spécifié l’entraîneur.

Bien utiliser cette longue pause inattendue

Si le triomphe du Tricolore en le minimum de quatre parties semblait utopique, le Canadien se retrouve avec une pause de plusieurs jours qui ne pouvait pas être prévue.

La beauté de ce contexte s’avère que le Canadien sera un témoin privilégié de la série entre les Bruins et les Red Wings car il est assuré d’affronter le gagnant de ce duel avec le nouveau schéma éliminatoire, mais Therrien avait un point intéressant à ce sujet.

En son et images : Lightning-Canadiens

« Ça va permettre de guérir de petits bobos et je peux assurer que nous serons bien préparés pour la prochaine équipe, mais ce sera la même chose pour notre adversaire; ça fonctionne des deux côtés », a-t-il souligné en riant.

Il n’est pas surprenant d’entendre Brendan Gallagher, un vrai lapin Energizer, prétendre qu’il aurait préféré continuer le parcours éliminatoire dès que possible, mais ses coéquipiers – peut-être en raison de leur âge - ne partagent pas tous son avis.

« On aurait aimé continuer, mais ce sera un défi très différent en deuxième ronde et nous allons regarder de près l’autre série », a opiné le combatif numéro 11 qui a gagné des confrontations individuelles contre les plus imposants adversaires.

« Je suis content, il y a eu beaucoup de confrontations pour la rondelle dans ces matchs et les joueurs vont apprécier ce repos que nous essaierons d’utiliser cela à notre avantage », a répliqué Pacioretty qui a avoué que ce but gagnant le libère d’une frustration des récentes parties.

Les échos de vestiaire

Mais en tant qu’athlète d’expérience, Brière admet qu’un piège se présente devant l’équipe.

« Oui, c’est toujours dangereux (une longue pause) et ce sera sûrement un peu difficile de repartir la machine au premier match », a-t-il convenu.

Tout de même, l’heure était aux réjouissances dans le vestiaire du Canadien et les joueurs avaient un peu de difficulté à réaliser que leur première série était déjà chose du passé.

« C’est incroyable d’avoir gagné la série alors que l’autre est si peu avancée. C’est un peu étrange en espérant qu’on utilisera cela de notre mieux », a confié Brière avec un sourire accroché au visage.

À certains égards, ce balayage doit même être perçu comme une surprise.

« Je ne dirais pas que je suis surpris, mais c’est vraiment inattendu. On s’imaginait plus un duel de sept matchs contre une bonne équipe. Les différences ont été petites pour gagner des matchs, mais nous avons su jouer avec constance », a ajouté Gallagher.

Un siège spécial pour Ginette Reno?

La coïncidence est quand même spéciale. Après avoir propulsé Rene Bourque vers un but dès la 11e seconde du troisième match, Ginette Reno a serré la main à un joueur en quittant la glace à la suite de son autre interprétation de l’hymne national canadien mardi.

Ginette... pour une deuxième fois

Et qui était ce joueur? Brière, bien sûr, qui a touché la cible en moins de trois minutes. Cet heureux hasard a mené le Québécois à y aller avec humour de cette suggestion.

« Je présume qu’elle m’a donné un peu d’énergie et peut-être qu’on pourrait lui trouver un banc pour qu’elle puisse s’asseoir à côté de nous », a lancé en blaguant celui qui avait justement expliqué la réputation de cette grande chanteuse à plusieurs de ses coéquipiers.