MONTRÉAL – À première vue, Paul Byron pouvait être perçu comme un complément temporaire sur le premier trio, mais c’est grâce à lui que le Canadien a ajouté une victoire à son répertoire.

L’attaquant de 27 ans, qui demeure sous-estimé, a fait exploser le Centre Bell en enfilant le but décisif. C’est simple, Byron parvient à produire peu importe le trio sur lequel il se retrouve et il en fait autant en infériorité numérique.

« C’est un gars à qui on peut confier différents rôles. Indépendamment avec qui on l’emploie, il doit jouer de la même manière; c’est mon avis. Il ne doit pas changer son style. C’est un gars qui garde les choses simples et qui est bon en échec avant avec sa rapidité. Il a récolté l’honneur de marquer le but gagnant », a expliqué l’entraîneur Michel Therrien.

Byron donne encore raison à Therrien

En 13 parties, Byron a déjà prouvé une grande partie de son utilité avec trois buts et cinq mentions d’aide. Le choix de sixième ronde en 2007 a confirmé qu’il devait être fidèle à son identité.

« Je ne veux pas changer mon style, je travaille fort, je patine, j’essaie de pourchasser la rondelle pour eux », a exposé Byron en parlant d’Alex Galchenyuk et Alexander Radulov.

Très discret de nature, Byron a reçu de beaux compliments de ses coéquipiers après la partie.

« Il a été excellent pour nous, il a marqué des buts importants jusqu’à présent. Il procure beaucoup de vitesse et on sait à quel point il excelle en désavantage numérique », a vanté Carey Price.

Galchenyuk s’est également fait un plaisir de louanger le rapide numéro 41.

« Il utilise sa vitesse de belle façon autant en échec avant qu’en repli. Il crée aussi beaucoup d’espace pour ses partenaires, on doit lui donner beaucoup de crédit », a-t-il mentionné.

Galchenyuk fait partie des joueurs qui ont encore de la difficulté à croire que Byron a été obtenu via le ballottage.

« Oui, c’est étonnant. On le voit si souvent s’échapper avec sa grande vitesse. Quand on est sur le banc, on sait tout de suite qu’il va réussir à gagner la course. Il a été très utile pour nous », a raconté l’auteur du deuxième but du CH.

ContentId(3.1205881):Point de presse de Michel Therrien
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Le but de Byron a permis au Tricolore d’encaisser les deux points de la victoire, mais sa performance n’a pas été satisfaisante aux yeux de Therrien et ses adjoints.

En fait, Therrien n’était pas content du comportement de sa troupe avec la rondelle.

« On se retrouve dans le trouble par la qualité de notre jeu avec la rondelle. C’est un jeu de contre-attaque, les équipes mettent des systèmes en place pour provoquer des erreurs. On doit être assez alerte et discipliné pour faire les bons jeux avec la rondelle. Il faut aussi s’en emparer en premier et la protéger », a soutenu Therrien qui devrait bien faire comprendre son message, mercredi, à l’entraînement.

Radulov voudrait voir son équipe s’implanter dans le territoire adverse au lieu de devoir redoubler d’ardeur défensivement.  

« On doit encore mieux jouer comme équipe. Je sais qu’on gagne, mais on ne peut pas allouer 43 lancers au filet. Carey est excellent, mais on doit passer plus de temps dans la zone offensive. Il y a encore beaucoup de matchs à venir pour travailler ça », a indiqué le Russe.

Une visite inoubliable de Jack Nicklaus

Le Canadien a accueilli un invité d’honneur dans son vestiaire avant la partie. Jack Nicklaus, le golfeur plus grand que nature, a pris la parole avant le lancement du match.

En reparlant de cette rencontre privilégiée, les joueurs du CH avaient encore de la difficulté à y croire.

« Ça m’a totalement surpris, je me préparais et il me faisait dos. Quand j’ai levé la tête, il était à trois pieds de moi. J’étais émerveillé, ça ne m’arrive pas souvent, mais quand tu vois un homme de cette intégrité et c’est intelligence, c’est wow ! », a avoué Price. 

« Il nous a parlé du fait qu’il s’assurait de jouer selon ses aptitudes et qu’il travaillait fort sur forces. Il a suggéré qu’on suive la même approche, c’était un discours très inspirant », a ajouté le gardien.

Même Shea Weber a été épaté par cette surprise. 

« C’était assez génial, je ne crois pas que beaucoup de joueurs s’attendaient à ça », a-t-il dit avec le sourire.

Le capitaine Max Pacioretty a adoré ces minutes privilégiées avec ce monument du golf et du sport.

« C’était vraiment cool et très inattendu. J’avais la tête penchée vers mes patins et je l’ai aperçu quand j’ai levé les yeux. Si on m’avait donné un million de chances pour deviner l’identité de la personne qui viendrait nous parler, je n’aurais jamais cru qu’il viendrait nous voir. Je suis un grand fan, c’était vraiment cool », a réagi Pacioretty. 

« Tous les sports sont différents, mais les champions ont une approche semblable. C’était vraiment génial d’entendre l’un des meilleurs nous parler, c’était un privilège », a conclu le capitaine avec justesse.