Grosse année pour l’ancien capitaine des Canadiens Guy Carbonneau qui, après avoir été intronisé au Temple de la renommée du hockey, vient d’entrer au Panthéon du sport du Québec.

Comme plusieurs, j’avais souligné l’honneur reçu l’automne dernier quand il est officiellement devenu un immortel du hockey à Toronto. Cette fois, il reçoit la plus importante reconnaissance de la communauté sportive québécoise pour sa contribution exceptionnelle à l’essor de son sport. Bien entendu, COVID-19 oblige, la célébration a été reportée au printemps 2021. Cela n’enlève cependant en rien l’honneur qu’on lui décerne.

À mon sens, Guy Carbonneau demeure un des hommes à la plus forte capacité d’adaptation que j’ai eu le plaisir de rencontrer. Rappelez-vous qu’il était un attaquant formidable au niveau junior et avec le club-école du CH. On avait toutefois d’autres plans pour lui dans la grande ligue où il est devenu un joueur à caractère défensif. Plusieurs auraient pu se sentir limités avec ce nouveau rôle, mais pas Carbonneau qui a su s’adapter, comprendre son mandat et trouver les moyens d’y exceller. Inutile de rappeler qu’il a gagné 3 coupes Stanley et qu’il a été trois fois récipiendaire du trophée Selke.

Un autre bel honneur pour Carbo

Carbonneau a toujours su se préparer pour anticiper. Il le faisait sur la glace, mais il l’a fait aussi pour sa carrière. Sa capacité d’ajustement aux changements est extraordinaire. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait préparé son après carrière pour que tout se passe en en douceur. Il y a tant d’exemples de sportifs qui ont soudainement été dépourvus et désorientés quand l’heure de la retraite a sonné.

Je connais des joueurs professionnels qui n’ont pas su prendre ce virage et qui l’ont chèrement payé. Pas nécessairement financièrement, mais psychologiquement, le coût a été terrible. Perte d’identité, baisse d’estime et de confiance en soi, isolement, voilà autant de contrecoups sur l’équilibre mental. Quand on joue et que l’adrénaline coule dans nos veines, le cerveau sécrète des neurotransmetteurs et de l’endorphine qui nous rend encore plus présents, forts et stimulés. Lorsque vous avez connu ces sensations pendant toute votre carrière, s’en trouver soudainement privé crée un manque difficile à combler.

Je me souviens avoir souligné que Tessa Virtue et Scott Moir, après une fabuleuse carrière en danse sur glace, ont su réussir leur sortie avec professionnalisme. Je crois que Guy Carbonneau est de la même trempe. Il a orchestré sa sortie de la glace avec panache. Après avoir été un joueur extraordinaire, il est passé derrière le banc avec autant de succès, avant de changer encore de rôle et d’accepter un poste d’analyste à la télévision.

C’est pourquoi je tenais encore à féliciter Guy Carbonneau pour cet autre honneur qu’on lui décerne. Je souhaite souligner non seulement l’incroyable apport qu’il a fait au hockey, mais aussi sa force de caractère et sa capacité d’adaptation, qui font de lui un sportif d’exception.