DENVER - L’ère Shea Weber avec le Canadien de Montréal est maintenant terminée.

 

Campé sur la liste des blessés à long terme en raison d’une blessure qui l’a empêché de jouer l’an dernier et qui le privera de chausser les patins pour les quatre dernières années de son contrat, le capitaine brillait déjà par son absence.

 

C’est un fait.

 

Mais il est maintenant un membre des Golden Knights de Las Vegas qui ont fait son acquisition alors que l’attaquant russe Evgeni Dadonov met le cap sur Montréal.

 

Shea Weber, qui aura bientôt 36 ans, aura donc disputé 275 parties dans l’uniforme tricolore au fil des cinq saisons passées à Montréal. Cinq saisons au cours desquelles il aura marqué 58 buts et récolté 146 points.

 

Acquis des Predators de Nashville, le 29 juin 2016, en retour de P.K. Subban dans le cadre d’une transaction qui avait soulevé une tempête à Montréal, une transaction dont les fans de Subban ne se sont d’ailleurs jamais remis, Weber aura, en dépit des blessures, rendu de fiers services au Canadien.

 

Il a connu ses meilleurs moments l’été dernier alors que lui et le gardien Carey Price ont guidé le Tricolore jusqu’à la finale de la coupe Stanley. Une finale au cours de laquelle Weber et ses coéquipiers ont été éclipsés en cinq parties par le Lightning de Tampa Bay.

 

Le capitaine a toutefois terni son héritage la saison dernière alors qu’il est loin d’avoir assumé son titre de capitaine. Il brillait par son absence lors du match d’ouverture, il est demeuré loin de Montréal toute l’année, se contentant d’aller rejoindre ses coéquipiers à quelques reprises lors des escales du Canadien à Seattle et dans l’Ouest canadien.

 

Weber assumait son rôle d’entraîneur de l’équipe de base-ball de son fils lorsque Kent Hughes l’a rejoint à Kelowna, mercredi soir, pour lui indiquer que les négociations l’envoyant avec les Golden Knights de Las Vegas s’intensifiaient.

 

Un contrat à larguer plus vite que trop tard

 

Pourquoi échanger Weber?

 

Parce que son contrat était devenu un boulet pour le Canadien. Un boulet que le directeur général Kent Hughes devait larguer vers une autre formation pour s’offrir une flexibilité salariale à long terme.

 

Weber occupera 7 857 143 M $ sur la masse salariale des Golden Knights la saison prochaine et pour les trois dernières années de son contrat. Il touchera toutefois un salaire total de six millions $ pour la même période : trois millions $ la saison prochaine et un million $ pour les trois dernières années. Ces six millions $ sortiront en grande partie des coffres des assureurs en raison de la blessure qui mine le vétéran défenseur.

 

Dans ces circonstances, le Canadien aurait pu garder Weber. Ce qui est vrai.

 

L’ennui pour Kent Hughes, et il est de taille, c’est l’incertitude reliée à l’avenir de Carey Price devant la cage du Tricolore. Le gardien étoile n’a disputé que cinq rencontres la saison dernière en raison d’une blessure au genou qui le hante depuis des années et de sa décision de s’inscrire au programme d’aide de la LNH et de l’Association des joueurs pour surmonter des problèmes de consommations.

 

Si, comme il est très possible que ce soit le cas, Carey Price doit mettre lui aussi un terme hâtif à sa carrière en raison de la blessure qui l’empêche de jouer à la hauteur de son potentiel, les quatre dernières années de son contrat deviendront elles aussi un très lourd boulet financier à traîner.

Hughes : « Le téléphone sonne de plus en plus [pour Petry] »

 

Un boulet de 10,5 M $ par saison pour quatre ans sur la masse globale du Canadien sans compter les 31,25 M $ à verser en guise de salaire.

 

Le Canadien a placé Weber et Price sur la liste des blessés à long terme l’an dernier. Une procédure qui a permis à l’équipe d’obtenir l’allègement financier prévu dans les règles associées au plafond salarial. C’est d’ailleurs grâce à cet allègement que le Canadien a pu ajouter des joueurs à sa formation pour combler les blessures qui se sont multipliées en cours de saison.

 

« On aurait pu suivre le même scénario l’an prochain, mais à long terme il n’est pas favorable pour une équipe d’avoir autant d’argent sur la liste des blessés à long terme », que Kent Hughes a reconnu jeudi dans le cadre du point de presse qui a suivi l’annonce du départ de Shea Weber.

 

Le Canadien a d’ailleurs écopé une pénalité de 1 132 500 $ en marge de primes de performances qui viendront amputer sa masse salariale de l’an prochain, car ces primes n’ont pu être écoulées l’an dernier en raison du fait que l’équipe était en situation d’allégement avec la présence des contrats de Weber et Price sur la liste des blessés à long terme.

 

Avec le salaire de Nick Suzuki qui passera d’une moyenne sous le plafond de 833 333 $ qu’il était l’an dernier à 7,875 millions $ l’an prochain et pour les sept saisons qui suivront, avec Cole Caufield et Alexander Romanov qui passeront à la caisse eux-aussi dans les prochaines années, sans oublier les joueurs autonomes que l’état-major tentera d’attirer à Montréal à coups de millions $ pour refaire du Canadien un club gagnant, Kent Hughes devait donc larguer, plus vite que trop tard, le contrat de Weber.

 

Il avait d’ailleurs tenté de le faire à la date limite des transactions, mais les Jets de Winnipeg l’ont devancé en s’entendant avec les Coyotes de l’Arizona.

 

Dadonov : un coup de dés pour un an

 

« Si nous avions attendu plus longtemps, nous serions devenus plus vulnérables face aux autres formations qui auraient pu exiger des compensations supplémentaires pour faire l’acquisition du contrat de Shea », que Kent Hughes a reconnu jeudi.

 

Ce point est très important.

 

Qui sera le prochain capitaine du CH?

Car s’il est évident que le Canadien est loin d’avoir fait l’acquisition d’une valeur sûre en obtenant Evgeni Dadonov en retour de l’ancien capitaine, le Tricolore reçoit quand même un joueur qui pourrait se greffer à la formation l’an prochain.

 

Sans oublier que Kent Hughes n’a pas eu à donner un choix de repêchage ou une autre formation de compensation supplémentaire à son homologue de Las Vegas Kelly McCrimmon. Ce que plusieurs amateurs et observateurs croyaient que le Tricolore devrait faire pour arriver à larguer le contrat de Weber.

 

« C’est une transaction qui fait l’affaire des deux équipes », a commenté Kent Hughes qui s’est bien gardé de triompher en public. Mais il aurait bien des raisons de le faire avec ses proches tant cette transaction est bonne pour le Canadien.

 

Les Golden Knights cherchaient à échanger Dadonov depuis l’an dernier.

 

Repêché par les Panthers de la Floride – choix de troisième ronde, 71e sélection – en 2007, Dadonov, 33 ans, a marqué 20 buts et récolté 43 points en 78 rencontres disputées avec Vegas l’an dernier.

 

Une production timide en comparaison aux 5 M $ -- salaire de 6,5 M $ l’an prochain – qu’il occupera sur la masse du Tricolore.

 

Mais il écoulera la saison prochaine sa dernière année de contrat. Et ça, c’est s’il n’est pas échangé d’ici là.

 

« Notre plan initial et de donner la chance à Evgeni Dadonov de se faire une place au sein de notre formation la saison prochaine. Est-ce que je peux vous assurer qu’il ne sera pas échangé d’ici le début de l’année? Non! Est-ce qu’il pourrait l’être en cours de saison? C’est possible. Mais pour le moment, nous avons fait son acquisition dans le but de le garder à Montréal », a assuré Kent Hughes.

 

Petry : rien d’imminent… mais!

 

Dans d’autres dossiers, Kent Hughes a répété qu’il étudiait toujours la possibilité de respecter les demandes du vétéran défenseur Jeff Petry et de lui trouver une nouvelle formation avec laquelle poursuivre sa carrière.

 

La santé de Price au coeur de l'échange Weber

«Il n’y a rien d’imminent, mais il y a deux semaines, il n’y avait rien d’imminent non plus dans le dossier de Shea Weber. Je ne peux avancer un échéancier précis dans le cas de Jeff, mais je peux vous dire que le téléphone sonne plus souvent cette semaine qu’il ne sonnait la semaine dernière», a reconnu le directeur général du Canadien.

 

Peut-être sonnera-t-il encore plus la semaine prochaine…

 

De l’intérêt pour Josh Anderson

 

Kent Hughes a aussi atténué les rumeurs selon lesquelles Josh Anderson était sur le point d’être échangé par le Canadien.

 

« J’ai dit que plusieurs équipes me contactaient pour s’enquérir de la possibilité d’obtenir Josh par le biais d’une transaction, car il est vrai que Josh suscite beaucoup d’intérêt autour de la Ligue. Malgré tout cet intérêt, il est toujours avec nous. Nous avons terminé l’année au 32e rang, nous avons une équipe à rebâtir, j’ai donc la responsabilité d’écouter toutes les propositions qui me sont faites et de les analyser avec les autres membres de l’état-major pour voir si elles peuvent être bénéfiques pour l’organisation. Mais il n’est pas question d’échanger tous nos joueurs et de lancer la serviette en vue de la saison prochaine. »

 

Remarquez que c’est bien davantage l’an prochain que cette année que le Canadien et les autres formations de bas de classement auront intérêt à gagner la loterie en vue du repêchage. Car Connor Bedard sera un véritable gros lot en comparaison aux jeunes en lice pour être le titre de premier choix de la cuvée 2022…

 

Richardson dans la mire des Hawks

 

Le Canadien n’est pas à la recherche d’un nouvel entraîneur adjoint responsable des défenseurs. Du moins, pas encore! Luke Richardson est actuellement courtisé par les Blackhawks de Chicago qui sont à la recherche d’un nouvel entraîneur. Un poste que Richardson pourrait obtenir.

 

« Luke vient de passer sa première entrevue et il sera convoqué pour une deuxième avec les autres candidats sur la liste finale. On attendra de voir ce qui arrivera avec les Hawks avant de bouger. Nous avons des noms en tête au cas où, mais Luke nous a indiqué qu’il tenait à revenir derrière le banc du Canadien s’il n’obtenait pas le poste d’entraîneur-chef à Chicago », a indiqué Kent Hughes.

 

Hughes rencontrera Mailloux

 

Le directeur général du Canadien profitera du séjour estival du jeune défenseur Logan Mailloux à Montréal pour le rencontrer. À la demande de son agent Dylan Liptrap, Mailloux, le controversé choix de première ronde du Tricolore en 2021, est débarqué à Montréal pour y suivre des traitements afin de se remettre d’une opération à une épaule subie le printemps dernier. « Son agent m’a indiqué qu’il serait ici pour une bonne période. Il sera donc à notre camp de développement et j’ai l’intention de le rencontrer pour faire le point avec lui sur sa progression physique et aussi sur l’ensemble des démarches qu’il a suivies hors de la patinoire. »

« On doit écouter les offres, on était en 32e place »