MONTRÉAL (PC) — La maison de Maurice Richard ne deviendra ni un lieu historique, ni un musée. Les héritiers Richard ont accepté de vendre à des intérêts privés la maison où le légendaire hockeyeur a vécu pendant une cinquantaine d'années, dont ses dernières années de gloire avec le Canadien, a rapporté lundi le quotidien Le Soleil.

Le bungalow de 900 mètres carrés, avenue Péloquin, à Montréal, avait été mis en vente en octobre dernier. Contrairement à ce qu'on avait pu croire au départ, les acheteurs potentiels ne se sont jamais bousculés pour en prendre possession.

A la suite d'un conseil de famille, Maurice et Normand Richard, deux fils du Rocket, ont formellement accepté, dimanche après-midi, une promesse d'achat signée par un investisseur encore inconnu pour le moment. Il ne s'agit toutefois pas de l'acte de vente puisque trois conditions doivent être remplies avant que la maison puisse passer aux mains du nouvel acheteur.

"L'acheteur -un père de famille- veut faire inspecter l'état de la structure de la demeure, obtenir de la Ville de Montréal des permis de rénovation et d'agrandissement et recevoir le feu vert pour le financement bancaire", a expliqué au Soleil Gerardo Difeo, l'agent d'immeuble de Remax-Alliance responsable de la vente de la demeure.

Ces conditions pourraient n'être que des modalités, soutient M. Difeo. En effet, l'acheteur serait prêt à déposer un important montant d'argent comptant. De plus, la Ville de Montréal refuse rarement la délivrance de permis si le projet de construction respecte la réglementation municipale.

Si tout se passe comme prévu, la vente sera conclue la fin de semaine prochaine, selon l'agent.

Le montant de la transaction n'est pas encore connu, mais le dernier prix demandé pour la maison était de 399 000 $. Une importante baisse par rapport aux attentes de la famille. En octobre dernier, les Richard demandaient 649 000 $ pour la maison, une "surprime à la célébrité" du paternel, disait-on à l'époque.

"Quand on a des atouts comme ça, il faut les utiliser. Moi, mon mandat, c'est de vendre la maison de façon respectueuse", avait dit Gerardo Difeo. A ce moment-là, ce dernier évaluait la véritable valeur marchande de la maison -sans la surprime- à environ 550 000 $ "à cause du secteur enclavé, au nord du boulevard Gouin, face à la rivière, et de l'axe du métro".

La fameuse demeure, sise face à la rivière des Prairies, nécessite d'importants travaux de rénovation. En février dernier, un jeune couple avait mandaté une firme de génie-conseil pour évaluer l'ampleur des rénovations. Le toit, les ouvertures, les murs intérieurs, le système électrique et les planchers devaient y passer. Après avoir vu le chiffre de 100 000 $ au bas de la feuille, ils s'étaient désistés.

"L'individu qui a signé la promesse d'achat est au courant de l'ampleur des travaux", signale l'agent immobilier.