La période des séries éliminatoires est toujours spéciale pour moi. Ça fait très mal de constater que le Canadien est absent mais moi, je demeure toujours aussi passionné par ce sport. D'ailleurs je joue encore et je suis impliqué dans le hockey. Je participe à deux pools des séries avec des bons groupes et on a toujours du plaisir à se tirer la pipe.

Comme joueur ou comme spectateur, j'ai toujours aimé les séries. On assiste généralement à du grand hockey à cette période de l'année et on voit le jeu monter d'un cran. On constate qu'encore une fois les gardiens doivent être à la hauteur et que les joueurs se doivent d'être opportunistes. En séries, les gars qui travaillent le plus fort et ceux qui ont de l'expérience sortent du lot.

Il y a toujours des matchs que je ne veux absolument pas rater. J'en profite pour me retrouver entre amis. Ce printemps, en l'absence du Canadien, je favorise les Sénateurs d'Ottawa. Je dois dire que ce n'est pas un coup de coeur, c'est juste qu'ils sont très bons et qu'ils n'ont pas eu beaucoup de pression cette année. Les gens parlaient peu des Sénateurs alors que toute la pression était sur les Sabres de Buffalo, ce qui devrait avantager Ottawa en séries.

Puis, c'est du bon hockey viril. Je dirais que ça frappe autant qu'à mon époque mais je déplore qu'il y ait plus de coups vicieux, qui semblent toutefois provoqués par de la frustration. Parfois aussi, il s'agit de joueurs qui veulent provoquer les choses. L'émotion est à son comble.

Il est toujours intéressant de regarder la stratégie utilisée par les entraîneurs pour motiver les joueurs.

John Tortorella à Tampa Bay, par exemple, aime faire parler de lui dans les médias. D'autres y vont de changements de gardien. C'est en séries que l'expérience d'un entraîneur entre véritablement en ligne de compte. Il doit s'adapter à la situation de jeu et ce, très rapidement. Ted Nolan, avec les Islanders, ne s'est pas posé la question longtemps. Quand il a constaté qu'Alexei Yashin ne fonctionnait pas, il a cessé de l'utiliser.


Les prolongations

C'est vrai que les prolongations s'étirent parfois en séries mais que voulez-vous, il faut un vainqueur. À mon avis, il n'est pas question qu'un match éliminatoire se termine par des tirs de barrage. Il faut que ça se joue sur la glace.

La seule concession que je serais peut-être prêt à appuyer serait de réduire le nombre de joueurs sur la glace après les 20 premières minutes supplémentaires. Ainsi, les deux équipes joueraient à quatre contre quatre pour le reste de la partie.


Si la vie vous intéresse ...

Je serai en Afghanistan du 29 avril au 6 mai pour aller visiter les troupes canadiennes. J'ai été invité à y participer avec d'autres anciens joueurs dont Réjean Houle et Mark Napier.

Notre mission sera d'aller encourager nos soldats qui séjournent en Afghanistan pendant de longs mois. J'ai hâte d'y aller d'autant plus que l'un de mes gendres, qui travaille pour les forces, doit partir cet été pour l'Afghanistan pour une mission de sept mois. Il n'en sera pas à sa première mission puisqu'il a déjà été déployé au Kosovo. Il aurait aimé que je puisse m'y rendre à l'époque. Je sais que cette séparation sera difficile pour la famille. Heureusement, les moyens de communication modernes permettent un contact quotidien avec les gens via internet.

La première étape du voyage nous mènera à Dubai où les Forces canadiennes vont nous remettre l'équipement de sécurité nécessaire comme un casque, une veste antiballes et des pantalons. C'est à cet endroit que l'on s'habillera en soldat. Nous passerons un total de quatre jours à la base de Kandahar.

On va profiter de notre visite pour distribuer notamment plusieurs souvenirs aux soldats. On doit aussi participer à des activités sociales comme une partie de hockey-balle. Ce ne sera pas évident puisqu'il fait jusqu'à 50 degrés là-bas.

Guy Lafleur y avait été en novembre 2006 et il m'a chaudement encouragé à accepter l'invitation de Réjean. Guy a adoré son expérience. Il m'a vivement recommandé d'apporter des culottes courtes et une lampe de poche, qui pourrait être utile pour retrouver mon lit après une visite aux toilettes la nuit.


Gaétan Duchesne

J'ai été sous le choc d'apprendre lundi le décès de Gaétan Duchesne. Il n'avait que 44 ans et il semblait en pleine forme. Il n'était pas un ami personnel mais je l'ai côtoyé à quelques reprises lors des matchs des légendes et il patinait encore très bien.

C'est encore la preuve qu'il faut profiter de la vie au maximum. On m'a raconté que c'était un bon gars d'équipe et il avait une excellente réputation. Mes plus sincères sympathies à sa famille.

*propos recueillis par RDS.ca