Le leadership d'Yvan Cournoyer
Hockey jeudi, 22 févr. 2007. 15:55 mardi, 3 déc. 2024. 18:54
À mon époque, une léthargie était une séquence de quelques matchs sans victoire, ce qui incluait les matchs nuls et je ne me souviens pas d'avoir connu une séquence de six défaites de suite comme ça été le cas pour le Canadien dernièrement. S'il avait fallu que nous perdions cinq ou six matchs de suite, nous serions devenus fous.
Faut dire qu'avec les succès que nous connaissions, les longues séquences de défaites étaient rares. Après deux revers, le capitaine Yvan Cournoyer convoquait très souvent une rencontre d'équipe au "Carabinier" à la Place Alexis Nihon où on se parlait dans la face. On réglait simplement nos problèmes entre nous.
On se disait alors nos vérités et parfois et il y avait des reproches qui étaient adressés. Les joueurs n'hésitaient pas à se questionner. Par exemple, on pouvait demander à un coéquipier pourquoi il n'avait pas passé la rondelle lors d'une attaque à deux contre un. On lavait donc notre linge sale en famille. Dans le fond, c'était comme discuter avec son frère et une fois la rencontre terminée, on retournait au boulot et on travaillait plus fort à l'entraînement.
Très unis, nous acceptions très mal la défaite. Après une rencontre d'équipe, je peux vous garantir que nos adversaires suivants y gouttaient parce que nous gagnions généralement très facilement.
Actuellement, je pense que Saku Koivu fait du bon travail mais les temps ont changé et il n'est pas facile de regrouper tout le monde comme une famille. Les joueurs sont beaucoup plus indépendants qu'à notre époque et la fierté est moins élevée. Dans ces circonstances, il n'est pas évident de rassembler tout le monde pour créer un climat familial, mais les meilleures équipes parviennent à le faire.
Dans une mauvaise passe, c'est à l'interne que les choses doivent se régler avec le capitaine et les leaders qui doivent prendre la parole pour ramener l'harmonie. Yvan, qui a été mon capitaine longtemps et qui détestait perdre, était de la lignée d'Henri Richard et de Sam Pollock. Il a été élevé dans une tradition gagnante et quand il voyait que les choses n'allaient pas, il n'hésitait pas à prendre les choses en mains.
Le travail de l'entraîneur n'est pas facile lors d'une léthargie parce qu'il est souvent le premier blâmé. Dans mon temps, les joueurs se chargeaient de ramener les choses à l'ordre. Ce n'était pas Scotty Bowman qui faisait ce travail.
Tout le monde détestait Bowman, mais il faut avouer qu'il faisait son travail derrière le banc et il était le meilleur selon moi. Il avait toujours un plan A, un plan B et un plan C et il n'hésitait pas à les changer selon la situation. Les gars étaient souvent en maudit contre lui, mais ça lui passait dix pieds par-dessus la tête. Il était simplement un génie du hockey.
Il n'hésitait donc pas à modifier ses plans. Lors des séries de 1979, je me souviens qu'il avait décidé de remplacer Ken Dryden par Michel Larocque, mais malheureusement Bunny s'était blessé lors du réchauffement d'avant-match.
Cournoyer et Guy Lafleur ont souvent goûté à sa médecine. Il s'en prenait aux meilleurs pour motiver les autres. C'était, je pense, une façon psychologique de nous motiver. On était fier et notre sentiment d'appartenance au club était tellement fort qu'il en profitait mais aujourd'hui, il ne pourrait plus agir de la même façon.
Il surveillait tout à l'époque. Personnellement, je n'ai jamais raté un couvre-feu même si j'étais un bon vivant. Il fallait être discipliné pour gagner. Puis, je ne voulais pas perdre mon poste ou encore moins payer une amende. Les fêtes se faisaient donc après les parties, mais jamais avant. On respectait les règles de l'entraîneur à la lettre. Tout le monde poussait dans la même direction et c'est la raison pour laquelle on gagnait.
S'il est vrai que les gars ne l'aimaient pas, ils le respectaient. Ses plans de matchs étaient incroyables et les joueurs devaient faire le boulot demandé car il ne leur donnait pas une deuxième chance. Il fallait que le joueur saisisse sa chance au premier coup. Si le gars n'était pas prêt, il restait sur le banc.
Transactions
À mon humble avis, je pense que le Canadien ne fera pas d'échange majeur d'ici à mardi. Je crois qu'il faut travailler avec le noyau actuel.
Les équipes pensent maintenant à court terme, mais ça coûte cher. Nashville par exemple a sacrifié beaucoup pour obtenir Peter Forsberg, mais s'il se blessait lors du dernier match, les Predators vont s'en mordre les doigts.
Je ne comprends donc pas pourquoi le Canadien échangerait Sheldon Souray, un gaillard de 6'4" qui joue au sein d'une formation qui est selon moi, déjà trop petite. Et puis, l'échanger pour qui? Même s'il devient joueur autonome en juillet moi je le garderais et tenterais de lui faire signer un contrat après la saison. Si Bob Gainey ne s'entend pas avec lui, il pourrait alors échanger ses droits.
Je l'échangerais uniquement si on pouvait s'assurer d'obtenir des joueurs qui aideraient le club immédiatement.
*propos recueillis par RDS.ca
Faut dire qu'avec les succès que nous connaissions, les longues séquences de défaites étaient rares. Après deux revers, le capitaine Yvan Cournoyer convoquait très souvent une rencontre d'équipe au "Carabinier" à la Place Alexis Nihon où on se parlait dans la face. On réglait simplement nos problèmes entre nous.
On se disait alors nos vérités et parfois et il y avait des reproches qui étaient adressés. Les joueurs n'hésitaient pas à se questionner. Par exemple, on pouvait demander à un coéquipier pourquoi il n'avait pas passé la rondelle lors d'une attaque à deux contre un. On lavait donc notre linge sale en famille. Dans le fond, c'était comme discuter avec son frère et une fois la rencontre terminée, on retournait au boulot et on travaillait plus fort à l'entraînement.
Très unis, nous acceptions très mal la défaite. Après une rencontre d'équipe, je peux vous garantir que nos adversaires suivants y gouttaient parce que nous gagnions généralement très facilement.
Actuellement, je pense que Saku Koivu fait du bon travail mais les temps ont changé et il n'est pas facile de regrouper tout le monde comme une famille. Les joueurs sont beaucoup plus indépendants qu'à notre époque et la fierté est moins élevée. Dans ces circonstances, il n'est pas évident de rassembler tout le monde pour créer un climat familial, mais les meilleures équipes parviennent à le faire.
Dans une mauvaise passe, c'est à l'interne que les choses doivent se régler avec le capitaine et les leaders qui doivent prendre la parole pour ramener l'harmonie. Yvan, qui a été mon capitaine longtemps et qui détestait perdre, était de la lignée d'Henri Richard et de Sam Pollock. Il a été élevé dans une tradition gagnante et quand il voyait que les choses n'allaient pas, il n'hésitait pas à prendre les choses en mains.
Le travail de l'entraîneur n'est pas facile lors d'une léthargie parce qu'il est souvent le premier blâmé. Dans mon temps, les joueurs se chargeaient de ramener les choses à l'ordre. Ce n'était pas Scotty Bowman qui faisait ce travail.
Tout le monde détestait Bowman, mais il faut avouer qu'il faisait son travail derrière le banc et il était le meilleur selon moi. Il avait toujours un plan A, un plan B et un plan C et il n'hésitait pas à les changer selon la situation. Les gars étaient souvent en maudit contre lui, mais ça lui passait dix pieds par-dessus la tête. Il était simplement un génie du hockey.
Il n'hésitait donc pas à modifier ses plans. Lors des séries de 1979, je me souviens qu'il avait décidé de remplacer Ken Dryden par Michel Larocque, mais malheureusement Bunny s'était blessé lors du réchauffement d'avant-match.
Cournoyer et Guy Lafleur ont souvent goûté à sa médecine. Il s'en prenait aux meilleurs pour motiver les autres. C'était, je pense, une façon psychologique de nous motiver. On était fier et notre sentiment d'appartenance au club était tellement fort qu'il en profitait mais aujourd'hui, il ne pourrait plus agir de la même façon.
Il surveillait tout à l'époque. Personnellement, je n'ai jamais raté un couvre-feu même si j'étais un bon vivant. Il fallait être discipliné pour gagner. Puis, je ne voulais pas perdre mon poste ou encore moins payer une amende. Les fêtes se faisaient donc après les parties, mais jamais avant. On respectait les règles de l'entraîneur à la lettre. Tout le monde poussait dans la même direction et c'est la raison pour laquelle on gagnait.
S'il est vrai que les gars ne l'aimaient pas, ils le respectaient. Ses plans de matchs étaient incroyables et les joueurs devaient faire le boulot demandé car il ne leur donnait pas une deuxième chance. Il fallait que le joueur saisisse sa chance au premier coup. Si le gars n'était pas prêt, il restait sur le banc.
Transactions
À mon humble avis, je pense que le Canadien ne fera pas d'échange majeur d'ici à mardi. Je crois qu'il faut travailler avec le noyau actuel.
Les équipes pensent maintenant à court terme, mais ça coûte cher. Nashville par exemple a sacrifié beaucoup pour obtenir Peter Forsberg, mais s'il se blessait lors du dernier match, les Predators vont s'en mordre les doigts.
Je ne comprends donc pas pourquoi le Canadien échangerait Sheldon Souray, un gaillard de 6'4" qui joue au sein d'une formation qui est selon moi, déjà trop petite. Et puis, l'échanger pour qui? Même s'il devient joueur autonome en juillet moi je le garderais et tenterais de lui faire signer un contrat après la saison. Si Bob Gainey ne s'entend pas avec lui, il pourrait alors échanger ses droits.
Je l'échangerais uniquement si on pouvait s'assurer d'obtenir des joueurs qui aideraient le club immédiatement.
*propos recueillis par RDS.ca