Les anciens joueurs du Canadien de Montréal ont l'opportunité de faire partie de l'Association des anciens, un club social qui organise des activités et qui vient en aide à d'anciens membres de l'équipe.

Cette association, qui est l'une des meilleures dans la LNH, a été fondée par l'ancien président de l'équipe Ronald Corey et j'ai l'honneur d'être l'un des sept membres du conseil d'administration. Elle est très bien structurée avec son avocat, son comptable et son fiscaliste notamment. D'autres équipes, qui veulent imiter le Canadien, assistent parfois à nos rencontres.

L'Association organise annuellement un tournoi de golf et un souper mais il arrive que nous aidions d'anciens joueurs. Il y a quelques années, nous avons acheté une camionnette à Dave Balon, qui doit se déplacer en fauteuil roulant. Nous avons aussi procuré une chaise roulante à Tod Campeau qui a joué pour le Canadien dans les années 1940.

La grande majorité des joueurs de ma génération a connu une belle vie professionnelle à la retraite. Je n'ai pas entendu parler d'un seul ancien joueur du Canadien de mon époque qui s'est retrouvé dans la misère financière. Ce n'est toutefois pas le cas pour tous les joueurs des générations précédentes à moins d'avoir été de très grandes vedettes.

Il serait étonnant que les joueurs d'aujourd'hui aient un jour besoin de notre aide parce que leur situation financière ne peut pas se comparer à celles des joueurs des décennies antérieures. Au niveau du plan de retraite, les choses ont bien changé. De nos jours, je pense qu'un joueur peut placer jusqu'au tiers de son salaire dans son fond de pension et avec les salaires d'aujourd'hui, ça représente une véritable fortune. Dans mon temps par exemple, on plaçait 900 dollars par année dans notre fond de pension!

Un joueur peut donc empiler quelques millions de dollars avant que sonne la retraite. Personnellement, mon plus haut salaire a été de 130 000$ pour une saison. Ce n'est rien de comparable avec les salaires qui se versent depuis dix ans. Mon premier contrat dans l'organisation du Canadien était de 19 000$.

Quand on se rencontre avec d'autres anciens, c'est sûr que parfois nous envions un peu les joueurs d'aujourd'hui et leur salaire faramineux quoique nous sommes bien contents pour eux. C'est vrai que je n'ai pas touché des millions mais j'ai gagné la coupe Stanley quatre fois. Entre 1975 et 1980, j'ai sans doute eu plus de plaisir que tous les joueurs actuels du Canadien.

C'est bien beau l'argent mais ça apporte aussi une part de stress. Quand les gars perdent un match, les amateurs ne se gênent pour leur faire savoir. À notre époque, le peuple nous adorait.


*propos recueillis par RDS.ca