MONTRÉAL – Ça respirait le bonheur dans les derniers jours, en banlieue de Calgary, alors que Hockey Canada a tenu le camp de développement estival d’Équipe Canada junior. L’entraîneur adjoint Louis Robitaille a accepté de nous dresser un bilan de plusieurs joueurs intrigants.

S’il s’agit d’un grand rendez-vous pour les jeunes qui ont été invités, c’était aussi spécial pour les entraîneurs. On pense à Dave Cameron qui a été choisi en renfort après la nomination d’André Tourigny avec les Coyotes de l’Arizona, mais également à Robitaille qui avait été privé de l’occasion de diriger l’équipe U18 l’an dernier au tournoi Hlinka-Gretzky qui a été annulé.

« C’était une sensation incroyable, j'avais des papillons de retourner à Calgary. C'est tellement quelque chose de fantastique, une expérience unique pour enseigner aux jeunes », a confié Robitaille qui a interrompu sa préparation du camp d’entraînement des Olympiques de Gatineau et du déménagement dans le nouvel aréna pour procéder à l’entrevue.

Cet événement de Hockey Canada était d’autant plus intéressant puisque la formule avait été modifiée. Habituellement, les joueurs de l’équipe U18 se préparent quelques jours avant de quitter au tournoi Hlinka-Gretzky (en République tchèque et en Slovaquie) tandis que les hockeyeurs du groupe U20 se déplacent à Plymouth, au Michigan, pour se mesurer aux formations américaine, suédoise et finlandaise. 

Cette année, les candidats pour les équipes U18 et U20 sont demeurés à Calgary. 

« On a voulu limiter les déplacements internationaux. Les premiers jours étaient spécifiques à chaque groupe, mais on a rassemblé tous les joueurs pour les trois derniers jours en formant quatre équipes. C’était le fun parce que nos U18 ont eu la chance de d'évoluer avec des vétérans comme Kaiden Guhle », a expliqué Robitaille qui a appris à connaître Dave Cameron durant ce camp. 

« Certains jeunes deviennent gênés alors que d'autres en profitent pour devenir encore meilleurs. Pour nous, les entraîneurs (du club U20), ça nous permet de les découvrir un peu plus », a-t-il ajouté.

Comme c’est toujours le cas, Robitaille, Cameron et les autres dirigeants de la formation U20 auront des décisions déchirantes à prendre pour assembler la meilleure troupe. Il ne fait aucun doute que c’est en attaque que ça se corsera. Plusieurs athlètes talentueux pourraient rater l’aventure surtout si Quinton Byfield et Cole Perfetti ne sont pas retenus par les Kings et les Jets. 

La portion initiale du calendrier de la saison régulière sera cruciale pour les joueurs dans la mire des décideurs. Toutefois, la première impression laissée lors de ce camp était importante. On a donc proposé à Robitaille de nous donner son verdict à propos de quelques joueurs particulièrement intrigants et il a joué le jeu de manière bien franche. 

Zachary L'Heureux. « Il a eu un très bon camp d'entraînement. Il joue avec passion puis, au-delà des buts marqués lors des matchs, il trouvait toujours la manière d'avoir une petite étincelle à chaque présence que ce soit mise en échec un tir bloqué. Il a vraiment joué dans son identité d’attaquant de puissance. »

Zachary Bolduc. « Plus le camp avançait, plus il était à l'aise. C’est un centre naturel et on lui a parfois demandé de jouer à l'aile donc ça demandait sans doute une petite adaptation de ce côté. Il ne faut pas oublier également que c'est un jeune de 18 ans à son premier camp U20. Il était avec les meilleurs au pays, parfois ça prend du temps pour bien se sentir. Mais il a terminé de brillante façon, il a été sensationnel, il a marqué deux buts. »

Xavier Bourgault. « Un petit peu dans la même lignée que Bolduc. Plus le camp avançait, plus il avait de la confiance. Ce n’est pas un gars qui est flamboyant ou volubile, il est plutôt discret. Lors du dernier match, il était jumelé justement avec Bolduc dans une équipe qui comptait aussi sur Mavrik Bourque et Nathan Gaucher. On l'a vraiment senti à l'aise et je l’ai trouvé combatif. On voyait de plus en plus le Xavier de la LHJMQ. C'est le fun pour lui parce qu'il a laissé une belle carte de visite. On dit souvent que tu es aussi bon que ta dernière impression ou ton dernier match et c’était agréable de le voir finir avec un match de deux buts et une passe. » 

Hendrix Lapierre. « Au-delà de ses statistiques, il a eu un bon camp. C'est sûr que je pense qu'il aurait aimé plus produire offensivement. Mais j’ai aimé comment il s’est comporté. C'est un garçon très sérieux, un gars cérébral et très intelligent donc il fait beaucoup de petits détails sur la patinoire. C'est de se valoriser dans ces petites choses. Ce que j’ai aimé de lui également, c'est le fait qu’il était à l'aise dès le départ parce qu'il y avait vécu le camp l'an passé. Je le sentais vraiment mission en arrivant justement parce qu’il veut faire partie de l'aventure cette fois. Il n’avait pas la même présence qu’un plus jeune. »

Lukas Cormier. « Il a été très bon. Comme Hendrix, il savait à quoi s'attendre. Je l'ai trouvé rapide en relance et il a joué dans ses forces. Il se joint à l'attaque et c’est difficile de jouer contre lui parce que c'est ferme l'espace très rapidement avec son bâton. Malgré le fait qu’il est petit, il est physique, il n’a pas peur d'aller au contact. »

Mavrik Bourque. « Sans dire que je suis un fan de lui, je l’ai vu évoluer à travers les dernières années étant donné qu’on l’affrontait souvent à Victoriaville. Il est tellement brillant sur la glace. Lui aussi, il n'a pas fait l'équipe l'an passé, mais il avait eu un camp extraordinaire à Noël. On le sentait en confiance, comme un meneur sur la glace. Il aidait les jeunes et je trouvais qu'il faisait beaucoup de petits détails dans son jeu. Le fait qu'il ait terminé la saison passée avec l’organisation des Stars (dans la Ligue américaine), ça lui a probablement donné cette dose de confiance supplémentaire. On le sentait dans ses bottines, pas intimidé. »

Kaiden Guhle. « C'était mon capitaine U17 ans donc ça fait longtemps que je suis un grand partisan de lui. C’est la manière qu’il se comporte sur la glace et à l’extérieur. C'est un jeune extrêmement mature. C'est le seul défenseur de retour dans notre formation. C'est un leader qui joue de la bonne façon et physiquement, c’est difficile de l’affronter. Ça se voyait qu'il avait fait partie de l'aventure l’an passé, il va être un meneur pour nous. Je peux vous dire que les partisans du Canadien vont être choyés de l’avoir dans l'organisation parce que c'est un gars qui va jouer longtemps et surtout, c’est un jeune qui a le cœur à la bonne place. »

Connor Bedard. « Je ne le connaissais pas personnellement, je l'avais vu évoluer avec l’équipe U18. Je suivais un peu ses images sur les réseaux sociaux. Ce que j’ai remarqué, c’est qu’il a une intelligence sportive très élevée et c'est un gars très combatif sur la rondelle. Il n’est pas le plus gros, mais c'est un gars qui veut compter des buts ! Il a un très bon tir des poignets. Parfois, tu ne penses pas qu’il va décocher mais il le fait. Il a un flair offensif indéniable, c’est évident avec autant de points à son âge. Je peux vous dire la même chose de Shane Wright. Il y a un très bel avenir au Canada. »

Une étape de plus d'avoir discuté avec le Canadien

On ne pouvait pas le laisser partir sans lui parler du Rocket de Laval étant donné que son nom a circulé abondamment pour ce poste qui a été confié à Jean-François Houle.  

« Je ne vais pas divulguer les détails de nos conversations, mais c'est toujours gratifiant d'avoir été reconnu et d'avoir discuté avec le Canadien. C'est le fun, j'ai bâti de nouvelles relations, les gens de l'organisation ont appris à me connaître comme personne et comme entraîneur. Pour le petit gars de Montréal, c’est toujours plaisant de recevoir l’appel du club de ta ville. Je suis content d'avoir été considéré et on s'attaque maintenant aux Olympiques », a conclu Robitaille.