DRUMMONDVILLE – Dominique Ducharme ne peut empêcher journalistes, observateurs et amateurs de spéculer. Ça fait partie du métier.

Oui, comme la majorité de ses confrères, l’entraîneur-chef des Voltigeurs de Drummondville ambitionne un jour de graduer chez les pros. Mais de là à en faire une obsession, non.

« S’il arrive quelque chose, on va regarder si ça fait du sens, mais je ne passe pas mes journées à checker mon téléphone », affirmait-il sereinement mercredi soir, quelques minutes après l’élimination de sa troupe par l’Armada de Blainville-Boisbriand.

Chaque chose en son temps donc. Et pour l’instant, il a d’autres chats à fouetter.

Ducharme, qui assume également les fonctions de directeur général, s’affairera d’abord à fermer les livres de cette première campagne passée au service des Voltigeurs. Puis, viendront bien assez vite le repêchage de la LHJMQ et l’encan européen de la LCH.

Ajoutez à cela le prochain Mondial junior, pour lequel il doit se préparer tout au long de l’été à titre d’entraîneur-chef de la sélection nationale canadienne pour une deuxième année de suite. Bref, ce ne sont pas les défis qui manquent pour l’homme de 44 ans.

 « J’aimerais profiter de ça aussi. Ce n’est pas une question de partir à tout prix. C’est sûr qu’un jour je veux faire le saut chez les pros, mais avant tout ce n’est pas quelque chose que je contrôle. J’ai confiance et je fais mes affaires du mieux que je le peux. »

Un mal nécessaire

À première vue, le balayage des Voltigeurs au premier tour des séries pour une deuxième saison de suite peut sembler démoralisant pour les partisans du club qui fêtait cette année son 35e anniversaire.

En quatre rencontres, l’attaque drummondvilloise n’a inscrit qu’un but dans chacune de celles-ci et n’a atteint le plateau des 20 lancers au filet qu’à une seule reprise.

Face à un rival à la fois plus expérimenté et talentueux, la troupe de Dominique Ducharme, l’une des plus jeunes du circuit, a néanmoins offert une vaillante opposition. Dans trois des quatre duels de cette série, les Volitgeurs ne tiraient de l’arrière que 2-1 après 40 minutes de jeu.

« On ne s’est pas fait déclasser même si on jouait contre une bonne équipe qui ne donne pas grand-chose », a signalé Ducharme avec justesse.

Au final, la maturité de l’Armada a toutefois prévalu. « Physiquement, c’était dur, a convenu Ducharme. Les batailles étaient tough, mais on voyait que plus ça allait, plus on en gagnait. »

Ce type de bataille, les Voltigeurs risquent d’en rapporter davantage dans un avenir rapproché. En troquant les vétérans Alex Barré-Boulet, Joey Ratelle et Frédéric Aubé, notamment, lors de la dernière période de transactions, les Voltigeurs ont coulé les fondations d’une équipe qui, l’espèrent-ils, rivalisera pour les grands honneurs avant longtemps.

« On a un bon défi ici à long terme. L’année la plus difficile, elle vient peut-être de passer. On devait apporter des changements et serrer les dents pour passer à travers les moments les plus difficiles », a résumé Ducharme.

Malgré leur inexpérience et une série de 10 revers au retour des fêtes, les Voltigeurs ont su se ressaisir dans le dernier droit du calendrier régulier pour se hisser jusqu'au 12e rang du classement général, s’imposant notamment face aux Cataractes de Shawinigan, deux fois, aux Huskies de Rouyn-Noranda et à l’Armada.

« On s’en va vraiment dans la bonne direction », a martelé Ducharme, qui détient pour l’instant quatre sélections dans les 20 premières du prochain repêchage de la LHJMQ.

« On a du matériel pour ajouter des joueurs à notre équipe parce qu’on a beaucoup de choix et beaucoup de joueurs dans notre système qui sont prêts à jouer », a noté Ducharme, embauché l’été dernier pour redresser l’équipe.

« On voulait inculquer une nouvelle philosophie et  une nouvelle culture, tout renflouant l’équipe de jeunes joueurs et de choix au repêchage. »

C’est fait.