Même si Alexis Lafrenière sera privé de plusieurs moments importants au cours des prochains mois, l’idée de se plaindre n’a jamais émané dans l’esprit du prodige de l’Océanic de Rimouski.

Séries éliminatoires de la Ligue de hockey junior majeur du Québec et repêchage de la Ligue nationale de hockey sont quelques-uns des événements qu’il n’aura vraisemblablement pas la chance de vivre en bonne et due comme il s’y préparait il y a encore quelques semaines à peine.

Alors que plusieurs s’attendent à ce qu’il effectue le saut chez les professionnels dès la saison prochaine, l’attaquant âgé de 18 ans n’a peut-être qu’un seul regret : celui de ne pas avoir la possibilité de remporter un championnat avec ses coéquipiers et tout le personnel de l’Océanic.

« J’ai eu la chance de jouer pour une équipe qui pouvait compétionner tous les soirs et c’est décevant que ça se finisse comme ça, a déploré Lafrenière lors d’une conférence téléphonique organisée mercredi midi. C’est plate, sauf que la santé des gens est plus importante que tout. »

Après avoir inscrit 35 buts et récolté 77 passes en 52 matchs en plus d’avoir décroché l’or au Championnat mondial de hockey junior où il a été nommé joueur par excellence du tournoi, Lafrenière dit humblement qu’il ne s’était pas fixé de tels objectifs avant le début de la saison.

Pourtant, les attentes étaient très élevées pour celui qui pourrait notamment succéder à Guy Lafleur, Mario Lemieux, Pierre Turgeon, Alexandre Daigle, Vincent Lecavalier, Marc-André Fleury et Sidney Crosby en étant sélectionné au premier rang du prochain repêchage de la LNH.

« Je voulais performer, mais surtout, m’améliorer, a expliqué Lafrenière. C’est toujours mieux de vivre des moments comme ceux que j’ai vécus au Championnat du monde de hockey junior que de les imaginer et c’est pourquoi je considère que j’ai connu une très belle saison en général.

« À vrai dire, j’ai vraiment connu un beau passage à Rimouski. Je suis arrivé là-bas à 15 ans et [le directeur général et entraîneur-chef] Serge [Beausoleil] m’a appris beaucoup de choses tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la patinoire. J’avais beaucoup de choses à apprendre, dont mon jeu sans la rondelle. J’ai encore beaucoup de choses à améliorer, mais j’ai réalisé des progrès. »

Pas de contact formel avec le CH

Tout indique que Lafrenière ratera l’immense privilège d’être repêché par un club de la Ligue nationale devant les siens au Centre Bell, mais l’athlète originaire de Saint-Eustache a répété à maintes reprises qu’il y avait des problèmes pas mal plus urgents que les siens dans le monde.

Le capitaine de l’Océanic a aussi révélé qu’il a eu des contacts avec les dirigeants d’une vingtaine d’équipe de la LNH et que le CH n’en faisait pas partie. Il a bel et bien rencontré Marc Bergevin en février, sauf que c’était à l’occasion d’un événement qui avait notamment pour objectif de présenter à la presse et à la foule du Centre Bell les meilleurs espoirs de la LHJMQ en vue du repêchage.

« Il n’y a pas nécessairement d’équipes qui m’ont fait une meilleure impression [dans leur présentation], a précisé Lafrenière. Elles sont toutes très professionnelles dans leur approche. »

Lafrenière s’estime très mal placé pour déterminer s’il en a fait assez pour être choisi au premier rang au prochain repêchage, car « il y a tellement de bons joueurs à travers le monde », et tout ce qu’il peut faire d’ici la fin de la pandémie de coronavirus, c’est de continuer à s’entraîner seul.

« [Mon préparateur physique] Stéphane Dubé m’a préparé un programme d’entraînement, alors je m’entraîne chez moi, seul, dans mon garage, a-t-il conclu. C’est différent, mais je dois prendre les choses une journée à la fois. Je vais voir ce que l’avenir me réserve ensuite... »