MONTRÉAL - Le Titan d’Acadie-Bathurst a fait son possible. Mitraillé de 157 lancers en quatre matchs, le club du Nouveau-Brunswick n’a pu échapper à un destin annoncé.

Intraitables au premier tour éliminatoire, les Foreurs de Val-d’Or ne risquent toutefois pas de réserver le même sort aux Voltigeurs de Drummondville, dès ce soir au Centre Air Creebec, alors que s’amorcera la série quart de finale entre ses deux adversaires.

« Bathurst nous a tout de même donné du fil à retordre en étant passif et en nous attendant à cinq à la ligne bleue », nuance l’entraîneur-chef des Foreurs Mario Durocher.

Patienter dans son territoire et croiser les doigts, ce n’est cependant pas le genre des Voltigeurs, qui ont aligné la deuxième meilleure défense du circuit Courteau au cours du calendrier régulier.

« Contre eux, on ne peut pas se permettre la moindre demi-mesure. On sait qu’ils vont jouer très physique et c’est pourquoi nous avons mis l’accent cette semaine sur les batailles à un contre un », insiste Durocher.

Efficace en saison régulière, l’unité défensive des Voltigeurs a cependant alloué 18 buts en cinq rencontres aux Tigres de Victoriaville, qu’ils ont écartés de leur route en première ronde. À la fois mobile et très rapide, la défense de Drummondville excelle par contre dans ses relances.

« On se devra de compléter nos mises en échec et d’attaquer le filet », simplifie le pilote des Foreurs.

Là n’était pas la stratégie des Tigres? Certes, mais Durocher estime que son équipe a ce qu’il faut pour ne pas échouer à son tour.

« La vitesse. On est un club à la fois pesant et rapide », tranche-t-il.

Anthony Mantha et Louis-Philip GuindonMantha a l’habitude

Pour freiner l’élan de cette défense coriace, les Foreurs miseront bien évidemment sur Anthony Mantha, champion marqueur et joueur par excellence de la LHJMQ cette année. Si l’auteur de 57 buts et 120 points comptent laisser libre cours à son talent et guider les siens jusqu’en demi-finale, lui seul a la clé.

« Depuis le début de l’année, Anthony doit composer avec une couverture des plus serrée, rappelle Durocher. Certaines équipes ont mis un homme sur lui qui le suivait partout. D’autres lui assignaient leur meilleur défenseur et un attaquant. Anthony est tout de même parvenu à leur échapper.

« Je ne sais pas quelle approche privilégieront les Voltigeurs, mais une chose est sûre, Anthony devra encore travailler fort, protéger la rondelle avec son physique imposant et utiliser ses partenaires de trio, ce qu’il a fait tout au long de la saison », ajoute le pilote des Foreurs au sujet de son prolifique attaquant, qui a glané trois buts et quatre mentions d’aide depuis le début des séries.

Disputant quatre des six rencontres entre ces deux rivaux de la division Ouest, Mantha a inscrit cinq buts et ajouté trois passes à sa fiche lors de ces duels.

Fuir le « picossage »

Au terme de la saison, quatre points et trois échelons ont séparé les Foreurs des Voltigeurs au classement général. Les deux équipes ont chacune signé trois gains au fil des six matchs les opposant en 2013-2014.

Les deux formations se connaissent donc bien et les Foreurs sont donc bien au fait des périls qui les guettent, spécialement devant leur filet.

« C’est surtout au 77 (Jérome Verrier) qu’il faut faire attention. Après le sifflet, il donne souvent des coups de bâton que les arbitres semblent permettre… Ce qu’on devra donc faire après chaque arrêt, c’est de dresser un mur et de se ramasser tout le monde ensemble. Il ne faut pas embarquer dans leur jeu. Il faudra qu’on se réinstalle tout de suite et qu’on ne picosse pas. Il faut que les Voltigeurs soient les seuls à faire des niaiseries », laisse tomber Durocher.

Lors du dernier rendez-vous entre les deux formations, le 26 février dernier, Louis-Philip Guindon a repoussé les 28 lancers des Foreurs dans une victoire de 4-0. Un résultat que les Abitibiens n’ont pas oublié.

« Lorsqu’ils nous ont battus, ils leur manquait Frédérick Gaudreau et les gars pensaient que c’était pour être facile. On a eu un bon meeting avec les joueurs par la suite. Quand on pense qu’on est supérieur à l’autre club et que ce sera facile, on s’empêche d’imposer notre propre style de jeu », déplore Durocher.

À la suite de ce revers, les Foreurs n’ont encaissé qu’une seule autre défaite – aux mains des Huskies de Rouyn-Noranda – lors des huit derniers matchs de la campagne. Dans ce dernier droit, ils ont notamment arraché de peine et de misère une victoire de 5-4 en prolongation face aux Remparts de Québec.

« Le message est là, souligne Durocher. On a été moins efficace dans ces trois matchs-là. Il faut avoir peur de perdre, il faut avoir peur de l’adversaire. »