Jacob Mathieu épate pour son implication communautaire avec l'Océanic de Rimouski
MONTRÉAL – Jacob Mathieu n'est âgé que de 20 ans, mais il a déjà l'âme du père Noël. Dès son arrivée avec l'Océanic, à 16 ans, il s'est fait un plaisir de s'engager dans la communauté et son implication a de quoi faire rougir bien des adultes.
Avant de sauter dans le traîneau de ses gestes d'altruisme, n'oublions pas de dire qu'il est également un excellent joueur et le capitaine de cette formation qui a vu briller de grands athlètes.
Débutons sa distribution en parlant du Mois des petits héros de la Fondation Santé Rimouski. Mathieu a participé à l'idée de transformer les visites auprès des enfants dans les hôpitaux en activités de zoothérapie.
« J'aime beaucoup les animaux, on avait une ferme à la maison (en Beauce). Depuis que je suis petit, je suis à la ferme avec mon père et quand j'ai un moment libre, c'est là que je travaille l'été. C'est un bon moyen pour les jeunes d'oublier ce qui se passe, les moments plus difficiles », a expliqué Mathieu qui épate par sa maturité.
Ensuite, Mathieu a proposé à la Fondation de l'Hôpital de lancer un concours de dessins chez les jeunes patients afin de porter leurs créations sur ses patins et ceux de ses coéquipiers.
« On a eu l'inspiration de Spencer Knight (des Panthers de la Floride) qui avait fait ça sur son masque. Les enfants pouvaient les voir pendant les matchs et on a décidé de continuer de les porter pendant les séries », s'est rappelé l'attaquant avec le sourire au visage.
Cette initiative a fait le bonheur de toute l'équipe.
« Oh oui, on est chanceux, on est dans une position privilégiée et on est conscients de ce qui se passe autour de nous. Ça nous fait plaisir de faire des gestes du genre », a noté le patineur originaire de St-Odilon-de-Cranbourne.
Redonner réchauffe le cœur, mais ça le marque aussi. Il songe tout de suite à cette histoire frappante.
« Il y a deux ans, j'avais été dans une maison pour rencontrer un jeune qui avait un cancer, il ne pouvait pas beaucoup se déplacer. J'étais avec notre mascotte et notre directeur des communications. Tu voyais son sourire, on lui avait donné un mini hockey que j'avais signé. Tu réalises vraiment que tu es privilégié d'être en santé. Je vais m'en rappeler toute la vie », a témoigné Mathieu qui a accepté cette visite qui aurait pu en intimider plusieurs.
Mathieu venait à peine de compléter un examen de fin de session au Cégep quand il nous a accordé cette entrevue. Ce n'est pas tout, en matinée, il avait de nouveau participé à l'activité de paniers de Noël.
« J'étais avec Alexandre Blais, on a débarqué les paniers du camion Tanguay. L'an dernier, j'avais été directement dans les maisons pour les remettre. Ce n'est pas grand-chose, mais ça permet à des familles de bien se nourrir pendant les Fêtes et, si ça leur fait économiser quelques sous, ils pourront acheter un petit cadeau à leur enfant », a mentionné celui qui a déjà franchi les 20 buts cette saison.
Sa liste de distribution de cadeaux était encore longue, mais on tenait à insister une de ses actions. Malgré son jeune âge, il n'a pas hésité à imposer de la pression sur la Ville pour le projet de plantation d'arbres aux abords du Colisée Financière Sun Life.
« Anthony D'Amours était le joueur humanitaire de l'Océanic quand je suis arrivé, il avait 20 ans et moi, 16. On a bâti de bons liens ensemble, il m'amenait à l'aréna parce que je n'avais pas mon permis de conduire. C'était son projet et j'ai voulu le reprendre. C'est difficile de faire un projet environnemental lié au hockey, j'ai vraiment aimé ça », a décrit Mathieu.
À travers ses études, son entraînement, ses matchs et le voyagement aux quatre coins de la LHJMQ, Mathieu impressionne en trouvant du temps pour s'impliquer à une hauteur exceptionnelle.
« Je ne serais pas obligé de le faire, mais je trouve que c'est plaisant et ça permet de redonner à la communauté. Nos partisans sont présents à tous les matchs pour nous. On peut même dire que ce sont les meilleurs partisans de la LHJMQ. C'est la moindre des choses qu'on peut faire pour eux », a expliqué le sympathique gaucher.
Pour la petite histoire, durant sa jeunesse, Mathieu adorait assister à des matchs M18AAA ou de la LHJMQ. « Quand j'avais l'occasion d'aller parler avec un joueur, prendre une photo ou avoir un autographe, j'étais le premier à y aller », a-t-il confié.
Aujourd'hui, il réalise que c'est à son tour de redonner et il ne le fait pas à moitié. Avec ses attributs de leader et sa vieille âme, les dirigeants de l'Océanic avaient prédit, à ses débuts, qu'il deviendrait le capitaine du club. Il aura surpassé les attentes sur la glace et à l'extérieur.
« Juste de jouer pour l'Océanic, c'était un rêve et un honneur de porter le C avec les grands noms qui sont passés ici comme (Brad) Richards et (Sidney) Crosby. J'essaie de faire ma part autour de moi et les gens sont reconnaissants », a-t-il commenté.
Ce n'est pas que dans la vie, au hockey également, Mathieu et sa troupe doivent avoir les bonnes priorités.
« On veut continuer de progresser comme équipe. On veut surtout être prêts pour les séries. On essaie de ne pas trop penser à la coupe Memorial », a noté Mathieu à propos de l'événement qui aura lieu à Rimouski.
Au terme de la saison, Mathieu espère qu'une occasion professionnelle se présentera à lui. « Sinon, le hockey universitaire, avec la nouvelle règle de la NCAA, c'est quand même attirant », a convenu cet hockeyeur qui est tenté par l'administration alors que sa mère est comptable.
Avec une tête aussi solide sur les épaules et un cœur si attentionné, ce serait difficile de s'inquiéter pour lui.