GATINEAU – Ça y est, ce que plusieurs redoutaient est survenu. Les Olympiques de Gatineau ont fait tomber une première tête de série.

En s’imposant 4-1, la troupe de Benoît Groulx a mis un terme à une lutte sans merci et a éliminé l’Armada de Blainville-Boisbriand en six rencontres, dimanche, au Centre Robert-Guertin.

Maintenant qu’ils ont eu raison de l’équipe no 3 du tableau éliminatoire, les Olympiques s’attaqueront à un défi autrement plus relevé, l’Océanic de Rimouski, champion du calendrier régulier.

« On vient probablement d’éliminer l’équipe la plus dure à affronter de toute la ligue en raison de leur vitesse, leur identité et leur éthique de travail », résumait l’entraîneur-chef victorieux au terme de la rencontre.

« Maintenant, on va affronter l’équipe la plus talentueuse de la ligue », a-t-il ensuite pris le soin de signaler.

L’Armada assiégé

Visiblement pressés d’en finir avec leurs rivaux, les Olympiques ont vite pris d’assaut la terre ennemie, l’occupant pendant la majeure partie du premier vingt à l’aide d’un échec avant aussi agressif que physique.

Or, aussi menaçante soit-elle, la domination des Gatinois en première période s’est arrêtée à la ligne de but défendue par Samuel Montembeault. Le gardien de l’Armada a tôt fait de se signaler, repoussant un tir de Louick Marcotte à l’occasion d’une montée à deux contre zéro obtenue dès la deuxième minute de jeu.

Le ton était donné.

Le portier de l’Armada a ensuite dû se dresser en toute fin d’engagement, bloquant quatre tirs alors que les siens évoluaient à court d’un homme.

Mais à force d’insister, les ouailles de Benoît Groulx ont finalement marqué un point.

Usant de la même tactique qui leur avait été profitable au fil des 20 premières minutes de jeu, les Olympiques sont en effet parvenus à leurs fins en tout début de deuxième période.

Alors que les corps s’empilaient devant lui, Montembeault n’a jamais pu mettre la mitaine sur une rondelle qui lui échappait, si bien que l’objet tant convoité s’est retrouvé sur la lame du bâton d’Alex Breton, qui s’est empressé de le pousser dans le filet de l’Armada.

« On connaît tous l’importance du premier but dans cette série, alors quand tu le marques, tu sais que tu viens peut-être de prendre un petit ascendant », a analysé Groux avec justesse. Dans chacun des six matchs de cette série, l’équipe qui a frappé la première l’a en effet emporté.

Maintenant la cadence, les Olympiques n’ont pas tardé à ajouter aux réjouissances dans le « Vieux Bob ». Alors que leur jeu de puissance venait tout juste d’expirer en milieu de période, les Gatinois ont profité d’une défense en déroute pour doubler leur avance.

Héritant d’une rondelle que l’Armada ne parvenait pas à expédier hors de son territoire, Élie Bérubé a alors eu tout le temps et l’espace nécessaires pour se retourner, armer sa frappe et déjouer Montembeault d’un lancer par-dessus l’épaule gauche décoché du cercle de mise en jeu.

Une équipe amochée

« Avec l’équipe qu’on avait, ça prenait toutes les pièces du casse-tête. On a fini l’année amoché, on ne se fera pas de cachettes. C’est sûr qu’à un moment donné, tout devient donc un peu plus difficile. En général, les chances étaient là, mais on n’a pas su en profiter », estime le pilote de l’Armada Joël Bouchard, qui devait composer avec l’absence des défenseurs Philippe Bureau-Blais et Olivier Schingh-Gomez, de même que l’attaquant Samuel Tremblay.

C’est sans compter que le redoutable attaquant Nikita Jevpalovs, aux prises avec une bactérie à l’estomac, n’était pas à son meilleur après avoir raté le premier match de la série et effectué une visite à l’hôpital.

Décidés à ne pas se taper un autre trajet aller-retour à l’autre bout de l’autoroute 50 pour y jouer un match numéro 7, les Olympiques ont porté un dur coup à l’Armada au dernier tiers.

Joey Richard a d’abord creusé l’écart en propulsant un retour de lancer de son coéquipier Yakov Trenin là où ça compte. Puis, avec une douzaine de minutes à écouler au match, Zykov a sorti ses mains et déculotté la défense adverse, anéantissant du coup les espoirs de remontée de l’Armada.

« On est tous d’accord que Gatineau n’a pas d’affaires là (au 14e rang du classement général). Ils ont eu une fiche de 12-1-1 à leurs 14 derniers matchs » a rappelé Bouchard.

Fière, la troupe de ce dernier n’allait toutefois pas abdiquer. Et qui d’autre que le meilleur pointeur de l’équipe, Danick Martel, pour priver François Brassard d’un deuxième jeu blanc consécutif. En redirigeant au passage un lancer de Philippe Sanche, le petit attaquant de 20 ans a permis aux siens d’inscrire un premier but aux dépens de Brassard en l’espace de 122 minutes et 15 secondes.

« Je suis déçu d’une chose, je pense que ce groupe-là méritait mieux considérant la façon dont les gars se sont donnés durant toute la saison. Même en séries, ils sont demeurés accrochés durant tous les matchs, et ce, même si les bonds favorables n’ont pas joué en notre faveur », se désolait Bouchard après s’être entretenu avec ses protégés.

« C’est très triste, a-t-il renchéri. On savait que d’affronter Gatineau ne serait pas une partie de plaisir et qu’il ne s’agissait pas d’une première ronde normale. Ça ressemblait plus à une demi-finale. »