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RÉSULTATS

Cameron Reid : dans les yeux du CH?

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BUFFALO – Cameron Reid est ce que plusieurs considèrent comme une valeur sûre. Pas un défenseur de la trempe de Matthew Schaefer qui pourrait changer le visage d'un club à lui seul, mais un joueur extrêmement fiable dont les entraîneurs n'auront jamais à se soucier.

L'arrière des Rangers de Kitchener n'est pas le type d'athlète que les amateurs remarquent nécessairement au premier coup d'œil, sauf que tous ceux qui l'entourent ou épient ses moindres faits et gestes savent à quel point son apport est inestimable pendant un match.

Tantôt il est capable de marquer un but après une belle montée, tantôt il viendra à la défense d'un coéquipier qui vient d'être vicieusement frappé. Et comme si cela n'était déjà pas assez, Reid récolte des points à un rythme régulier : 54 en 67 rencontres cette saison.

L'Ontarien est par ailleurs considéré par des recruteurs sondés par Elite Prospects comme l'un des meilleurs patineurs de la cuvée admissible au prochain repêchage de la Ligue nationale de hockey aux côtés de Schaefer, Jackson Smith, Kurban Limatov et Haoxi Wang.

La publication spécialisée n'hésite pas à évoquer les noms de Lane Hutson, Cam York, Jared Spurgeon et Adam Fox comme comparables, mais attention, Reid possède un style de jeu ainsi qu'une personnalité qui lui sont propres. Il n'y en a juste pas deux comme lui.

« C'est un défenseur qui fait tout bien. Il glisse bien, il bouge la rondelle, il défend. Il n'est peut-être pas très grand (6 pieds, NDLR), mais certains défenseurs se tirent très bien d'affaire sans être les plus grands. Il jouait presque 30 minutes par match à Kitchener. Il est vraiment solide, a récemment mentionné un dépisteur d'une équipe de la LNH à RDS.ca.

« Mais est-ce qu'il sera ultra-offensif dans la LNH? Je ne pense pas, mais il va jouer top-4. »

Cela dit, de toutes les qualités énumérées précédemment, ses plus grandes n'apparaissent dans aucun rapport et ne sont perceptibles qu'en discutant avec le principal intéressé. Reid est doté d'une fine intelligence et sa capacité d'introspection est particulièrement notable.

Personne ne sera donc surpris qu'il ait fait partie des finalistes au trophée Bobby Smith, qui est remis au joueur qui obtient le plus de succès dans les études et le sport dans la Ligue de l'Ontario. Pour la petite histoire, c'est Michael Misa du Spirit de Saginaw qui l'a emporté.

« Mon entraîneur-chef avec les Rangers Jussi Ahokas me compare un peu au défenseur des Stars de Dallas Miro Heiskanen et m'a suggéré de commencer à s'inspirer de son jeu, a dit Reid pendant la Séance d'évaluation des espoirs de la LNH organisée à Buffalo début juin.

« Il m'a demandé de regarder comment il utilisait son bâton, afin de devenir plus dangereux, étant donné que je ne suis pas le plus grand joueur sur la patinoire. Ce sont de petits détails comme ceux-là qui m'aident à progresser et devenir un bien meilleur joueur dans le futur. »

La progression de Reid depuis son arrivée dans les rangs juniors a été remarquée. D'espoir de catégorie « B » – repêché en deuxième ou troisième ronde, il est devenu un « A ». Reid est considéré comme le 23e meilleur espoir chez les patineurs nord-américains selon le dernier classement de la Centrale de recrutement de la LNH, une légère amélioration par rapport au palmarès de mi-saison (27e). Mais tous ne sont pas profondément convaincus.

L'influent Bob McKenzie ne le répertorie qu'au 37e rang, alors que l'équipe d'Elite Prospects écrit qu'il devra « améliorer son jeu à un contre un, sa capacité à faire des jeux ainsi que son habileté à contrer les attaques ennemies » pour espérer connaître du succès dans la LNH.

Il ne serait donc pas surprenant que Reid finisse par évoluer dans les rangs universitaires américains afin d'améliorer ces facettes de son jeu contre des joueurs plus gros et plus vieux. Comme il l'a mentionné à Buffalo, il n'a aucunement l'intention de jouer ailleurs qu'à Kitchener, même s'il a reconnu que l'équipe qui le repêchera pourrait en décider autrement.

Pendant la semaine de la Séance d'évaluation des espoirs, Reid a rencontré 30 clubs, dont les Canadiens de Montréal. Il a eu quelques contacts avec des membres de l'organisation cette saison, mais sans plus. En revanche, la discussion qu'il a eue à Buffalo l'a marqué.

« Ils semblaient vraiment intéressés et posaient beaucoup de questions. Tout le monde semblait concentré, personne n'était distrait. Mais je suis certain qu'ils agissent de la même manière avec tout le monde. C'était une bonne entrevue », a d'abord expliqué Reid.

« Tout le monde me regardait dans les yeux. Je n'ai vu personne sur son téléphone pendant l'entrevue, a-t-il ajouté avant de confirmer que ne sont pas toutes les équipes qui agissent de la sorte. J'ai eu l'impression qu'ils avaient vraiment le goût d'apprendre à me connaître. »

Ayant grandi non loin de London et Hamilton, en Ontario, Reid a avoué sans surprise ne pas avoir d'attachement particulier au Tricolore, mais a toutefois témoigné suivre avec intérêt les aventures de joueurs originaires de son coin de pays, dont Arber Xhekaj et Nick Suzuki.

« Je crois que je pourrais bien m'intégrer à ce groupe de joueurs. Je retirerais beaucoup de fierté d'être repêché par les Canadiens, a avoué Reid. J'apprendrais le français. Je ferais tout ce qu'il faudrait. On verra ce qui va arriver, mais juste d'être repêché, c'est beaucoup! »

Il y a un adage qui dit qu'une équipe ne compte jamais assez sur de bons défenseurs. Est-ce que les Canadiens seront tentés de le respecter ou préféreront-ils se renforcer ailleurs?