Il fut un temps où, dans les moments de fortes chaleurs, le directeur général optait pour la facilité, c’est-à-dire qu’il congédiait l’homme derrière le banc au lieu de remplacer la forte majorité du personnel de joueurs en place.

Concours de circonstances ou non, à moins d’un changement drastique dans les dernières semaines du calendrier régulier de la Ligue nationale de hockey, on risque d’assister à une première depuis plus de 40 ans, soit aucun congédiement d’entraîneur durant la saison.

Or, pour certains d’entre eux, ce n’est malheureusement qu’une question de temps. Quelques entraîneurs risquent tout simplement d’être jetés en pâture ou placés sur la voie d’évitement dès que la saison sera complétée ou tout dépendant des résultats obtenus en séries éliminatoires.

Tout cela, pendant que plusieurs directeurs généraux ont vu leur vote de confiance être renouvelé par leur employeur, malgré un constat d’échec qui ne laisse place à aucune interprétation. Cette situation en laisse plusieurs perplexes par rapport aux gestes posés par certains propriétaires dans le processus décisionnel.

Des directeurs généraux qui, en raison de la « business » de ce sport, se sont quelque peu menottés en offrant à certains joueurs des ententes de longue durée ou en raison des montants versés combinés aux différentes clauses de non-échanges.

Cela a considérablement réduit leur marge de manœuvre pour pouvoir apporter certains changements souhaitables dans le but de changer une dynamique déficiente au sein de leur propre vestiaire.

Quelques-uns d’entre eux seront tout simplement remerciés pour leur trop grande rigueur ou leur manque de communication, tandis que d’autres le seront, car ils n’auront pas été en mesure de maximiser le réel potentiel des joueurs qu’ils avaient sous la main.

Pour quelques rares exceptions, malgré leurs lettres de noblesse au fil du temps, le changement de vocalise sera le remède à mettre en application pour le bien de l’ensemble des deux parties. Voilà un scénario où on risque d’y associer les chevronnés et expérimentés Joel Queneville, des Blackhawks de Chicago, et Alain Vigneault, des Rangers de New York.

Deux hommes de hockey qui se verront poussés vers la porte de sortie sensiblement pour les mêmes raisons qui auront mené à leur embauche. Si jamais tel était le cas, parions qu’ils n’auront aucune difficulté à se repositionner au sein de cette ligue.

Bref, connaissant les différents aléas du métier, le risque de voir les noms de Jeff Blashill (Detroit), Todd McLellan (Edmonton), Bill Peters (Caroline), Guy Boucher (Ottawa) – malgré sa grande proximité avec son directeur général Pierre Dorion – et Barry Trotz (Washington) – advenant une élimination rapide des Capitals de Washington en séries – risquent d’être le plus souvent mentionnés d’ici la fin du printemps prochain.

Geoff MolsonGeoff Molson répète à qui veut l’entendre!

En danger, non. Fragilisé, oui! Sans tomber dans la démagogie et dans la suranalyse des propos du propriétaire Geoff Molson de la semaine dernière, quoi que l’on en dise, le message semble limpide et on ne peut plus clair vis-à-vis le statut de son directeur général Marc Bergevin.

Un message qui nous porte à croire que l’architecte de la Sainte-Flanelle, avec cette absence de résultats des dernières années, se retrouve présentement, avec son personnel hockey, sous le radar. Il semble être dans une situation de plus en plus précaire vis-à-vis son poste occupé, tout comme certains de ces hommes de confiance.

Une insatisfaction bien sentie du propriétaire du Canadien, qui dans la nature de sa déclaration, ne laissait place à aucune place à interprétation, en utilisant le mot « inacceptable »  à plusieurs reprises. Le non verbal de M. Molson démontrait des signes d’une personne qui était prête à marier l’eau et le feu pour en arriver à ses fins. Le statu quo n’était plus de mise.

Une prise de décision surprenante à ce stade-ci de la saison, dans un contexte où l’urgence d’une telle annonce ne nécessitait pas une obligation d’agir aussi rapidement, à la seule exception de la rencontre des directeurs généraux à Boca Raton, qui a fait fort possiblement partie de l’équation.

Tout cela aura été interprété par plusieurs comme un énième vote de confiance envers celui qui a la responsabilité de ramener cette franchise à un niveau de respectabilité. Surtout dans un contexte où le Canadien est en train de devenir de moins en moins un incontournable pour le marché montréalais.

Il a fait allusion à de multiples reprises que le CH avait un plan par rapport à l’orientation et au redressement de la situation, tout en étant à la recherche de solutions aux problèmes immédiats et pour les années futures.

La première réflexion qui doit s’imposer à l’intérieur des murs du Centre Bell : quelle est l’identité recherchée? Quels seront les moyens utilisés pour arriver à destination? Est-ce par le repêchage? Avec des échanges? Sur le marché des joueurs autonomes? Une combinaison de tous ces facteurs?

De penser bâtir autour d’un seul joueur (Carey Price), aussi bon soit-il, et avec un style de coaching qui repose sur gardien de but, comme l’ont fait les Devils du New Jersey avec Martin Brodeur à une certaine époque, fait malheureusement partie du passé. La réalité d’aujourd’hui représente davantage un mélange entre l’expérience et la force des jeunes.

Situation similaire pour quelques formations du circuit qui, au lieu de répartir l’enveloppe salariale sur un certain groupe de joueurs, ont pris la décision de mettre tous leurs œufs dans le même panier en investissant davantage sur 2-3 joueurs. Il s’agit d’options qui étaient intéressantes par le passé, mais qui dans le moment présent, et fort possiblement dans le futur, risquent de les rattraper dans le détour.

Il faut insister sur l’importance de construire autour d’un certain noyau, servi par un haut niveau d’habilités individuelles et de l’élément vitesse (patin, exécution et prise décisionnelle sous pression). Voilà la recette de la nouvelle LNH.

Un modèle d’affaires inspiré par certaines formations des dernières années qui ont connu passablement de succès, sans nécessairement flirter avec la position de bas de classement pour en arriver là.

Voilà des orientations qui sont empruntées aujourd’hui, dans l’association de l’Est, par plusieurs autres franchises. Les décisions des hauts dirigeants s’arriment de façon plus adéquate à la nouvelle réalité de la LNH et du hockey d’aujourd’hui. Un pensez-y-bien...