On est venu près de revoir Stefan Matteau Jr dans la LNH, vendredi soir au New Jersey. Rappelé de la Ligue américaine le 29 décembre dernier, il vient de reprendre le chemin d’Albany puisque Patrik Elias, Michael Ryder et Martin Havlat seront aptes à effectuer un retour au jeu face au Canadien après avoir été victimes de l’épidémie d’oreillons qui frappe la ligue depuis plus d’un mois.

Choix de première ronde des Devils au repêchage de 2012, Matteau devra donc continuer de patienter, lui qui avait pourtant réussi à se tailler un poste à temps plein dans le circuit Bettman à l’âge de 18 ans.

« On l’a probablement fait graduer trop tôt dans la LNH et j’en prends la responsabilité, a avoué Lou Lamoriello, vendredi matin après l’entraînement de son équipe. Stefan a progressé de façon extraordinaire. Il est très près et il va jouer dans la LNH. Il est gros et fort et il jouait extrêmement bien à Albany. Il va continuer de se développer, car il est encore jeune, a poursuivi le grand patron des Devils, avant de prendre une pause de quelques secondes. On les fait graduer trop jeunes de nos jours, c’est la même chose avec tout le monde. »

Sans être totalement d’accord avec Lamoriello, le principal intéressé lui donne quand même raison. « C’est difficile de dire si je me suis retrouvé trop jeune dans la LNH. Ç’a quand même été une bonne expérience, car j’ai beaucoup appris, explique Matteau à l’autre bout du fil. Mais c’est clair qu’à 18 ans, t’es encore un bébé. »
 

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« La situation est sûrement différente pour les joueurs exceptionnels, ceux qui sont repêchés parmi les cinq premiers. Moi, ce que j’ai surtout appris à 18 ans en jouant peu, c’est de voir comment se comportent les vétérans. Jaromir Jagr en est l’exemple parfait. Il mange bien, il s’entraîne fort, il s’étire bien et il ne néglige aucun détail. J’ai appris c’est quoi être un professionnel. »

Après avoir disputé son dernier match avec les Devils le 16 mars 2013, Matteau a pris le chemin du Québec où il a rejoint l’Armada pour la balance de la saison. L’aventure a tourné au vinaigre et plusieurs ont porté un jugement très sévère envers le jeune hockeyeur.

« C’est dommage ce qui est arrivé. On est passé à autre chose, autant moi que l’Armada et ce n’est pas un sujet que j’ai voulu aborder. Une chose est certaine, c’est quand même une étape qui m’a aidé. Depuis deux ans, j’ai beaucoup gagné en maturité dans mon jeu sur la patinoire, mais aussi à l’extérieur de l’aréna. À Detroit, je vivais en pension, et à Blainville, j’étais avec ma famille. Maintenant que je suis à Albany, je dois prendre certaines responsabilités comme m’occuper de mon appartement, faire l’épicerie et me préparer des repas, admet l’attaquant de 20 ans qui s’est fiancé avec son amoureuse Madison, il y a quelques mois. »

La saison dernière, Matteau a disputé 67 parties avec les River Rats, amassant 13 buts et autant de mentions d’aide pour 26 points, en plus d’être allé prêter main forte à la formation américaine au Championnat du monde junior où il a bien figuré avec 3 buts et une passe en 5 parties.

« Au début de l’année, c’était peut-être un peu plus difficile à accepter car le plan des Devils, c’était de me garder au même endroit toute la saison. C’était important que je me trouve une zone de confort et que je ne fasse pas la navette entre la LNH et la AHL. »

Depuis le début du calendrier, Matteau n’a trouvé le fond du filet qu’à une reprise, ajoutant 8 aides à sa fiche pour un maigre total de 9 points en 26 matchs.

« C’est frustrant car les chances sont là et je joue bien, raconte-t-il. Je garde la tête haute et je me dis que si je continue comme ça, ça va finir par rentrer un jour. Je pense que je suis proche de la LNH. Monsieur Lamoriello regarde toutes nos parties et il s’attarde à la façon dont on se comporte sur la glace, pas les statistiques ».

Et le jeune homme ne parle pas sûrement pas à travers son chapeau car c’est vers lui qu’on s’est tourné au début de la semaine même s’il n’occupe que le dixième rang des marqueurs à Albany.