Dans le meilleur des mondes pour le conseiller au directeur général des Panthers de la Floride Roberto Luongo, peu de buts seraient inscrits lors du match de la finale du Mondial junior entre les États-Unis et le Canada.

Lors d’une entrevue accordée à Hockey 360, mardi, Luongo a été questionné quant à son allégeance pour le match de ce soir. La question est loin d’être simple pour le Québécois étant donné sa position. C’est qu’en réalité, les deux gardiens qui vont s’affronter pour la finale sont des espoirs des Panthers.

D’un côté, Spencer Knight chez les Américains a été le 13e choix lors du repêchage de 2019. Pour les Canadiens, Devon Levi a été la révélation avec seulement trois buts accordés sur 118 lancers en six matchs avant la finale.

« Mon coeur va pencher pour un match de 0-0 le plus longtemps possible en espérant que les deux vont bien performer. Ce sont les Panthers qui passent en premiers et nous sommes bien heureux que les deux gardiens soient présents », a mentionné l’ancien des Panthers.

« On a tous hâte de regarder le match. D’un côté c’est un choix de première ronde avec de grosses attentes devant lui. De l’autre côté, on retrouve un joueur que personne ne connaissait avant le tournoi. C’est plaisant pour l’organisation qu’ils se rencontrent en finale », a-t-il ajouté.

L'ancien entraîneur de Levi avec les Lions du Lac-St-Louis, Jon Goyens, sait que le gardien canadien est prêt pour ce nouveau défi. Il a d'ailleurs partagé d'où lui provenait cette capacité à demeurer calme alors que l'enjeu est important.

« Il est vraiment calme. Je sais qu’il est très excité. Il a appris l’an dernier dans un autre tournoi contre la Russie », a souligné Goyens lors d'un entretien à Hockey 360.

« La raison pour laquelle il est calme, c’est que pour lui c’est un privilège d’avoir cette pression », a mentionné l'entraîneur.

Si Knight était bien connu des amateurs de hockey, il en allait tout autrement de Levi qui a oeuvré dans les rangs junior A. Luongo a bénéficié des conseils de son frère au sein de l’organisation et de l’entraîneur des gardiens Rob Tallas afin de se pencher un peu plus sur le dossier de Levi avant le repêchage de l’automne dernier. Il a finalement eu son mot à dire dans la sélection du portier canadien en septième ronde.

« Deux personnes m’ont mentionné son nom avant le repêchage, mon frère et l’entraîneur des gardiens des Panthers Rob Tallas. Depuis qu’il est jeune, Devon allait en Floride avec ses parents l’été et il a commencé à aller à l’école de hockey de Rob. »

« Le fait qu’il a joué là (Junior A), ça nous a aidés, car peu de personnes le connaissaient. On a pu attendre au repêchage pour cette raison. On commençait à me demander si c’était le temps en cinquième ou sixième ronde et je pense que je me sentais confortable pour attendre un peu. Nous avions deux choix en septième ronde et nous avons attendu pour notre deuxième », a expliqué l'homme de 41 ans.

Knight passe dans l’ombre de son rival du soir dans ce tournoi, mais il n’a pas à rougir de ses statistiques. En six matchs, le gardien américain a présenté une moyenne de buts alloués de 1,98 avec un taux d’efficacité de ,921.

« Ça fait plusieurs années qu’on le surveille. Son talent est incroyable. Je crois qu’il va dominer dans la Ligue nationale lorsqu’il sera prêt », a fait savoir l'ancien gardien des Panthers et des Canucks.

Luongo sait parfaitement dans quel état d’esprit peuvent se retrouver les deux gardiens alors qu’il a été dans leur position il y a 22 ans. Pour le tournoi de 1999, Luongo était devant le filet du Canada devant la Russie. Même s’il s’est incliné et obtenu la médaille d’argent, le principal intéressé se souvient encore de ce tournoi comme d’un moment à chérir.

« C’est une opportunité incroyable de représenter ton pays en finale. Je me souviens encore de ce tournoi à Winnipeg même si nous n’avons pas gagné », s'est-il souvenu.