MONTRÉAL – Repêché au quatrième rang en 2005, Benoit Pouliot n’est pas gêné d’admettre qu’il a eu besoin de temps pour s’accoutumer aux exigences de la LNH. À l’aube de célébrer son 30e anniversaire, il se sent outillé pour favoriser l’intégration de la relève chez les Oilers d’Edmonton.

En 2016-17, Pouliot franchira le plateau des 500 parties régulières dans la LNH et il entend jouer un rôle d’accompagnateur pour les talentueux jeunots des Oilers. Il établit d’ailleurs cette contribution parmi ses objectifs pour la suite de sa carrière alors qu’il se retrouve déjà avec sa sixième équipe.

« Les jeunes comprennent peut-être parfois un peu moins comment ça fonctionne à leurs premières années. Je suis passé par là, ça m’a pris un peu de temps avant de m’en sortir. Maintenant, je suis plus stable et constant. Je peux les aider à traverser ça », a exprimé Pouliot justement après une séance de photos et d’autographes avec de jeunes participants à l’école de hockey Alex Burrows.

En dépit de l’énorme potentiel des espoirs repêchés par les Oilers depuis 10 ans, cette organisation continue à peiner à faire fructifier ses ressources. De plus en plus souvent, le comportement de certains de ses hockeyeurs aux aptitudes indéniables a été remis en question.

Éric Bélanger, un collaborateur de RDS, s’est inscrit parmi les premiers à soulever cette problématique. Bélanger l’a constaté en joignant les Oilers en 2011-12. Malheureusement, Pouliot est arrivé à Edmonton en 2014-15 et la situation n’avait pas été corrigée.Benoit Pouliot

« À ma première année, je pourrais dire que c’était comme ça, c’était un peu croche. Mais ils ont changé tout le personnel et la discipline est bonne présentement. Les gars commencent à bien comprendre, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Les jeunes qui arrivent sont un peu plus matures et ça va aider pour les intégrer », a indiqué Pouliot avec franchise.

Ce resserrement s’est produit sous l’influence du nouveau président et directeur général, Peter Chiarelli. Celui-ci a déterminé que le manque de profondeur en défense valait le sacrifice de Taylor Hall. Pouliot n’avait pas vu venir ce coup, mais il veut laisser du temps à Adam Larsson avant de juger l’audacieuse transaction.

« Pour être honnête, ça m’a surpris. Je ne pensais pas qu’il s’en irait. En même temps, on a besoin de défenseurs, tout le monde le sait. Larsson (23 ans) est jeune donc on verra. Je dirais que le niveau de jeu Taylor est plus élevé présentement, mais il faut lui donner du temps », a raconté l’ancien des Rangers, du Lightning, des Bruins, du Canadien et du Wild.

Pouliot, Larsson et leurs coéquipiers – dont l’autre nouveau venu Milan Lucic – pourront se faire valoir dans le nouvel amphithéâtre des Oilers. Le magnifique Rogers Place sera prêt à accueillir l’organisation qui quittera le désuet Rexall Place.

« L’aréna est incroyable ! Je ne l’ai pas vu fini encore, mais on a eu quelques visites la saison dernière et ce sera spécial. Il fallait que ça arrive, ça va être bon pour tout le monde », a noté Pouliot qui a amassé 14 buts et 22 aides (36 points) en 55 matchs la saison dernière.

Le hockeyeur originaire d’Alfred, en Ontario, espère contribuer autant sinon plus en 2016-17. Sa préparation estivale demeure la même que par le passé et il consacre le reste de son temps à ses deux petites filles âgées respectivement de 2 ans et 4 mois.

La patience a ses limites pour Bérubé

Si l’attitude de certains joueurs des Oilers a été décevante, celle du gardien des Islanders de New York, Jean-François Bérubé, ne peut certainement pas être critiquée.

Le Québécois de 25 ans a dû se contenter d’un rôle de troisième gardien avec la troupe de Jack Capuano derrière Jaroslav Halak et Thomas Greiss. Les Islanders ont choisi cette option pour ne pas perdre les services de Bérubé.

Par conséquent, l’ancien du Junior de Montréal a participé à seulement sept rencontres. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Bérubé espère être plus sollicité puisque l’exercice de patience n’a pas été agréable.

Jean-François Bérubé« Je m’attends à avoir un rôle différent, ce n’était vraiment pas facile d’être le troisième gardien. Je n’ai pas été habitué à ça, j’étais le gardien numéro un à mes dernières années avec plus de 30 ou 40 matchs à disputer », a commenté Bérubé.

« C’était correct de le vivre, mais je ne veux pas ça se reproduise. Je vais pousser pour un poste stable. Je veux commencer à faire mon nom dans la ligue », a lancé le gardien originaire de Repentigny.

Le choix de quatrième ronde (95e au total) en 2009 par les Kings a tout de même décelé du positif dans ce contexte très compétitif.

« Je pense que ça va me servir à long terme pour me préparer pour les matchs. Dans le sens que chaque partie était importante quand c’était mon tour. C’est l’approche que je veux avoir pour chaque match. La saison est longue et tu ne te sens pas toujours bien avant chaque rencontre, mais tu dois trouver la petite motivation pour être bien préparé », a perçu celui qui a aussi multiplié les photos et les autographes à l’école de hockey d’Alex Burrows.

Après l’avoir réclamé au ballottage des Kings, les Islanders ont accordé un nouveau contrat d’une saison à Bérubé au début juillet. Les dirigeants des Islanders sont conscients qu’il veut être plus sollicité en 2016-17.

« À la fin de la saison, je leur ai dit que je me préparais pour un poste plus important. Ils savent qu’ils ne peuvent pas me faire attendre aussi longtemps que l’an passé. Je suis conscient qu’on est encore trois gardiens avec l’équipe. Il va falloir du mouvement avant que j’aille ma place et je devrai prendre mon mal en patience encore une fois », a exprimé Bérubé avec réalisme.

Au moins, Bérubé a conservé une saine relation avec Halak et Greiss.

« Ça s’est très bien passé, c’était une décision des dirigeants et pas la nôtre. C’est difficile de dire que ce n’était pas une bonne décision parce qu’on a contribué chacun à notre façon. Je continue d’apprendre de ces gardiens, mais comme jeune, je veux obtenir plus de matchs, c’est mon objectif », a conclu Bérubé.

En attendant de voir le déroulement de la prochaine saison, Bérubé poursuit son développement avec l’entraîneur des gardiens Marco Marciano. L’association remonte au niveau junior et Bérubé sent qu’il a beaucoup grandi à ses côtés.