Cette rencontre entre les Sens et l’Avalanche vous sera présentée dès 21 h sur les ondes de RDS2 et sur le RDS.ca.
L’AVANT-MATCH

 

La première visite au Pepsi Center de Matt Duchene dans l’uniforme des Sénateurs d’Ottawa, vendredi, coïncide avec le premier anniversaire – 5 novembre – de la transaction qui l’a chassé du Colorado.

 

À Denver, les collègues font un gros plat du retour de Duchene qui est parti dans la controverse après avoir réclamé une transaction, boudé pendant des semaines parce qu’elle ne venait pas, menacé de boycotter le camp d’entraînement pour finalement accepter de rejoindre l’équipe par respect pour ses coéquipiers et parce que son contrat l’obligeait de le faire.

 

Un sondage mené auprès de partisans a déterminé qu’une moitié de partisans espérait voir la direction de l’Avalanche souligner positivement sa première visite alors que l’autre moitié souhaitait qu’elle soit ignorée complètement.

 

On verra pendant la rencontre quel sort l’Avalanche réservera à son premier choix – troisième sélection – de la cuvée 2009 qui a marqué 178 buts et récolté 428 points en un peu plus de huit saisons (586 matchs) au Colorado.

 

Considérant que Duchene a permis au directeur général Joe Sakic de mettre la main sur le défenseur Samuel Girard, des attaquants très prometteurs en Vladislav Kamenev et Shane Bowers sans oublier le tout premier choix de Sénateurs l’été prochain, l’Avalanche devrait dérouler le tapis rouge devant son ancien joueur, voire le remercier publiquement en imprimant son visage sur les billets de la rencontre.

 

Avant même de savoir ce que Kamenev et Bowers pourront donner au fil des prochaines saisons et de connaître l’identité du premier choix que l’Avalanche sélectionnera ou échangera au besoin, on peut avancer sans risque de se tromper que Samuel Girard récompense déjà pleinement la patience affichée par Joe Sakic dans le bras de fer qui l’opposait à Duchene.

 

Malgré le fait qu’il n’ait que 20 ans, malgré sa petite taille qui soulevait bien des doutes quant à ses chances de s’illustrer dans la LNH, voire de simplement l’atteindre, Samuel Girard partage le travail au sein du premier duo de défenseurs de l’Avalanche avec Erik Johnson.

 

«Elles sont sans limites», a répondu Jared Bednar lorsque RDS a demandé à l’entraîneur-chef de l’Avalanche quelles étaient ses projections quant au potentiel du défenseur originaire de Roberval.

 

À 20 ans, Samuel est déjà à sa place au sein de notre premier duo. Un duo qu’il complète très bien avec Erik (Johnson). Il affronte les meilleurs trios adverses. Il est sur la glace en supériorités numériques. Il est déjà un joueur très important au sein de notre équipe. Nous comptons sur lui à tous les matchs», a assuré Jared Bednar.

 

«Ce qui m’impressionne le plus de lui c’est qu’à 20 ans, il joue comme si ça faisait 15 ans qu’il était dans la Ligue. Il est toujours calme. Il prend toujours les bonnes décisions», lance Mark Barberio qui n’a disputé que deux matchs jusqu’ici cette saison en raison de l’éclosion de Girard qui a repoussé tous les autres arrières un cran derrière lui.

 

Plus fort, plus confiant, toujours aussi rapide

 

Déjà très impressionné par les performances de son jeune défenseur l’an dernier, l’entraîneur-chef de l’Avalanche assure que Girard s’est amélioré à tous les points de vue.

 

«Il est beaucoup plus confiant que l’an dernier. Il sait à quoi s’attendre. Il sait qu’il a ce qu’il faut pour rivaliser avec tous les adversaires et s’adapter en toutes situations. Il a pris du muscle aussi au cours de la saison morte. J’étais un peu inquiet quand j’ai vu cette transformation parce que j’espérais qu’il n’ait rien perdu de sa vitesse et de sa mobilité. Et c’est le cas», a mentionné Bednar.

 

Samuel Girard a fait confiance aux spécialistes de la forme physique – Marc Lambert et Sébastien Labranche - et du patinage en puissance - Julie Robitaille - qui l’ont aidé dans sa quête de prendre du muscle sans perdre de vitesse. «J’étais en pension chez Julie lorsque je suis arrivé avec les Cataractes à Shawinigan. Elle dirige mon entraînement sur patins depuis cette époque. On a beaucoup travaillé sur l’explosion cet été. J’ai monté mon poids à 185 livres parce c’était la cible de mes préparateurs pour éviter que je perde de la vitesse», a souligné Girard qui reconnaît avoir gagné en confiance cette année.

 

«C’est important de jouer avec confiance. J’ai appris beaucoup l’an dernier, mais l’organisation et mes coéquipiers m’aident à avoir confiance. Je fais beaucoup de travail individuel au vidéo avec l’entraîneur des défenseurs (Nolan Pratt). Il m’aide à être plus efficace défensivement. À limiter l’espace que j’accorde aux adversaires et à compenser ma petite taille en travaillant bien avec mon bâton», mentionne Girard.

 

Coéquipier du défenseur québécois, Erik Johnson est un géant avec ses 6’4’’ et ses 225 libres : six pouces de plus et 40 livres de plus que Girard. Mais il est loin de s’en faire avec ce manque à gagner sur le plan physique.

 

«Sam est tellement fort dans toutes les autres facettes du jeu que sa taille n’est pas un problème. De fait, quand tu joues contre les meilleurs joueurs de l’autre côté, c’est rarement sur le plan physique qu’ils veulent te battre. C’est avec leur vitesse et leur talent. Sam utilise très bien ses jambes et son bâton pour faire contrepoids aux épaules. Il comprend aussi tellement bien le jeu, qu’il est toujours en bonne position. Ça aide énormément. Tout comme la vitesse. Nous sommes tous les deux rapides, ça nous aide à garder l’adversaire sur le qui-vive et à bien réagir selon les circonstances» a indiqué Erik Johnson croisé dans le vestiaire après l’entraînement de l’Avalanche jeudi.

 

Même s’il est de dix ans l’aîné de son coéquipier et qu’il a beaucoup plus d’expérience dans la LNH, Erik Johnson refuse d’endosser le rôle de parrain de Samuel Girard. «Comprends-moi bien, je suis là pour lui en tout temps. Pour le conseiller. Pour l’aider. Mais bien honnêtement, il n’a pas besoin de moi. Il est tellement bon, tellement fort mentalement, qu’il n’a pas besoin de parrain», a soutenu Johnson.

 

Bien plus qu’un duel contre Duchene

 

Erik Johnson est convaincu que son ancien coéquipier Matt Duchene prendra les moyens pour souligner le mieux possible son retour au Colorado où il a toujours une résidence puisque son épouse vient de Denver.

 

«Les premières présences seront difficiles, mais je m’attends à un bon match de sa part. Il a toujours été un bon coéquipier et il compte encore bien des amis dans ce vestiaire. Ce sera plaisant de le recroiser. Quant aux partisans, je ne sais pas trop comment ils réagiront. Je me souviens que les fans des Blues m’avaient très bien accueilli à mon retour à St.Louis. Ils avaient été moins polis lorsque j’ai marqué le but de la victoire, mais ça vient avec la job», s’est souvenu Erik Johnson.

 

Questionné sur ses sentiments à l’égard du retour de Matt Duchene, l’entraîneur-chef Jared Bednar a assuré que ce retour le laissait totalement indifférent. «On ne joue pas contre Matt Duchene, mais contre les Sénateurs qui connaissent un bon début de saison. Nous voudrons rebondir après la défaite encaissée hier (mercredi) contre Tampa. Nous avons bien joué, mais nous voulons vite reprendre le chemin de la victoire. En plus, nous avons le premier choix des Sénateurs. Nous avons donc intérêt à ce qu’ils terminent le plus loin possible au classement. C’est une motivation plus importante à mes yeux que le retour d’un joueur.»

 

En bref

 

Parce que son équipe surfe sur une séquence éreintante de sept matchs en 12 jours, Jared Bednar fera appel au gardien Phillip Grubauer vendredi contre Ottawa pour revenir samedi, au Minnesota, avec Semyon Varlamov contre le Wild…

 

Limité à deux matchs depuis le début de la saison, le défenseur québécois Mark Barberio ne s’en fait pas trop. «L’équipe joue bien et gagne. Il est difficile pour le coach de procéder à des changements avec une combinaison aussi gagnante. Il m’encourage. Il me dit de me tenir prêt. Je sais que mon tour va venir et il faudra que je sois en mesure d’offrir du bon hockey lorsque j’aurai l’occasion de revenir au sein de la formation», commentait l’ancien défenseur du Canadien et du Lightning de Tampa Bay qui est septième dans la hiérarchie derrière les duos Samuel Girard – Erik Johnson, Ian ColeTyson Barrie, Patrick NemethNikita Zadorov.

 

Malgré l’excellence du premier duo d’arrières, l’Avalanche est l’une des trois équipes seulement qui – avant les matchs disputés jeudi – étaient toujours en quête d’un premier but cette saison de la part d’un défenseur. Les Golden Knights de Las Vegas et les Coyotes de l’Arizona sont dans la même situation que l’Avalanche. «Ça va venir. On a eu de bonnes chances et je ne crois pas que ce soit une grande source de préoccupation dans le vestiaire», a indiqué Samuel Girard. «Nous avons abordé cette question ce matin dans notre revue du match d’hier (mercredi) contre Tampa. Il faudra aider nos défenseurs en s’assurant d’être plus actifs devant les buts adverses pour compliquer le travail des gardiens», a ajouté Jared Bednar…

 

Les Sénateurs d’Ottawa (10) et les Blues de St.Louis (8) comptent sur les brigades de défenseurs les plus productives en matière de buts marqués depuis le début de la saison…