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RÉSULTATS

Stuart Skinner et Calvin Pickard : blanc bonnet, bonnet blanc

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FORT LAUDERDALE, Fl. – Si les Panthers de la Floride avaient trouvé le moyen de prendre les devants 3-0 en première période plutôt que d'avoir attendu en début de deuxième tiers pour y arriver, est-ce que Stuart Skinner serait venu en relève à Calvin Pickard?

Je pose la question, car à la lumière de la défaite de 5-2 qui rive le nez des Oilers d'Edmonton et de leurs partisans face à la triste réalité de perdre en finale de la Coupe Stanley pour une deuxième année de suite, Pickard n'a pas davantage réussi à donner une chance réelle de victoire à ses coéquipiers.

Miraculeux dès son entrée en scène, en début de période médiane jeudi dernier, un des grands responsables de la remontée victorieuse qui a permis aux Oilers de niveler les chances 2-2 dans la finale et de raviver les espoirs de leurs partisans, Pickard n'a pas été meilleur que Skinner lors du match de samedi soir.

Ou il a été aussi moyen selon les critiques les plus acerbes à l'endroit des gardiens des champions de l'Association Ouest.

Pickard n'a pas fait de cadeaux aux Panthers. Du moins, je ne trouve pas. Mais il n'a pas effectué les un, deux, ou trois arrêts supplémentaires et nécessaires pour guider son équipe vers la victoire.

Comme Skinner jeudi dernier et lors de la défaite de son deuxième revers de la finale.

À l'autre bout de la patinoire, Sergeï Bobrovsky a réalisé ces arrêts nécessaires. « Bob the Goalie » n'a pas été miraculeux. Ça non! Il a aussi joué de chance avec deux poteaux et est passé près de la catastrophe en repoussant derrière lui une rondelle revenue de l'arrière du filet après un bond capricieux sur la bande.

Mais peu importe les moyens, il a contribué à la victoire de son équipe. Il a grandement contribué au fait que les Panthers ne sont qu'à un gain d'une deuxième conquête de la coupe Stanley consécutive. Et même s'il a perdu deux fois depuis le début de la finale, Bobrovsky attise la confiance de tous les membres de l'organisation des Panthers et de tous leurs partisans.

À qui donner le filet?

Dans les camps des Oilers, Skinner et Pickard sont loin d'attiser quelque forme de confiance que ce soit.

De fait, Kris Knoblauch et ses adjoints n'ont rien de solide, rien de tangible sur quoi s'appuyer pour identifier le gardien qui devra les aider à forcer la tenue d'une septième partie.

Une telle incertitude mine la confiance de tout le monde à l'aube d'un match sans lendemain qui sera disputé mardi soir dans le Sud la Floride. Car en séries éliminatoires, et plus encore lorsque tu es rendu en finale de la Coupe Stanley, tu ne devrais pas avoir à perdre une seconde de réflexion sur le choix de ton gardien.

Si tel est cas, c'est que ton club est dans le trouble. Eh oui! Les Oilers sont vraiment dans le trouble.

Alors, à qui donner le filet?

Au numéro un. À celui qui normalement devrait te donner la meilleure chance de victoire des deux.

On peut défiler les critiques à l'endroit de Skinner; on peut mettre en évidence ses lacunes et présenter en rafale les buts généreux qu'il a accordés ou les arrêts nécessaires qu'il aurait pu, et même dû, effectuer. On peut même débattre du fait qu'à titre de gardien numéro un, il est loin, très loin, dans la liste des meilleurs de sa profession.

Mais il est le numéro un quand même.

Et quand il garde les buts comme un vrai numéro un, Skinner est vraiment capable de mener les Oilers à la victoire.

Il l'a prouvé en finale de l'Ouest cette année. Il l'a prouvé en reprenant son filet l'an dernier et cette année encore après avoir connu des débuts de séries difficiles, voire misérables.

Les Panthers meilleurs, un point c'est tout

Skinner et Pickard n'ont pas été à la hauteur de Bobrovsky depuis le début de la grande finale. Ça saute aux yeux et c'est indéniable.

Mais d'imputer aux seuls gardiens des Oilers le fait que cette équipe pourrait devoir se contenter de tendre les bras vers la coupe Stanley sans pouvoir y toucher pour une deuxième année de suite serait grossièrement injuste.

Car devant Skinner et Pickard, les attaquants et défenseurs des Oilers ne sont pas encore arrivés à vraiment se démarquer de leurs rivaux. Encore moins à les surpasser.

Oui Leon Draisaitl s'est démarqué avec deux buts décisifs en prolongation. Oui Connor McDavid a quelques fois été à la hauteur de son titre de meilleur joueur de hockey au monde. Ou de McJesus si vous êtes un apôtre du capitaine des Oilers.

Mais globalement, les Oilers n'y sont pas arrivés. Pas encore!

Oui les Oilers se sont présentés en finale meilleurs qu'ils ne l'étaient l'an dernier. Tout le monde est d'accord avec ça.

Mais les Panthers aussi sont meilleurs que l'an dernier. Bien meilleurs même quand on considère les importantes et impressionnantes contributions des Brad Marchand, Seth Jones et Nate Schmidt.

Il est là le vrai problème des Oilers.

Pendant qu'Aleksander Barkov et les membres de son trio se concentrent sur ce qui doit être fait pour contenir le monstre à deux têtes des Oilers, pendant qu'ils jouent comme s'ils formaient un trio strictement défensif, les autres sont en mesure de prendre la relève.

Et peu importe les changements qu'il apporte à sa formation, peu importe la manière dont il jongle avec ses effectifs en cours de match, Knoblauch ne peut rien changer au fait que les Panthers ont beaucoup plus de profondeur que ses Oilers en attaque.

Marchand et le troisième trio l'ont prouvé une fois encore samedi. Tout comme A.J. Greer et les membres du quatrième trio qui ont mangé tout rond le quatrième trio des Oilers lorsqu'ils étaient en duel sur la glace.

Ce qui est vrai à l'attaque, l'est tout autant à la ligne bleue.

C'est pour cette raison que les Oilers, quand tout fonctionnait bien de leur côté, ont eu besoin de la prolongation pour signer leurs deux victoires depuis le début de la finale.

Pour combler le manque à gagner, un petit manque à gagner j'en conviens, mais un manque à gagner quand même, qui favorise les Panthers en matière d'effectifs à l'attaque et à la ligne bleue, ça te prend un gardien qui fait plus que simplement te donner une chance de gagner.

Ça prend un gardien capable de changer le cours d'une partie. Pas juste un soir donné quand il est en état de grâce ou qu'il joue sans pression parce que tout le monde sur la planète hockey croit le match perdu d'avance. Mais un gardien capable de le faire sur une base régulière. Presque permanente.

Le meilleur gardien de la finale, celui qui inspire le plus de confiance, joue pour la meilleure des deux équipes.

Une combinaison qui n'aide en rien les chances que les Oilers puissent revenir de l'arrière dans la finale et faire ce qu'ils ont été incapables de faire l'an dernier : gagner le septième match pour soulever la coupe Stanley.

C'était prévisible : le fait d'avoir disputé le cinquième match de la finale dès le lendemain de l'envolée entre le sud de la Floride et le nord de l'Alberta a miné les ardeurs des joueurs des deux équipes samedi. Les Oilers et les Panthers nous ont offert le moins bon des cinq matchs depuis le début de la finale.

Quand les joueurs des deux équipes ont du plomb dans les jambes, le club qui a le meilleur système, le meilleur gardien et le plus de profondeur a aussi le plus de chance de gagner. Les Panthers en ont fait la preuve par 5 – ou 5-2 si vous préférez – samedi soir.

Mardi soir, après une journée supplémentaire de congé, les McDavid, Draisaitl et compagnie devront prendre les moyens pour renverser la situation.

Ils l'ont fait l'an dernier pour combler un déficit de 0-3 et forcer la tenue d'une septième partie. Ils s'étaient même permis des victoires de 5-1 et 8-1 au passage.

Mais quand on regarde les Panthers jouer depuis le début de la finale, il est difficile de croire qu'ils pourraient perdre deux matchs de suite. Pis encore, se faire sacrer des volées.

J'avais lancé en guise de prédiction une victoire des Panthers en six parties. Pas question de célébrer trop vite, le sixième match n'est que mardi. Mais cette prédiction prend de la valeur.

D'ici là : bon Grand Prix du Canada et bon Omnium des États-Unis sur les allées du club Oakmont, à Pittsburgh. Un club mythique qui se défend avec plus de férocité que les Steelers ne le faisaient dans les grandes années de Jack Lambert et du rideau de fer et qui vole encore la vedette cette année en compliquant la vie des meilleurs joueurs de golf au monde.