Top-32 : un défenseur au tout 1er rang... ça n'arrive pas souvent!

Chaque année depuis 12 ans, avant la séance de sélection, je vous partage mon top-32 des meilleurs espoirs. 

Je rappelle ici que ce n'est pas un « Mock Draft », mais bien une liste de ce que je considère comme étant les 32 meilleurs joueurs disponibles. 

J'ai vu beaucoup de matchs, j'ai regardé des séquences vidéos, j'ai parlé à plusieurs recruteurs et analystes pour en arriver à ce classement qui, bien humblement, n'est pas facile à faire.

La cuvée 2025 de la LNH ne regorge pas de défenseurs de premier plan. Dans un scénario très optimiste, six ou sept défenseurs pourraient être sélectionnés parmi les 32 premiers le vendredi 27 juin prochain au Théâtre Peacock de Los Angeles. 

Cette année, la séance de sélection de la LNH se déroulera dans une version différente et décentralisée où chacune des 32 équipes se retrouvera dans son « bunker » à domicile, plutôt que sur le parquet d'un amphithéâtre comme au cours des dernières années.

S'il y a toutefois un défenseur qui semble faire l'unanimité, c'est bien Matthew Schaefer des Otters d'Erie. Même s'il s'est brisé la clavicule lors du Mondial junior en décembre dernier, Schaefer en avait assez montré l'an dernier à 16 ans et en première moitié de saison cette année pour faire de lui le meilleur espoir de l'encan 2025.

Schaefer, un Ontarien de 17 ans (il n'aura 18 ans que le 5 septembre prochain) a récolté 22 points en 17 matchs. S'il était né 10 jours plus tard, il lui aurait fallu patienter un an de plus pour attendre sa sélection, au même titre que Gavin McKenna, le meilleur espoir pour 2026. 

S'il devient la première sélection des Islanders de New York, comme tout semble l'indiquer, il sera le premier défenseur choisi au premier rang depuis Owen Power en 2021 et seulement le cinquième depuis le début du nouveau siècle.

Au deuxième rang, j'ai placé Michael Misa, le superbe attaquant du Spirit de Saginaw, auteur de 62 buts cette saison, le plus haut total par un joueur admissible au repêchage de la LNH depuis les 71 filets d'Eric Lindros en 1990-1991. 

Si l'on recule il y a trois ans, Misa était perçu comme l'indétrônable numéro un de la cuvée 2025, mais il semble que Schaefer l'ait devancé. 

Misa est doté d'un tir foudroyant et il compte déjà trois saisons complètes dans la Ligue de l'Ontario. On le compare souvent à John Tavares, qui, rappelons-le, avait été le tout premier choix de l'encan en 2009 et qui approche les 500 buts en carrière.

Peu de Suédois ont percé le top-3 des séances de repêchages de la LNH ces dernières années, mais Anton Frondell pourrait ajouter son nom à une liste restreinte qui comprend notamment Leo Carlsson, Rasmus Dahlin et Gabriel Landeskog, qui ont réussi ce tour de force au cours des 15 dernières années. 

Frondell a du « Aleksander Barkov » dans le nez, lui qui a joué dans la Ligue élite suédoise à Djugardens avec son coéquipier Victor Eklund. Eklund devrait aussi être sélectionné rapidement à Los Angeles.

L'Américain James Hagens et le Québécois Caleb Desnoyers complètent le top-5 de mon classement annuel. 

Hagens a perdu des points au cours de la dernière année, mais il demeure un espoir de premier plan qui, sans être imposant physiquement, est un excellent manieur de bâton. Hagens a obtenu 37 points en 37 matchs avec les Eagles de Boston College et parce qu'il est né le 3 novembre 2006, il est 9 mois plus vieux que certains espoirs de cette année dont Matthew Schaefer.

Si Caleb Desnoyers perce le top-5, il deviendra le premier Québécois à réussir à le faire depuis la sélection d'Alexis Lafrenière au tout premier rang par les Rangers de New York en 2020. Avant Lafrenière, Pierre-Luc Dubois (3e au total) l'avait aussi fait en 2016. Ils sont les deux seuls produits de Hockey Québec à avoir été des « top-5 » dans la dernière décennie.

Desnoyers, des Wildcats de Moncton, a joué la finale de la LHJMQ et le tournoi de la Coupe Memorial avec un poignet en piteux état, mais il a malgré tout remporté le Trophée Guy-Lafleur, remis au joueur par excellence des séries éliminatoires. J'aime comparer sa façon de jouer et sa maturité à celle d'un Patrice Bergeron au même âge.

Chose certaine, Desnoyers, Justin Carbonneau de l'Armada et peut-être aussi Bill Zonnon des Huskies, en fin de première ronde, mettront un terme à la disette de deux ans sans joueur de la LHJMQ réclamé en première ronde.

De 2013 à 2024, en 12 séances de sélection, j'ai eu la main heureuse sur 305 des 372 joueurs réclamés en première ronde, soit un ratio de 82%.

L'an dernier, 26 des 32 joueurs que j'avais placés dans mon top-32 ont éventuellement été sélectionnés en première ronde... La suite vendredi prochain…