Le Rocket étire lui aussi le suspense

LAVAL – Ce n'était peut-être pas LE match de hockey à surveiller dans la région montréalaise mercredi soir, mais il avait à tout le moins le potentiel d'être historique.

Pendant que le grand club s'affairait au Centre Bell à confirmer enfin sa place en séries, le Rocket de Laval avait l'opportunité de s'acquitter de sa besogne. Tout de suite.

À l'instar du Canadien ce printemps, il étire plutôt le suspense.

Face aux Senators de Belleville, son rival des trois derniers matchs de son calendrier, le club-école du Tricolore s'est incliné 2-1 à la Place Bell, échappant ainsi l'occasion d'engranger les deux points manquants pour officialiser le premier championnat de la saison régulière de sa jeune histoire.

Le Rocket aura à nouveau l'occasion de s'approprier le trophée Macgregor-Kilpatrick vendredi sur sa patinoire, ou le lendemain à Belleville, face à un rival qui se doit absolument de remporter ces deux autres matchs pour espérer se faufiler en séries.

« Ils ont joué dur et ils ont eu le dernier mot, en espérant que vendredi, ce sera une autre histoire », a succinctement commenté le capitaine Lucas Condotta.

Voici comment le collectif de Pascal Vincent y parviendra, à la lumière de ces quelques observations notées durant cette rencontre.

Jacob Fowler, à la maison

À son deuxième départ en carrière chez les professionnels, son premier devant les fidèles de la Place Bell, le gardien Jacob Fowler n'a rien eu à se reprocher dans le revers des siens, lui qui a paru confiant et en possession de ses moyens sur les 23 lancers dirigés vers lui.

« Il a été bon. Je trouve qu'il a l'air confortable et en contrôle. Il n'a pas de l'air nerveux devant le filet », apprécie Vincent à propos de son jeune portier qui a fait connaissance avec une salle comble de 10 243 spectateurs qu'il n'a pas fini de revoir.

« Sa plus grande qualité, c'est qu'il n'a pas l'air impressionné par grand-chose, identifie Vincent. Il arrive ici, c'est quand même une grande scène, et il veut juste jouer au hockey. C'est un bon départ pour lui. »

L'espoir du CH n'a été déjoué que par un tir d'Oskar Pettersson et une déviation du Québécois Xavier Bourgault sur lesquels il n'avait aucun véritable recours.

« On n'a pas donné grand-chose. Sur le deuxième but qu'on a alloué (celui de Bourgault), il faut qu'on le bloque ce tir-là. Devant le filet, on travaille ça toutes les semaines : contrôler le corps du joueur adverse et le bâton. On ne l'a pas fait. La première affaire que tu sais, c'est que le puck est dans le net. »

Avec un meilleur appui offensif de ses coéquipiers, l'histoire aurait sans doute été différente pour Fowler. Ce qui nous amène à notre point suivant.

Nord-Sud

Tirant de l'arrière par un but après 40 minutes de jeu, le Rocket est parvenu à niveler les chances 1-1 au milieu du dernier tiers, quand l'échec-avant du quatrième trio a mené au premier but chez les professionnels de Will Dineen.

En maraude dans l'enclave, l'ancien de l'Université Yale s'est offert en cible à Luke Tuch, qui malgré une perte d'équilibre dans le coin de la patinoire, est parvenu à alimenter à la perfection son compagnon de trio.

« J'étais surpris. La passe de Tuchy était directement sur ma palette. Il a fait une passe incroyable et je l'ai mis dedans. Je suis bien sûr super excité d'avoir marqué mon premier but, mais surtout d'être parvenu à créer l'égalité. »

Des jeux de ce type, l'entraîneur-chef Pascal Vincent n'en a vu que trop rarement dans cette rencontre, ce qui n'est pas coutume pour ses troupiers.

« On ne jouait pas rapide comme d'habitude, a observé le coach. On est une équipe qui joue direct, mais là on essayait de faire des jeux latéraux. Lorsqu'on a commencé à jouer direct, on s'est créé des chances de marquer davantage vers la fin du match. Le but que Dineen a marqué, c'est exactement ça.

« C'est ce qu'on fait bien, notre repli défensif suivi de nos attaques. Nos attaques en relance, on ralentissait aujourd'hui. Ce n'est pas nous autres ça. Il va falloir régler ça pour le prochain match. »

Retour en force de Reinbacher

Le défenseur David Reinbacher, qui effectuait une première sortie depuis le 21 mars après avoir raté les neuf derniers matchs des siens, n'a quant à lui pas trop paru rouillé, particulièrement en relance offensive.

L'arrière autrichien, qui se remet toujours des contrecoups d'une opération au genou gauche qui incite le Canadien à l'extrême prudence dans son utilisation, a conclu la rencontre avec un différentiel de moins-2. Sur le premier but concédé par le Rocket, c'est toutefois son partenaire Adam Engström qui s'est montré coupable d'un revirement coûteux derrière le filet de Fowler.

« Je l'ai aimé, il a été dynamique, a noté Vincent au sujet de la prestation du cinquième choix du repêchage 2024 de la LNH. Il y a eu de petites séquences dans le match où il aurait pu bouger la rondelle un peu plus rapidement, mais ça, ça va venir avec des répétitions. »

Le pilote a par ailleurs confirmé que Cayden Primeau, après deux soirées de repos, sera de retour devant la cage lavalloise vendredi. Fowler risque quant à lui d'obtenir le dernier départ de la campagne, samedi, a laissé entendre Vincent.