LAVAL – Par la force des choses, le développement des espoirs du Canadien est scruté à la loupe avec le rapprochement du club-école. La situation de Michael McCarron suscite le plus d’inquiétudes, mais Larry Carrière prône encore la patience.

 

Le directeur général du Rocket de Laval n’en démord pas, McCarron a encore besoin de temps pour peaufiner son arsenal.

 

« Le premier mot qui me vient en tête, c’est patience et ce n’est pas juste avec Michael. Regardez l’exemple de Charles Hudon qui a joué pendant trois ans dans la LAH. C’est vraiment un plan spécifique pour chaque joueur. Les joueurs avec un physique comme McCarron ont souvent besoin de plus de temps. C’est pour ça que c’est une priorité pour nous que ces jeunes soient entourés de nos entraîneurs pour les aider le plus possible », a confié Carrière dans une rencontre servant de bilan à l’approche de la fin de la saison.

 

Pour l’instant, le colosse de six pieds six pouces et 230 livres a disputé 142 parties régulières dans la Ligue américaine de hockey comparativement à 207 pour Charles Hudon qui s’est établi avec le Canadien cette saison.

 

« C’est l’expérience qui doit encore rentrer. Michael est très intelligent pour comprendre les systèmes de jeu et il déploie un style très physique avec un talent intéressant. Cette saison, il a joué autour de 50 matchs avec nous (52) et tu apprivoises le fardeau que ça peut représenter mentalement. La chose avec lui, c’est qu’il veut apprendre, mais il ne faut pas sous-estimer la marche entre le niveau junior et le niveau professionnel », a maintenu Carrière.

 

Aux dires du dirigeant de 66 ans, le parcours de McCarron n’a pas été affecté par son désistement de l’avenue des universités américaines vers le hockey junior canadien avec les Knights de London.

 

« Il y a du positif dans les deux parcours. Il a quand même joué pour une équipe junior qui était comme une organisation professionnelle. Avec Michael, la chose la plus importante, c’est qu’il est ici avec nos entraîneurs et toutes nos ressources. Oui, il doit s’améliorer et la préparation mentale est importante puisque tu affrontes des hommes tout d’un coup. Il a beaucoup appris », a déclaré Carrière en citant aussi l’apport d’un nutritionniste dans son cheminement.

 

Selon ce qu’on a pu entendre, McCarron n’a pas toujours une attitude exemplaire quand il retire ses patins, mais Carrière a réfuté le tout.

 

Devant le filet, le Rocket a composé avec un étrange ménage à trois cette saison. Sans surprise, Charlie Lindgren a hérité du mandat le plus imposant sauf qu’il a manqué de constance. En fait, il a souvent présenté de meilleures performances dans l’uniforme du Canadien. Quand il était avec le grand club, Michael McNiven a pu se faire valoir plus souvent, mais sa première saison professionnelle n’a pas été facile.

 

L’autre individu, celui qui s’est parfois senti de trop, c’est Zachary Fucale. Le choix de deuxième ronde du Tricolore en 2013 a surmonté des embûches et il a gardé la tête haute en dépit de plusieurs passages avec Brampton dans la ECHL.

 

Ironiquement, Fucale est celui qui a récolté le plus de victoires (10) même s’il a obtenu 800 minutes d’action de moins que Lindgren et 400 de moins que McNiven.

 

La suite des choses sera intéressante à surveiller en ce qui concerne Lindgren. Maintenant qu’il possède un contrat à un volet de trois ans à partir de la saison prochaine, son renvoi dans la Ligue américaine semble improbable. Toutefois, il a éprouvé des ennuis récemment.

 

« Ce sont des décisions qui viendront à la fin de l’année, mais Charlie, c’est un cas très spécial en raison de son attitude, son talent, ses habiletés et son respect pour le hockey », a lancé Carrière avec un regard illuminé par le potentiel de ce cerbère.

 

Au sujet de Fucale, Carrière a répété le message déjà lancé par ses hommes de hockey du Rocket. À leurs yeux, c’était préférable qu’il passe beaucoup de temps à Laval auprès des entraîneurs les plus certifiés même si ça impliquait un triangle inégal.

 

Il ne croit pas que le moral de Fucale sera affecté par la décision de ne pas lui avoir confié le filet du Canadien même si ce n’était que pour quelques petites minutes.

 

« Je pense qu’il a assez d’encouragement ici avec les réunions qu’on a avec lui. il travaille avec nos entraîneurs et ceux à Montréal. Il est encore jeune et il a réussi de gros matchs récemment », a-t-il tenu à souligner.

 

Si le portrait général n’a pas été très reluisant, le départ réussi de Noah Juulsen avec le Tricolore constitue la plus belle réussite.

 

« C’est un jeune de caractère qui est déjà mature. Il est capable de jouer n’importe quel style, ça se voit qu’il est intelligent, il peut s’adapter assez rapidement », a vanté Carrière.

 

Avec les rappels incessants en provenance de Montréal, les dirigeants du Rocket ont dû accorder plusieurs essais professionnels pour combler des postes. Cela dit, ils n’ont pas souvent fait appel à des Québécois pour ces auditions qui sont souvent de courte durée.

 

« On essaie le plus possible d’en avoir, mais ça dépend du moment aussi. Parfois, le calendrier junior ou universitaire n’est pas terminé. Ça devient plus facile de se tourner vers des joueurs de la ECHL », a-t-il justifié quelques minutes après l'annonce du contrat d'essai amateur accordé à Anthony Beauregard

 

À travers tous ces mouvements de personnel, Carrière et son entourage ont voulu miser sur de beaux modèles pour donner le ton.  

 

« On essaie d’avoir des vétérans comme Chris Terry, Adam Cracknell et Matt Taormina qui les aident à devenir des professionnels sur la patinoire et à l’extérieur; c’est notre objectif », a noté Carrière qui se considère chanceux d’avoir vécu l’époque du Titan de Laval et la naissance du Rocket.  

 

L’homme de hockey souhaite sans doute que l’an II du Rocket de Laval comporte moins de rebondissements sur la glace. Par contre, il désire une continuité quant à l’implication dans la communauté où le Rocket n’a pas tardé à multiplier les initiatives.