LAVAL – Malgré l’importante injection de talent qu’a reçu son effectif cet automne, le Rocket de Laval vient de boucler la première tranche de dix matchs de son calendrier avec un bilan similaire à celui qu’il livrait à pareille date l’an dernier. De retour d’un voyage sur la côte est duquel il a ramené trois points sur une possibilité de six, le club-école du Canadien montre un dossier de 4-5-1, bien loin des attentes qui étaient placées en lui en début de saison.

 

Au cœur des tares qui affectent les résultats de la troupe de Joël Bouchard, la production offensive ressort comme une évidence. Sur les 16 équipes qui forment l’Association Est de la Ligue américaine, le Rocket se classe au 15e rang avec une moyenne de 2,4 buts marqués par match.

 

Les unités spéciales fonctionnent rondement. Le jeu de puissance du Rocket a déjà produit neuf buts et vient au septième rang de la Ligue avec un taux d’efficacité de 22,5 %. L’unité de désavantage numérique est encore plus efficace : elle a marqué plus de buts (2) qu’elle n’en a accordés (1) et son rendement de 97,1 % est égalé à l’échelle continentale.

 

Les plus malins auront déjà déduit que c’est à 5 contre 5 que le bât blesse. Sur les cinq buts marqués lors du dernier déplacement, quatre ont été inscrits avec l’avantage d’un joueur. Depuis le début de la saison, le Rocket n’a généré que 13 buts – en dix matchs, on le rappelle – à forces égales.

 

« Depuis le début de l’année, je ne pense pas que nos dix performances étaient des performances extraordinaires, on va dire les vraies choses, reconnaissait Bouchard mardi. On a un groupe de joueurs qui ont des réalités différentes et pour qui la Ligue américaine est un peu un retour aux sources. Donc je ne considère pas que dans nos dix premiers matchs, ça a juste été des grosses performances, mais on en a eu. On a peut-être moins marqué, mais on a bien joué. Il y a des moments où, si on avait toujours joué comme ça pendant, on aurait plus que 13 buts, ça c’est sûr. »

 

Bouchard cite en exemple le deuxième volet du récent voyage. Après une première période atroce qui a coulé l’équipe à Belleville, l’entraîneur a vu ses joueurs répondre avec des performances inspirées dans deux des châteaux forts de la division Atlantique. Le Rocket a perdu une victoire par blanchissage dans les dernières minutes du match à Hartford et a puisé dans ses ressources le lendemain pour l’emporter en tirs de barrage à Providence.

 

« Tu vois que les gars ont des bonnes intentions, qu’ils commencent à s’habituer à jouer ensemble, s’encourage Bouchard. Je ne suis pas le genre de gars qui crie victoire, qui se ferme les yeux et qui se fait croire que tout va être correct pour le futur jusqu’à la fin de l’année, mais au moins on a établi des paramètres. On apprend à se connaître encore plus. Je sens qu’il y a des joueurs qui élèvent le niveau de leur jeu aussi, ça c’est le fun. »

 

« Des fois, il y a des moments où ça rentre moins et en ce moment ça rentre moins pour certains joueurs, mais leurs performances sont quand même bonnes, insiste-t-il. Les chances de marquer sont quand même là. C’est une question de temps avant que ça rentre. »

 

Des trios instables

 

« Je pense que les deux derniers matchs, on a mieux joué à 5 contre 5, corrobore l’attaquant Alex Belzile. On a moins donné de chances. C’était beaucoup moins ouvert comme matchs, ça cadre beaucoup plus avec notre style d’équipe. Et on a eu plus de chances de marquer que le sommaire le dit. C’est sûr que ça fait quand dix matchs qu’on joue ensemble, mais lorsque l’échantillon sera plus grand, je pense que ça va finir par se balancer. »

 

En apparence, la formation du Rocket a été épargnée par les fortes oscillations en ce début de saison. Comme l’équipe-mère est en santé, aucun rappel n’est venu perturber l’ordre des choses au sein de la réserve, mais les conditions n’ont pas été parfaites. En attaque, Matthew Peca et Michael McCarron ont chacun manqué plus de la moitié des matchs. À peine sont-ils revenus que Riley Barber est tombé au combat en raison d’une blessure. En défense, le retour de Noah Juulsen a provoqué un remaniement de la brigade.

 

« Il y a quand même eu pas mal de rotation, note Belzile. On avait un lineup à Belleville, à Hartford d’autres gars sont rentrés, à Providence d’autres gars sont rentrés. On se promène un peu. À moment donné, on va trouver un bon clic, ceux qui reviennent vont prendre leur erre d’aller. Je pense que ça va commencer à débloquer. »

 

« J’ai beaucoup confiance en notre groupe, je crois qu’on a tout ce qu’il faut pour connaître du succès, a dit Xavier Ouellet. C’est de mettre tout ça ensemble et de trouver notre identité sur la glace, jouer de mieux en mieux et aller chercher des victoires. »

 

Barber n’a pas participé à l’entraînement de mardi. « On a fait des tests qui ont été quand même très positifs, mais on va y aller au jour le jour, a révélé Bouchard. On va voir comment il va se sentir dans les 24 à 48 prochaines heures, mais on n’a pas de mauvaise nouvelle. »

 

Charles Hudon s’est blessé lors d’un contact avec Charlie Lindgren et est rentré prématurément au vestiaire. Bouchard a assuré que son retrait était préventif et qu’il était trop tôt pour spéculer sur la gravité de sa situation.

 

Quant à Karl Alzner, il s’est blessé au dos lors du dernier voyage mais sera en mesure d’affronter le Wolf Pack de Hartford mercredi à la Place Bell.

 

Les trios à l’entraînement

 

Belzile-Evans-Varone
Jevpalovs-Poehling-Hudon
Peca-McCarron-Weise
Alain-Vejdemo-Cox
Pezzetta

 

Olofsson-Ouellet
Leskinen-Juulsen
Alzner-Brook
Sklenicka-Lamarche