Saaaaluuut tout le monde!
Hockey mercredi, 18 oct. 2006. 19:37 vendredi, 11 oct. 2024. 20:54
Bonjour chers internautes. Je suis très heureux de me joindre à l'équipe du RDS.ca où je vais vous offrir une chronique toutes les deux semaines. En ayant été témoin et acteur de la dernière grande dynastie du Canadien de Montréal dans les années 1970, je vais profiter de cette tribune pour partager avec vous des merveilleux souvenirs qui ont meublé les plus belles années de ma vie.
Bien des gens ont appris à découvrir mon côté espiègle lors de l'émission "C'est pas fini" l'an dernier sur les ondes de RDS alors que sur la glace, durant ma carrière, j'ai toujours été très sérieux.
Étonnamment, j'ai commencé à patiner à l'âge de 14 ans seulement, ce qui est plutôt tard pour quelqu'un qui a évolué dans la LNH. J'ai néanmoins réussi à faire partie d'une équipe d'étoiles midget à l'âge de 15 ans et à remporter le tournoi international de Drummondville. Marcel Dionne était un de mes coéquipiers.
J'aimais tellement le hockey que j'ai voulu continuer à jouer. C'est pour cette raison que je jouais dans deux ligues de garage et c'est à ce moment que les choses ont fini par débloquer.
Léandre Couture et Maurice Filion, qui dirigeaient les Rangers de Drummondville dans le junior A, m'ont invité à quitter mon Saint-Germain-de-Grantham natal pour aller jouer dans l'Est de Montréal en 1967. L'année suivante, je jouais dans la LHJMQ.
Si je n'avais pas un bon coup de patin, j'étais avantagé par mon physique, ce qui me permettait de marquer beaucoup de buts. J'ai d'ailleurs gagné le championnat des compteurs dans la LAH à Halifax.
J'ai travaillé fort pour arriver à la LNH, mais je dois une fière chandelle à Maurice Fillion qui, à 19 ans, m'a conseillé de mettre la pédale à fond, d'améliorer mon coup de patin et ma discipline parce que des éclaireurs épiaient tous mes gestes. J'avoue que j'ai été sous le choc en sortant de son bureau. Le lendemain, j'abandonnais mes études pour me consacrer à ma carrière à temps plein.
À chacun de mes entraînements, je faisais du temps supplémentaire sur la glace et quand j'étais dans la Ligue américaine, je faisais 20 minutes de vélo stationnaire après chacun des matchs, à une époque où le conditionnement physique n'était pas valorisé.
À mon arrivée avec le Canadien, j'ai marqué six buts même si je jouais sporadiquement. Les deux saisons suivantes, j'ai compté 32 buts à chaque fois. Autour du filet, je n'avais peur de personne.
Une belle carrière
J'ai été un athlète chanceux au cours de ma carrière. En 15 saisons chez les professionnels, j'ai participé à neuf finales et j'ai gagné sept fois: quatre fois la coupe Stanley, deux fois la coupe Calder et une fois la coupe Turner.
Il faut dire que j'ai eu des bons guides à mon arrivée chez le Canadien en Serge Savard, Guy Lapointe et Yvan Cournoyer, notamment. Scotty Bowman m'avait jumelé à Mario Tremblay et Doug Risebrough en 1974 et nous avons joué ensemble pendant sept ans. Sept ans avec les mêmes compagnons de trio, ce n'est pas rien. J'ai passé les plus belles années de ma vie alors que je portais l'uniforme du Canadien de Montréal.
J'ai aussi eu l'honneur de jouer avec le meilleur joueur de hockey au monde à l'époque, Guy Lafleur. Je n'ai pas marqué autant de buts que lui, mais je me suis bien débrouillé.
J'ai toutefois marqué mon but le plus important en carrière en prolongation du septième match de la demi-finale de la coupe Stanley face à Boston en 1978-79. Mais je préfère parler de succès d'équipe car le concept d'équipe passait avant tout.
L'émission "C'est pas fini"
Si vous avez regardé l'émission "C'est pas fini", vous avez constaté que j'aime rire. Je suis très heureux de m'être embarqué à 100% dans cette galère après l'invitation de Michel Beaudry et de Jean-Claude Gélinas.
Après mon passage à cette émission, plusieurs personnes m'ont interpellé en me disant "Saaaaaluuuuut" comme je le faisais durant l'émission. Il faut dire que c'est Jean-Claude qui est à l'origine de ce fameux "Salut" parce qu'il m'avait demandé de faire cet enregistrement tout en demeurant le plus sérieux possible, ce qui n'est jamais facile pour un ricaneux comme moi.
Ma nouvelle carrière
À ma retraite du hockey, j'ai travaillé dans la restauration pendant dix ans avant de retourner avec le Canadien. Malheureusement, le lock-out m'a coûté mon poste de relationniste chez le Canadien, ce qui m'a incité à lancer ma propre entreprise "Concept Yvon Lambert", une entreprise de représentation et de promotion.
Le concept est simple, je vends Yvon Lambert pour des événements auprès d'entreprise et pour des séances d'autographes, en autres. Je trouve aussi des contrats à d'autres anciens joueurs à l'occasion. C'est ma conjointe Danielle Caron qui gère l'entreprise. J'aurais pu retourner avec le Canadien à la fin du conflit de travail, mais je préférais faire le grand saut.
Édition 2006-07 du Canadien
Pour avoir vécu la dynastie des années 1970 du Canadien, je sais combien il est important pour un club d'avoir une excellente chimie au sein d'une équipe. C'est pourquoi je pense que le nouvel entraîneur Guy Carbonneau va tout faire pour installer une bonne chimie parce que pour gagner la coupe Stanley, il faut miser sur 20 joueurs prêts à s'abandonner pour leur formation.
L'ambiance était bonne l'an dernier et je pense qu'elle va s'améliorer parce que la même base de joueurs est de retour. C'est dommage que la dernière campagne se soit terminée en première ronde.
De nos jours, la question de la chimie est plus complexe. À l'époque, vous aviez les Français d'un côté et les Anglais de l'autre. Ajourd'hui, plusieurs nationalités sont représentées dans chacune de nos équipes. À mon avis, il y a trois leaders dans cette équipe: Craig Rivet, Saku Koivu et Steve Bégin.
Rivet est avec l'équipe depuis longtemps et il n'hésite pas à jouer malgré des blessures. Koivu me fait penser à Henri Richard. Il ne parle pas beaucoup dans le vestiaire, mais il prêche par l'exemple sur la glace en se défonçant match après match.
Sur ce, je vous dis à bientôt.
Si vous avez des questions à me poser, je vous invite à le faire en utilisant la boîte "Qu'en pensez-vous?".
*propos recueillis par RDS.ca
Bien des gens ont appris à découvrir mon côté espiègle lors de l'émission "C'est pas fini" l'an dernier sur les ondes de RDS alors que sur la glace, durant ma carrière, j'ai toujours été très sérieux.
Étonnamment, j'ai commencé à patiner à l'âge de 14 ans seulement, ce qui est plutôt tard pour quelqu'un qui a évolué dans la LNH. J'ai néanmoins réussi à faire partie d'une équipe d'étoiles midget à l'âge de 15 ans et à remporter le tournoi international de Drummondville. Marcel Dionne était un de mes coéquipiers.
J'aimais tellement le hockey que j'ai voulu continuer à jouer. C'est pour cette raison que je jouais dans deux ligues de garage et c'est à ce moment que les choses ont fini par débloquer.
Léandre Couture et Maurice Filion, qui dirigeaient les Rangers de Drummondville dans le junior A, m'ont invité à quitter mon Saint-Germain-de-Grantham natal pour aller jouer dans l'Est de Montréal en 1967. L'année suivante, je jouais dans la LHJMQ.
Si je n'avais pas un bon coup de patin, j'étais avantagé par mon physique, ce qui me permettait de marquer beaucoup de buts. J'ai d'ailleurs gagné le championnat des compteurs dans la LAH à Halifax.
J'ai travaillé fort pour arriver à la LNH, mais je dois une fière chandelle à Maurice Fillion qui, à 19 ans, m'a conseillé de mettre la pédale à fond, d'améliorer mon coup de patin et ma discipline parce que des éclaireurs épiaient tous mes gestes. J'avoue que j'ai été sous le choc en sortant de son bureau. Le lendemain, j'abandonnais mes études pour me consacrer à ma carrière à temps plein.
À chacun de mes entraînements, je faisais du temps supplémentaire sur la glace et quand j'étais dans la Ligue américaine, je faisais 20 minutes de vélo stationnaire après chacun des matchs, à une époque où le conditionnement physique n'était pas valorisé.
À mon arrivée avec le Canadien, j'ai marqué six buts même si je jouais sporadiquement. Les deux saisons suivantes, j'ai compté 32 buts à chaque fois. Autour du filet, je n'avais peur de personne.
Une belle carrière
J'ai été un athlète chanceux au cours de ma carrière. En 15 saisons chez les professionnels, j'ai participé à neuf finales et j'ai gagné sept fois: quatre fois la coupe Stanley, deux fois la coupe Calder et une fois la coupe Turner.
Il faut dire que j'ai eu des bons guides à mon arrivée chez le Canadien en Serge Savard, Guy Lapointe et Yvan Cournoyer, notamment. Scotty Bowman m'avait jumelé à Mario Tremblay et Doug Risebrough en 1974 et nous avons joué ensemble pendant sept ans. Sept ans avec les mêmes compagnons de trio, ce n'est pas rien. J'ai passé les plus belles années de ma vie alors que je portais l'uniforme du Canadien de Montréal.
J'ai aussi eu l'honneur de jouer avec le meilleur joueur de hockey au monde à l'époque, Guy Lafleur. Je n'ai pas marqué autant de buts que lui, mais je me suis bien débrouillé.
J'ai toutefois marqué mon but le plus important en carrière en prolongation du septième match de la demi-finale de la coupe Stanley face à Boston en 1978-79. Mais je préfère parler de succès d'équipe car le concept d'équipe passait avant tout.
L'émission "C'est pas fini"
Si vous avez regardé l'émission "C'est pas fini", vous avez constaté que j'aime rire. Je suis très heureux de m'être embarqué à 100% dans cette galère après l'invitation de Michel Beaudry et de Jean-Claude Gélinas.
Après mon passage à cette émission, plusieurs personnes m'ont interpellé en me disant "Saaaaaluuuuut" comme je le faisais durant l'émission. Il faut dire que c'est Jean-Claude qui est à l'origine de ce fameux "Salut" parce qu'il m'avait demandé de faire cet enregistrement tout en demeurant le plus sérieux possible, ce qui n'est jamais facile pour un ricaneux comme moi.
Ma nouvelle carrière
À ma retraite du hockey, j'ai travaillé dans la restauration pendant dix ans avant de retourner avec le Canadien. Malheureusement, le lock-out m'a coûté mon poste de relationniste chez le Canadien, ce qui m'a incité à lancer ma propre entreprise "Concept Yvon Lambert", une entreprise de représentation et de promotion.
Le concept est simple, je vends Yvon Lambert pour des événements auprès d'entreprise et pour des séances d'autographes, en autres. Je trouve aussi des contrats à d'autres anciens joueurs à l'occasion. C'est ma conjointe Danielle Caron qui gère l'entreprise. J'aurais pu retourner avec le Canadien à la fin du conflit de travail, mais je préférais faire le grand saut.
Édition 2006-07 du Canadien
Pour avoir vécu la dynastie des années 1970 du Canadien, je sais combien il est important pour un club d'avoir une excellente chimie au sein d'une équipe. C'est pourquoi je pense que le nouvel entraîneur Guy Carbonneau va tout faire pour installer une bonne chimie parce que pour gagner la coupe Stanley, il faut miser sur 20 joueurs prêts à s'abandonner pour leur formation.
L'ambiance était bonne l'an dernier et je pense qu'elle va s'améliorer parce que la même base de joueurs est de retour. C'est dommage que la dernière campagne se soit terminée en première ronde.
De nos jours, la question de la chimie est plus complexe. À l'époque, vous aviez les Français d'un côté et les Anglais de l'autre. Ajourd'hui, plusieurs nationalités sont représentées dans chacune de nos équipes. À mon avis, il y a trois leaders dans cette équipe: Craig Rivet, Saku Koivu et Steve Bégin.
Rivet est avec l'équipe depuis longtemps et il n'hésite pas à jouer malgré des blessures. Koivu me fait penser à Henri Richard. Il ne parle pas beaucoup dans le vestiaire, mais il prêche par l'exemple sur la glace en se défonçant match après match.
Sur ce, je vous dis à bientôt.
Si vous avez des questions à me poser, je vous invite à le faire en utilisant la boîte "Qu'en pensez-vous?".
*propos recueillis par RDS.ca