Avant de partager avec vous une multitude d’observations diverses sur le tournoi masculin de hockey olympique, une analyse simple et rapide du match de la médaille d’or et du parcours de l’équipe canadienne s’impose.

Il va sans dire que la performance défensive fut sans faille. Le plus impressionnant, pour moi, n’est pas d’avoir établi la priorité sur le fait de ne pas allouer de buts pour tout gagner, c’était une évidence sur une patinoire de dimension internationale. Le plus impressionnant, c’est d’avoir gardé le cap même quand on avouait publiquement, chez le personnel d’entraîneurs, être à la recherche d’ajustements pour bonifier la production offensive ou, en fait, pour trouver les bonnes combinaisons à l’attaque. Il aurait alors été facile de déroger du plan initial autant chez les entraîneurs que chez les joueurs qui sont habitués d’occuper une place prédominante chacun dans leur équipe de la LNH respective.

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Les trois joueurs des Canadiens qui bénéficieront le plus des Jeux de Sotchi sont aussi les trois plus jeunes à y avoir participé chez le Tricolore. Ils sont également les trois plus susceptibles d’être les pierres d’assises de la prochaine mouture d’une équipe pouvant aspirer aux grands honneurs à Montréal. Si Carey Price a prouvé hors de tout doute, et avec calme et sang-froid, qu’il pouvait performer à son plein potentiel dans les grandes rencontres importantes, Max Pacioretty aura des leçons à tirer d’une grande déception en demi-finale et dans le match pour le bronze. Avec un rôle limité pour une première présence dans une grande compétition internationale, il prendra du galon tant au niveau du développement personnel que du leadership. La situation dans laquelle P.K. Subban s’est retrouvé est intéressante. Avec un top-6 immuable, il a dû regarder la ronde éliminatoire des gradins. Même si la médaille d’or à son cou lui revient de plein droit, la leçon d’humilité apprise avec celle-ci sera son plus grand cadeau. S’il a réussi à comprendre qu’une équipe peut se passer d’un joueur aussi talentueux et doué que lui en favorisant des joueurs moins spectaculaires, mais plus efficaces pour gagner un championnat, il en sortira grandi. Imaginez-vous le jour où un joueur comme Subban, avec ses habiletés individuelles exceptionnelles et ses qualités athlétiques de niveau supérieur, s’engagera à plein temps, et avec oubli de soi, dans un concept collectif pour une équipe prête à gagner. Il pourra alors justifier, au-delà des statistiques, être un participant actif au sein de l’élite mondiale.

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Le hockey canadien s’exporte bien. Ted Nolan dirigeait la Lettonie et le fera encore aux Championnats mondiaux. Sean Simpson est l’entraîneur de la Suisse. Des entraîneurs canadiens, il y en a partout dans les ligues d’élite européennes. Des entraîneurs-chefs, des adjoints et des consultants pour les gardiens. C’est aussi pour ça que l’écart s’amenuise entre les pays, il n’y a plus beaucoup de secrets…

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Les gardiens ont été excellents à Sotchi. Price, Lundqvist, Rask et Quick ont été solides. Les gardiens lettons et suisses sont passés bien près d’aider leur équipe à causer une surprise. Bobrovsky n’a rien à se reprocher lui non plus.

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Getzlaf et Perry sont dominants en protection de rondelle et en contrôle en espace restreint.

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Selanne est tout un ambassadeur pour le hockey. Dévoué et humble. Un exemple.

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Marc-Édouard Vlasic est fiable, très fiable. Ma découverte à la ligne bleue canadienne.

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C’est dommage que Backstrom ait été banni du match de la médaille d’or. J’ai bien hâte de voir si toutes les demandes d’exemptions ont été dûment remplies et acheminées à la FIHG et au CIO cependant. Parce que dans toute compétition internationale, on est averti longtemps à l’avance que certains produits ne sont pas acceptés sans approbation préalable. Les règlements sont clairs à ce sujet. À suivre…

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Certains ont remarqué ma prédiction du bronze aux Finlandais, et ce, dès leur défaite en demi-finale. Sans connaître leur adversaire du lendemain. Mais en le sachant nord-américain. Voyez-vous, j’ai participé quatre fois à des tournois pour l’équipe nationale, dont deux sous les ordres de Babcock. Jamais je n’ai entendu parler d’un objectif parmi les trois premières places. L’or est le seul but. Et je me souviens en 2006, au lendemain d’une dure défaite aux mains des Suédois en demi-finale du Championnat mondial, de notre duel face à cette même Finlande. Équipe que nous avions pourtant vaincue en ronde préliminaire. Jamais nous n’avions été dans le coup. Ni mentalement, ni émotionnellement, ni physiquement. Et si ma mémoire me sert bien, nous avions perdu… 5-0!!!