LAUSANNE (PC) - Le prince Alexandre de Mérode, membre du Comité international olympique depuis 1964, est décédé mardi soir à l'âge de 68 ans.

La cause du décès n'a pas été révélée. Il avait des problèmes de santé depuis quelques années.

Le prince de Mérode a notamment été l'un des pionniers de la lutte antidopage en créant la commission médicale du CIO en 1967.

En 1988, cette commission avait établi que le sprinteur canadien Ben Johnson était coupable de dopage et lui avait retiré la médaille d'or qu'il avait remportée au 100 mètres à Séoul.

"Tout au long de sa vie, il a été un fervent défenseur des valeurs olympiques", a déclaré le président du CIO Jacques Rogge par voie de communiqué depuis La Havane, où il se trouvait en visite officielle.

"Ses idées et son énergie ont permis d'amorcer un combat sans relâche contre le dopage et toute activité allant à l'encontre de l'intégrité du sport. Nous avons tous perdu un collègue remarquable, un humaniste au service du sport."

"Le prince de Mérode était un ami et un collègue durant plusieurs années et ses contributions au niveau des sports olympiques a été exceptionnelle, a déclaré le Montréalais Richard Pound, président de l'agence mondiale antidopage, par voie de communiqué. Son décès est véritablement une lourde perte pour nous tous."

Né en 1934 à Etterbek, en Belgique, le prince de Mérode a commencé sa carrière en tant que président du Conseil supérieur belge de l'éducation physique, des sports et de la vie en plein air.

Au sein du CIO, il a été membre de la commission exécutive de 1980 à 1990, vice-président de 1986 à 1990 et de 1994 à 1998, ainsi que président de la commission médicale à compter de 1967.

En 1999, le prince de Mérode a fait partie de la commission des réformes CIO 2000.

Il était un homme qui ne craignait pas de faire connaître ses opinions et il n'était pas à l'abri de la critique. Selon ses adversaires, il était déphasé de la réalité et hésitait à prendre des décisions tranchées en matière de dopage.

De Mérode s'était notamment retrouvé au centre d'une controverse à l'occasion des Jeux de 1984 à Los Angeles, à l'effet qu'on avait détruit des résultats de tests antidopage.

Lors d'une entrevue accordée à Associated Press en 1994, il avait confirmé que cinq ou six résultats positifs avaient été détruits à Los Angeles. Il avait déclaré que les résultats avaient été déchiquetés lorsque les organisateurs locaux ont fait nettoyer sa chambre d'hôtel à la conclusion des Jeux. Il avait qualifié le tout "d'accident" et nié qu'il y ait eu conspiration ou tentative d'étouffer l'affaire.

"Je pense que nous ne serions pas aussi avancés aujourd'hui s'il n'avait pas pris la tête de la commission médicale, a affirmé Pound. A l'époque, le CIO était seule dans la lutte contre le dopage et il devait convaincre les autres organismes sportifs de faire de même, ce qui était difficile. A ce moment-là, il n'y avait pas autant d'argent consacré à la recherche et aux tests.

"Je le considère comme un pionnier important mais les choses ont évolué. Il avait un style différent mais il avait beaucoup de sagesse et de jugement. Il connaissait les Olympiques, il avait le sens de la politique et il savait comment le monde fonctionnait."