Montréal – L’équipe canadienne féminine de rugby a atteint la finale de la Coupe du monde pour la première fois de son histoire mercredi quand elle a vaincu la formation française 18-16 dans un stade Jean Bouin à capacité, à Paris.

Magali Harvey s’est encore illustrée en marquant deux fois sur des coups de pied suivant des pénalités en première demie, puis sur un essai qu’elle a ensuite transformé dans les dernières 40 minutes de jeu.

« Je ne peux pas arrêter de sourire, c’est une énorme montée d’adrénaline. Je ne le réalise pas encore pleinement, mais ça va venir », a commenté la résidante de Québec, mise en nomination pour le titre de meilleure joueuse de l'année par la fédération internationale (IRB) avant la rencontre.

C’est toutefois à la Trifluvienne Élissa Alarie qu’est revenu l’honneur de donner les devants aux siennes pour la première fois dans le match en réussissant un essai à la deuxième minute de la seconde demie. C’était la première fois que les Françaises voyaient une rivale déposer le ballon dans leur en-but.

Stéphanie Bernier, Karen Paquin et Marie-Pier Pinault-Reid, toutes trois de Québec, de même que les Montréalaises Latoya Blackwood et Julianne Zussman ont également contribué à la victoire de la troupe de l’entraîneur François Ratier, de Montréal.

Les Canadiennes deviennent seulement la quatrième nation à accéder à la finale de la Coupe du monde de rugby, les États-Unis, l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande s’étant partagé cet accomplissement lors des six premières éditions de la compétition.

Dimanche, en finale, les porte-couleurs de l’unifolié se mesureront aux Anglaises, qui ont disposé des Irlandaises 40-7 dans l’autre demi-finale et qui en seront à leur sixième finale.

Championnes en 1994 seulement, les Anglaises ont notamment perdu les trois dernières finales aux mains des Néo-Zélandaises.

Tous les espoirs sont par ailleurs permis pour les représentantes du pays, qui ont fait match nul 13-13 contre leurs prochaines adversaires à leur dernier affrontement des préliminaires samedi.

Lente entrée en matière

Mercredi, les Canadiennes ont connu un très lent départ, atteignant la ligne des 22 mètres des Françaises à la 20e minute de jeu seulement. Elles ont créé l’égalité 3-3 à la 29e minute de jeu sur une pénalité, répliquant finalement à leurs rivales qui avaient pris les devants 3-0 à la 6e minute de la même façon.

Pénalisées d’un carton jaune avant le coup de pied égalisateur de Magali Harvey, les favorites de la foule ont repris l’avance 6-3 à la 34e minute malgré leur joueuse en moins.

Profitant d’un plaqué tardif après un coup de pied qui a entraîné une pénalité, Harvey a ramené tout le monde à la case départ sur le dernier jeu de la demie.

À la reprise, les Canadiennes ont frappé tôt, Élissa Alarie déposant le ballon dans la zone adverse dès la deuxième minute de jeu grâce à une très belle feinte qui a mystifié la défense française, portant la marque à 11-6.

Après avoir raté la transformation de l’essai, Harvey s’est reprise à la sixième minute quand elle a galopé des 22 mètres des siennes jusqu’à l’en-but français après un bel échange de ballon. Elle a cette fois réussi la transformation pour procurer une avance de 18-6 à sa formation.

Les Françaises n’avaient cependant pas dit leur dernier mot et ont aussi franchi la ligne des buts adverse à la 25e minute et à la 37e. Mais leurs deux transformations ratées leur ont finalement coûté la victoire.

Il s’agit d’une belle revanche pour les Canadiennes, écrasées 41-7 en 2002 et vaincues 17-8 en 2006 par les Françaises dans des matchs pour la médaille de bronze de la Coupe du monde.