Parrot sur la 2e marche du podium
Grand saut : trois Canadiens en finale
Parrot prend le 9e rang au grand saut

Entre Sotchi et Pyeongchang, c'est le jour et la nuit pour le planchiste Maxence Parrot.

Il y a quatre ans, le Bromontois avait appris sa sélection au sein de l'équipe olympique canadienne seulement deux semaines avant les jeux avec tout le stress que cela peut constituer.

À seulement 19 ans et encore peu connu, Parrot ne savait donc pas trop à quoi s'attendre pour les débuts du slopestyle au programme olympique. Cela ne l'avait pas empêché de faire étalage de tout son talent en se classant 5e de la finale après avoir survolé les qualifications.

Cette fois, le contexte est fort différent. Non seulement a-t-il confirmé son billet pour la Corée du Sud depuis mars l'an dernier, mais il figure légitimement parmi les favoris, et deux fois plutôt qu'une. Car en plus du slopestyle, il disputera l'épreuve de big air qui sera présentée pour la première fois aux jeux.

Les succès ont également été au rendez-vous ces dernières années. Il a notamment obtenu 10 podiums en 15 épreuves la saison dernière et, le week-end dernier, il a défendu avec succès son titre du big air aux X Games, devenant ainsi le planchiste qui a remporté le plus de médailles dans cette discipline à une compétition qui demeure la référence dans son sport.

Mais ce qui a le plus changé pour Parrot en quatre ans, c'est son ouverture d'esprit sur la façon de mieux s'entourer.

« Il y a quatre ans, j'étais très têtu. Quand je prenais une direction, je ne regardais ni à droite, ni à gauche. Je ne laissais personne m'aider. »

Aujourd'hui, il a gagné en maturité et ne craint plus de s'entourer et de déléguer.

« Je me suis rendu compte que je ne peux pas tout faire seul. C'est beaucoup trop à gérer. J'ai maintenant une équipe autour de moi qui m'aide et de qui j'apprends. Je deviens meilleur de jour en jour.

« Je travaille en compagnie d'un psychologue sportif depuis deux ans. Ça m'apprend à contrôler mes humeurs. C'est un atout en compétition d'être capable de bien gérer ça. »

Toujours plus haut

Depuis ses débuts, celui qu'on surnomme « The Kid » est reconnu pour repousser constamment les limites de son sport avec des figures toujours plus audacieuses. Il s'est d'ailleurs démarqué au fil des saisons en devenant le premier à exécuter en compétition certaines manoeuvres, comme un triple cork arrière, un double backside rodeo 1440 ou un switch quadruple underflip.

« J'ai atteint un niveau où c'est moi qui repousse les limites. J'invente des manoeuvres et c'est vraiment une sensation incroyable quand tu parviens à atterrir un certain saut. Je reçois tellement de messages de fans qui me disent être inspirés par tel saut. Ça me donne des frissons et le goût d'en faire encore plus, de repousser encore davantage les limites de mon sport. »

Il a de qui tenir puisque son père a été jadis un espoir national en ski alpin et un champion canadien de saut en ski nautique. Il a également un tempérament qui l'amène toujours à se surpasser.

« Je suis un gars très motivé dans la vie. Quand je mets les pieds dans la rivière, je la traverse. C'est rare que je retourne en arrière. J'adore réaliser mes défis. »

Et il s'en fixe de très ambitieux pour les Jeux de Pyeongchang. Il estime que des médailles d'or sont à sa portée en slopestyle et en big air. Et son approche est plutôt simple.

« Mon plus grand objectif, c'est d'offrir ma meilleure performance. Avant, je focalisais avant tout sur la médaille d'or. Mais la conquête d'une médaille d'or, c'est comme monter un escalier. La première marche, c'est de bien faire. Et si je performe bien, la médaille d'or devrait logiquement venir. Me concentrer sur ma performance et de bien exécuter la descente que j'ai en tête, c'est ça mon objectif. »

Et selon lui, la clé de la réussite aux jeux passera par l'exécution plutôt que par l'impression créée par des sauts spectaculaires.

« Je crois que ce qui va être gagnant aux Jeux olympiques, ce sont des figures qui vont être vraiment parfaites. De belles figures de A à Z. »

 

MAXENCE PARROT EN BREF

Âge: 23 ans (6 juin 1994)

Discipline: Slopestyle, big air.

Ville natale : Bromont.

Autres sports : Wakeboard, wakesurf, vélo de montagne, tennis et golf.

Réalisations : Il est devenu le deuxième planchiste chez les hommes à remporter les épreuves de big air et de slopestyle aux mêmes X Games, en 2014, après son coéquipier Mark McMorris.

De tout et de rien: Il voyage toujours avec une petite guitare, une façon de s'exercer pour jouer avec celle qu'il a gagnée aux X Games en 2016.

Son mot d'ordre: « Espère, rêve, accomplis. »