COLLABORATION SPÉCIALE

Le CF Montréal a annoncé cette semaine que l’équipe changera, encore une fois, de logo. Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle? On ne pourra pas déterminer de manière claire et tranchée si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle, tant que le logo ne sera pas dévoilé au mois de juin tel que promis par le club. Cependant, je peux déjà dire que c’est une bonne nouvelle. Pour être honnête, j’ai un peu peur du résultat, je vous explique pourquoi un peu plus loin. Cependant, le message du club m’a beaucoup rassuré. « Nous avons écouté nos supporters et nos partenaires ». Cette simple phrase au début du message m’a fait plaisir. Certains se demandent qui le club a-t-il écouté et surtout consulté et ils ont raison de le faire. Ceci dit, c’est déjà une marque d’ouverture du club. Le CF Montréal ne changera pas de nom, mais le changement de logo constitue un recul dans ce processus de rebranding qui ne passe tout simplement pas auprès de certains partisans purs et durs de l’Impact de Montréal.CF Montréal logo

Le club explique dans la suite de son message que le nouveau logo « mettra en valeurs plusieurs éléments de notre identité et de notre histoire ». C’est là que j’émets certains doutes. Je crains que le logo soit trop chargé. À la radio anglophone cette semaine, j’ai parlé de patchwork, ou si vous préférez, d’une courtepointe. À peine révélé, le nouveau logo est déjà désuet? Ça, c’est sans compter le nom de l’équipe qui est passé du Club de foot Montréal à CF Montréal, à « on peut utiliser Impact comme surnom du club ». Tout ça est déjà une courtepointe de branding d’un club qui n’en avait pas vraiment besoin. L’Impact de Montréal était déjà bien établi dans le paysage québécois depuis 1992. La situation n’était certes pas parfaite, mais avait-on vraiment de changer de nom et surtout d’effacer ou d’oublier l’histoire presque trentenaire du club (au moment du changement)? Parce qu’il est en partie là le problème de cette nouvelle identité. Bien que l’organisation disait clairement qu’on ne voulait pas oublier l’histoire du club et ses racines, ce n’est pas ce qu’on ressentait, ce n’est pas ce qu’on voyait. À tort ou à raison, les plus fervents partisans ont délaissé le club. Laissant un vide physique, mais surtout émotif au Stade Saputo. S’il y avait des partisans à consulter, c’était bien eux.

Mais ces fervents partisans n’ont pas nécessairement raison à 100%. Oui, le club a fait une erreur avec cette nouvelle identité. Personnellement, je n’ai rien contre le nouveau logo, je ne le trouve même pas si mal. Hormis le fait qu’il représente un flocon de neige, alors que le Stade Saputo ne peut même pas accueillir de match dans des conditions hivernales. Le nom du club, beaucoup trop générique à mon goût, m’agace beaucoup plus. Une fois que cela est dit et une fois qu’on a émis des doutes, des réserves ou un désaccord profond, l’attachement à une équipe, doit-il se limiter au nom et au logo? Si j’aime le Club de foot de Montréal, le CF Montréal ou l’Impact de Montréal, c’est d’abord et avant tout parce que j’aime le sport. J’aime le soccer (le football, le vrai). J’aime surtout ma ville. Ce club représente ma ville dans la ligue la plus relevée de soccer au Canada et aux États-Unis. C’est ça qui me rattache au club. Je comprends ceux qui sont mécontents des changements. Je comprends aussi ceux qui réagissent fortement et font comprendre leur mécontentement. Mais je ne comprendrai jamais ceux qui abandonnent l’équipe.

C’est là qu’il faut s’attarder aux raisons de cet abandon. Se peut-il que les désaccords entre le club et ses fervents partisans, incluant les Ultras, soient plus profonds que l’identité visuelle et le nom de l’équipe? Il y a lieu de se poser la question. En tout cas, le nouveau président Gabriel Gervais a du pain sur la planche. L’équipe va bien sur le terrain, maintenant il est temps que ça se passe bien aussi dans les estrades. La chicane a assez duré.