BUDAPEST, Hongrie - Chaud devant pour l'équipe de France! Dans un stade comble et largement hostile, les champions du monde visent contre la Hongrie une qualification anticipée pour les huitièmes de finale de l'Euro, samedi sous l'écrasante chaleur de Budapest, avant même d'y défier le Portugal mercredi.

Une victoire face au petit Poucet de la poule F et l'équipe de Didier Deschamps aura aisément survécu au dénommé « groupe de la mort »: avant même de défier Cristiano Ronaldo et son armada tenante du titre, quatre jours plus tard, les champions du monde auront leur ticket en poche pour le tour final.

En attendant, les Bleus découvriront la Puskas Arena et ses 68 000 places (dont 61 000 en configuration Euro) avec la confiance de ceux qui ont maté l'Allemagne (1-0) en entame du tournoi mardi à Munich.

L'entrée en lice réussie a de quoi rassurer les partenaires de Paul Pogba. Ils ont retrouvé l'intensité du Mondial 2018 tout à fait naturellement et ont semblé peu perturbés par l'un de leurs premiers matches à l'extérieur avec public, après une longue année de huis clos quasi systématique.

Pour cette deuxième sortie, les curseurs s'inversent: si l'adversité sur la pelouse est censée baisser d'un cran face à la 37e nation mondiale, les décibels risquent de s'envoler, dans la seule enceinte de l'Euro remplie à 100%, et sous des températures avoisinant les 30 degrés. 

« Une grosse ambiance »

Les Portugais en ont fait les frais pendant 83 minutes lors de la première journée jusqu'à ce que les Hongrois lâchent prise en fin de rencontre (3-0) devant 55 662 spectateurs. 

« C'est une équipe bien en place, accrocheuse, forte dans les duels. On sait aussi qu'on va jouer à 15h00, il fera chaud, avec une grosse ambiance », a énuméré le défenseur Raphaël Varane, habitué aux coups d'envoi vers 21h00, comme ce fut le cas lors des trois derniers matches.

Le joueur du Real Madrid et ses équipiers s'appuient, eux, d'abord sur une défense intraitable, créditée de cinq matches de suite sans encaisser de but dans le sillage de Varane et Presnel Kimpembe, sur un milieu de terrain performant avec le triangle Pogba-Kanté-Rabiot, et sur une animation offensive prometteuse.

Sur ce dernier aspect, les Tricolores seront particulièrement attendus face à l'adversaire le plus abordable du groupe F. 

Le trio d'attaque composé de Kylian Mbappé, Karim Benzema et Antoine Griezmann n'a pas encore ébloui le continent, contrairement aux attentes. 

Benzema espère toujours un premier but depuis son retour surprise chez les Bleus, Griezmann veut retrouver son influence un peu éteinte à Munich et Mbappé enfin concrétiser ses incessants assauts en inscrivant son nom au palmarès des buteurs en Championnat d'Europe.

Équipe-type ou rotation?

Le cadre, en tout cas, est propice aux accélérations foudroyantes et aux célébrations décomplexées, dans un stade flambant neuf inauguré en 2019 à l'est de la capitale, infrastructure née de la fièvre bâtisseuse du Premier ministre souverainiste Viktor Orban. 

L'ambiance hostile, « j'adore ça, je joue au foot pour ça », s'enthousiasme Lucas Hernandez, le latéral gauche qui s'attend à « une autre bataille ».

Parées du rouge de la sélection magyare, Budapest et sa grande fan-zone installée dans le parc Varosliget (11 000 places) rêvent à l'unisson d'une victoire surprise pour redonner du baume au coeur d'une ancienne grande nation du football, et le sourire à une population sévèrement touchée par la COVID-19.

Le pays a l'un des pires taux de mortalité au monde depuis l'irruption de la pandémie (310 morts pour 100 000 habitants environ).

Les supporters français, qui seront jusqu'à 5000 dans le stade selon les dernières estimations, observeront de leur côté les choix du sélectionneur Didier Deschamps avec curiosité.

Misera-t-il sur son équipe-type au risque d'arriver diminué contre les Portugais mercredi prochain? Ou osera-t-il quelques changements pour concerner plus de joueurs? 

Ce ne sera peut-être pas le cas de Kingsley Coman, autorisé jeudi à quitter momentanément le groupe pour assister à la naissance de son enfant. Mais Corentin Tolisso au milieu, Lucas Digne et Jules Koundé en défense ou Ousmane Dembélé en attaque semblent bien placés pour gratter du temps de jeu dans le chaudron hongrois.