BARCELONE, Espagne - Le patron, c'est Lionel Messi! Un coup franc somptueux de l'Argentin, le 600e but de sa carrière professionnelle, a suffi au leader Barcelone pour dompter 1-0 l'Atlético Madrid, deuxième, dimanche dans le choc au sommet du Championnat d'Espagne, lançant les Catalans vers le titre.

Au Camp Nou, la frappe enroulée de Messi (26e) a trouvé la lucarne d'un Atlético Madrid trop inoffensif, à l'image du Français Antoine Griezmann, muselé et maladroit. Et le Barça n'a eu ensuite qu'à gérer et faire le dos rond dans un match heurté et fermé, s'imposant avec un pragmatisme digne des plus belles heures de l'« Atleti ».

C'est un grand pas vers le titre de champion pour le Barça (1er, 69 pts) qui est toujours invaincu en Liga et reprend huit longueurs d'avance sur son dauphin « colchonero » (61 pts) à onze journées de la fin, alors même que la dynamique du moment semblait en faveur de l'« Atleti ».

Mais c'était sans compter sur Messi, l'inévitable Messi, dont le coup de patte a forcé la meilleure défense d'Espagne.

Au passage, le Barça a aussi pris l'ascendant sur l'Atlético à la différence de buts particulière (1-1, 1-0), en vigueur en cas d'égalité en Liga, soit virtuellement un point de plus sur son premier poursuivant au classement.

Gestes de classe

Le bémol, pour Barcelone, a été la sortie sur blessure du capitaine et meneur de jeu Andrés Iniesta (35e), victime d'une lésion musculaire à la cuisse droite selon son club. Une mauvaise nouvelle à seulement dix jours du 8e de finale retour de Ligue des champions contre Chelsea le 14 mars au Camp Nou (aller: 1-1).

Pour autant, le Barça abordera ce sommet européen avec l'esprit libéré en Liga et cela, l'équipe d'Ernesto Valverde le doit à sa prestation maîtrisée dans ce choc au sommet sous la pluie du Camp Nou.

L'entraîneur de l'Atlético Diego Simeone avait choisi de bétonner son entrejeu, avec un quatuor de milieux récupérateurs (Saul-Thomas-Gabi-Koke) et Griezmann cantonné aux labeurs défensifs.

Du coup, les « Colchoneros », qui restaient sur neuf buts inscrits en deux matches, ont été très timorés: un seul tir en première période, non cadré par Thomas (22e). Et un mur défensif dressé devant la cage du gardien Jan Oblak, qui a malgré tout eu du travail devant Messi (21e) ou Philippe Coutinho (34e, 37e). 

Mais face à la défense de l'Atlético, la meilleure de Liga (12 buts encaissés), il fallait un buteur de la trempe de Messi, le meilleur de Liga. L'Argentin a multiplié les gestes de classe, comme ce dribble pour échapper à trois défenseurs (21e), et il a provoqué un excellent coup franc à l'entrée de la surface

Printemps alléchant à Barcelone

Dans cet exercice, le quintuple Ballon d'Or argentin excelle cette saison: d'un amour de frappe enroulée, il a trouvé la lucarne d'Oblak, trop court (26e). Soit son 24e but dans cette Liga et surtout son troisième coup franc direct inscrit en trois matches!

Il s'agit au passage du 600e but inscrit par Messi dans sa carrière professionnelle: 539 avec Barcelone et 61 avec la sélection argentine.

Sans doute secoué à la pause par Simeone, l'Atlético a tenté de réagir avec les entrées d'Angel Correa (59e) puis Kevin Gameiro (67e) au sein d'une attaque à quatre têtes. Mais Griezmann a dévissé sa frappe à l'entrée de la surface (74e) et le but de Gameiro a été logiquement annulé pour un hors-jeu préalable (85e)

Bref, le Barça a su souffrir en seconde période, jouant un peu à contre-emploi mais montrant que l'arrivée de Valverde l'été dernier a ramené de l'ordre au sein du Barça déséquilibré de l'époque Neymar.

Voilà le FC Barcelone idéalement lancé vers un printemps alléchant: en position de force pour le titre en Liga, qualifié pour la finale de Coupe du Roi le 21 avril contre Séville et toujours en lice pour la C1. Vers un nouveau triplé historique, comme en 2009 et 2015?