Un adversaire tchèque pas si facile. Le FC Barcelone a eu besoin des coups de génie de Messi et ter Stegen pour battre difficilement le Slavia Prague (2-1) mercredi et grimper seul en tête de son groupe en Ligue des champions.

Un but d'entrée de jeu de Messi (3e) et un contre son camp d'Olayinka (56e) permettent aux Blaugranas de prendre trois points d'avance sur le Borussia Dortmund, battu par l'Inter à Milan, dans le groupe F.

Dans cette première confrontation entre les Blaugranas, prétendants à la Coupe aux grandes oreilles, et l'équipe a priori la plus faible du groupe, on aurait pu s'attendre à une démonstration des Catalans et un score-fleuve. Que nenni!

Ce sont bien les Tchèques, dominateurs en première période, qui ont tenté (24 à 13) et cadré (9 à 7) le plus de frappes. Et ils auraient pu accrocher les Catalans à la faveur d'une fin de match d'attaque-défense débridée.

Car malgré l'ouverture du score très tôt par Messi, qui a récupéré un ballon au milieu de terrain et l'a expédié au fond après une combinaison avec Arthur Melo, le Barça a connu un long passage à vide, ne conservant son avance que grâce à son gardien Marc-André ter Stegen.

De la jambe sur un tir de Jaroslav Zeleny à bout portant (20e), au réflexe pour contrer Lukas Masopust (35e), du bout des doigts pour dévier une superbe frappe de Peter Olayinka (36e), l'Allemand a plusieurs fois sauvé les meubles.

Jusqu'à l'égalisation de Jan Boril (50e). Le défenseur tchèque a trompé la défense barcelonaise, bien servi à l'entrée de la surface par Lukas Masopust.

Il aura fallu une erreur défensive de Peter Olayinka, l'avant-centre de Prague, pour offrir les trois points au Barça. Sur un coup franc, le Nigérian n'est pas parvenu à dégager le ballon, et a trompé son gardien (56e) en déviant de la poitrine dans ses filets un tir de renard de Luis Suarez dans un angle fermé.

But amer pour l'Uruguayen, qui croyait avoir mis fin à sa disette de quatre ans à l'extérieur en C1... et devra encore patienter pour rouvrir son compteur loin du Camp Nou.

Peut-être se vengera-t-il au match retour contre le Slavia le 5 novembre?

L'Inter rebat les cartes

En battant le Borussia Dortmund 2-0 dans un stade San Siro bouillant, l'Inter Milan est revenue dans la course à la qualification dans le groupe F.

Inter Milan 2 - Dortmund 0

L'Inter avait moyennement amorcé sa Ligue des champions. Pas tant à cause de sa défaite 2-1 à Barcelone, où les Milanais ont été éblouissants pendant 45 minutes, que de ce match nul inaugural 1-1 contre le Slavia Prague que les nerazzuri risquaient de traîner comme un boulet. 

Alors pour cette première manche contre le Borussia, l'équipe d'Antonio Conte avait besoin des trois points, car la présence dans le groupe F du Barça de Messi ne devrait pas laisser de place pour deux aux Italiens et aux Allemands.

Et l'Inter a fait le nécessaire, remportant très logiquement ce duel des candidats à la deuxième place, où les Milanais se sont installés avec quatre points, autant que Dortmund et trois de moins que Barcelone.

Supérieure au Borussia, qui avait envoyé à San Siro près de 5000 partisans, soit une belle partie du Mur jaune du Westfalenstadion, l'Inter a tout de même dû attendre la 89e minute pour faire le bris et se rassurer totalement. Candreva a alors conclu un contre très joliment mené et San Siro a explosé.

Très équilibré jusque dans les systèmes, avec deux défenses à trois, du moins dans un premier temps côté Dortmund, le match avait auparavant basculé une première fois grâce au mordant de Lautaro Martinez, de très loin le joueur offensif le mieux luné des 45 premières minutes.

À la 22e minute, sur un excellent ballon de De Vrij, il a profité de l'alignement oublié de Schulz pour aller défier et tromper Bürki (1-0).

Le premier but encaissé par Dortmund cette saison en Ligue des champions a confirmé le grand talent du jeune Argentin (22 ans). Auteur de sept buts déjà cette saison, en 13 matches, Martinez avait déjà marqué au Camp Nou face au Barça et progresse à grande vitesse.

En face, Dortmund, privé de Reus et Alcacer, est resté inoffensif jusqu'au temps additionnel de la première période et à un bon tir à ras de terre de Sancho, bien sorti par Handanovic.

Les joueurs de Lucien Favre ont bien combiné mais ont produit très peu. Le côté droit Hakimi-Sancho a bien posé quelques problèmes à l'Inter, puis il s'est séparé, le jeune prodige anglais (19 ans) allant voir à gauche s'il parvenait à tourmenter Godin et ses vieilles jambes.

Sur le banc, Antonio Conte était alors une furieuse tornade. Mardi, il avait expliqué vouloir que son équipe mette des baffes plutôt qu'en prendre. Pendant longtemps, ça a été le cas. Mais à l'heure de jeu, le technicien italien a vu les siens commencer à vraiment souffrir, avec un nouvel arrêt-réflexe de Handanovic devant Brandt (64e).

Conte a alors tenté un sacré pari en lançant le très jeune Esposito (17 ans), un des plus grands espoirs de l'Italie, à la place de Lukaku qui, pour une fois, a semblé plus lourd que puissant.

Avec la blessure d'Alexis Sanchez, Esposito a été invité à rester à Milan au lieu d'aller au Brésil disputer le Mondial des moins de 17 ans.

Et mercredi, le gamin est allé comme un grand gagner un penalty (81e) devant Hummels, rien que ça, et 65 000 spectateurs. Esposito a alors harangué la Curva Nord, mais Lautaro a frappé son penalty sur Bürki et la souffrance a continué.

Pas très longtemps, juste le temps pour Candreva de libérer San Siro.