Je n'ai pas très bien dormi après ce revers de 3-0 devant le Toronto FC mercredi. Heureusement, il y a un autre match qui arrive très vite, ça nous permet de ne pas ruminer cette défaite longtemps.

Tous les joueurs de l'équipe sont déçus. On sait qu'on n'a pas bien fait et les visages étaient longs à l'entraînement jeudi. On a essayé de ne pas trop parler de la défaite de mercredi parce que nous savions ce que nous n'avons pas bien fait. On a repris l'entraînement en essayant de se concentrer sur le DC United que nous allons affronter samedi. La meilleure façon de passer à autre chose est d'oublier rapidement parce que nous n'avons qu'une journée et demie pour nous préparer à la rencontre suivante contre un adversaire redoutable de notre conférence.

On avait pourtant bien fait en première demie, mais on a oublié de se présenter en deuxième demie. C'est difficile à expliquer. Depuis le début de la saison, nous avons des résultats en montagnes russes. Quand ça va bien, on monte haut, mais quand ça va mal, ça descend très vite. Je pense qu'il vaut mieux être sur le bateau pirate à La Ronde où ça monte sans faire trop peur plutôt que de se retrouver dans des montagnes russes où ça monte et descend très rapidement.

Le propriétaire Joey Saputo a démontré son mécontentement sur les réseaux sociaux à la suite de cette défaite. Après les deux premières performances à la maison, Joey avait toutes les raisons du monde de s'attendre à une meilleure performance de l'équipe. Le phénomène des montagnes russes laisse parfois un goût amer dans la bouche. On connaît le potentiel de l'équipe, mais l'instinct du tueur fait défaut. C'est étrange parce qu'on joue bien contre les formations mieux classées que nous alors qu'on a du mal contre les formations en dessous de nous au classement.

La famille Saputo est une famille passionnée par le soccer. Elle a investi beaucoup dans l'équipe et je peux comprendre la frustration de Joey. L'Impact a eu du succès dans l'autre ligue et on sait que le potentiel est gros en MLS. Un résultat comme mercredi est vraiment fâchant pour le propriétaire, mais aussi pour les joueurs. Ça aurait été étonnant de voir quelqu'un d'indifférent.

On a vu dès son premier match que Marco Di Vaio était un bon joueur. On voit qu'il sait se déplacer, mais il faut lui laisser le temps de retrouver ses jambes, lui qui n'a eu qu'une dizaine de jours d'entraînement après une éreintante saison en Europe. La MLS est une ligue où il faut être en jambe et le temps lui permettra de développer une cohésion avec le reste de l'équipe. Il doit s'habituer au style préconisé dans la MLS et dans notre club.

Comme joueur, je n'ai pas d'explication concernant le fait que nous n'avons pas encore fait salle comble à nos trois premiers matchs au nouveau stade Saputo. Je peux dire que c'est bizarre comme situation, surtout après avoir joué parfois devant des foules de 60 000 personnes au Stade olympique. Je ne peux pas identifier le problème. C'est peut-être la fin des classes qui fait problème? Je ne sais pas. J'essaie de ne pas trop me creuser la tête sur ce sujet, car il y a d'autres personnes qui s'en chargent en hauts lieux.

En plus, nos résultats à la maison sont bons. Lors de nos deux premiers matchs au stade Saputo, on a marqué autant de buts (8) que lors des six premières rencontres à domicile. Habituellement, quand les résultats sont au rendez-vous, les foules suivent. Il reste encore plusieurs parties à jouer à la maison, la situation a le temps de se corriger.

On reprend l'action samedi à Washington contre le DC United, qui occupe le sommet de notre division. On sait que la partie sera difficile. Lors de notre première visite, on avait fait match nul. Je le répète souvent, mais il est important d'aller chercher des points sur la route.

Parallèle avec le hockey

Quand je jouais au hockey dans la LHJMQ à Val-d'Or et à Sherbrooke, j'amassais plus de passes que de buts, ce qui était normal pour un défenseur. En deux saisons, j'ai amassé 73 points, dont 56 passes. C'est la qualité de mes passes qui ressortait le plus quand on parlait de moi. En plus, je jouais beaucoup en avantage numérique, ce qui m'a aidé à récolter des passes.

Le hockey m'a aidé à devenir un meilleur joueur de soccer. En onze parties, j'ai trois buts et cinq passes. Avant, je jouais comme milieu offensif, ce qui me permettait d'être proche des attaquants. Même si je joue maintenant plus reculé, j'aime jouer vers l'avant et je suis toujours à la recherche du milieu offensif. C'est peut-être pour cette raison que je m'entends aussi bien avec Felipe. On dirait que notre combinaison est naturelle parce qu'il est devant moi.

Le hockey et le soccer m'ont beaucoup aidé. La patinoire est un endroit plus restreint que la pelouse et le jeu est plus rapide. Le temps de réaction est très rapide et aérobique. De plus, au hockey, les présences sur la surface sont courtes contrairement au soccer où l'on peut récupérer. Le terrain de soccer se veut une plate-forme plus large qui me permet de voir plus loin et le hockey m'a permis d'exécuter les jeux plus rapidement. Je suis de l'école de pensée qui estime que plus l'athlète fait de sports différents, plus ça va l'aider dans les autres disciplines quand l'athlète décidera de se concentrer sur un seul sport.

L'Euro

Il est toujours difficile de prédire ce qui va se passer à l'Euro, qui regroupait 16 équipes au départ. La marge entre les formations est mince. Il y a des clubs de qui on s'attendait à un peu moins comme le Portugal et qui a bien terminé malgré la défaite en barrage en demi-finale. Atteindre les demi-finales pour une équipe qui a dû passer par les barrages pour se qualifier, c'est très bien.

L'Espagne et l'Allemagne restent des puissances. Quant à l'Italie, une fois qu'elle passe le deuxième tour, elle est difficile à arrêter. Quand ça compte, les Italiens lèvent leur jeu d'un cran. C'est une équipe qui réagit quand elle est piquée au vif et qui veut démontrer qu'elle a des choses à prouver. En 2006, l'Italie avait d'ailleurs gagné la finale contre la France

*Propos recueillis par Robert Latendresse