Peu importe le temps de l’année, les foulards font partie du décor au Stade Saputo. Les partisans montréalais devront maintenant y ajouter la tuque, puisque le parcours des troupes de Mauro Biello pourrait se poursuivre tard cet automne.

Les Lions d’Orlando City SC ont refusé de lâcher le morceau au cours des dernières semaines, mais la victoire de l’Impact en Nouvelle-Angleterre samedi soir a mis fin aux espoirs de Kaka et sa bande. Menés par le milieu Lee Nguyen, les Revs ont dominé la majeure partie de la rencontre, mais n’ont jamais su percer le mur défensif établi par le Onze Montréalais. À l’autre bout du terrain, Nacho Piatti a marqué son neuvième de la saison pour permettre aux siens d’empocher les trois points et confirmer leur place en séries.

Un réveil qui arrive à point?

N’ayant pas marqué depuis le 1er août, c’est avec un coup d’éclat que Piatti a retrouvé le fond des filets. Son lob à la 55e minute a conclu une course magistrale à travers une forêt de défenseurs qui ont tous paru plus novices les uns que les autres. Voilà le genre d’action qui permet à Piatti de se faire pardonner. Qu’a-t-il à se faire pardonner au juste? Tout et rien.

Si vous cherchez un joueur avec du leadership, vaut mieux se tourner vers Drogba, Ciman, Bernier ou Reo-Coker. Pour ce qui est de la rigueur défensive, le passage de Drogba comme milieu gauche et Piatti comme attaquant en fin de match samedi démontre les limites de ce dernier lorsque l’adversaire a le ballon. Finalement, la générosité de l’Argentin a aussi été remise en question cette saison, en raison de son hésitation à faire jouer ses coéquipiers.

Un portrait sombre à première vue, mais auquel Piatti peut instantanément redonner de la couleur grâce à un drible inspiré ou un but spectaculaire comme ce fut le cas contre le Revolution. L’Impact ne l’a pas mis sous contrat pour ses qualités de meneur d’hommes ou sa capacité à récupérer le ballon. On a fait venir Nacho à Montréal pour mettre le feu, provoquer et risquer offensivement.

Lorsqu’il n’arrive pas à être décisif en attaque, comme ce fut trop souvent le cas depuis trois ou quatre mois, ses travers deviennent dommageables pour l’équipe. En revanche, un lob parfait qui assure une place en séries peut faire oublier bien des moments d’errance. Piatti a livré la marchandise en Ligue des Champions. Il a été plus discret par la suite. Vient-on d’assister à un réveil qui arrive à point à l’aube des séries?

Venegas

Arrivé à Montréal plutôt discrètement alors que Drogba débarquait en fanfare dans la Métropole, Johan Venegas tarde à se faire valoir. La saison de Marco Donadel démontre que la patience est de mise avec les nouveaux arrivants, mais Venegas reste à court des attentes avec 11 matchs de joués en MLS. N’ayant pas une grande pointe de vitesse, le Costaricain doit compenser par sa vision et sa prise de décisions. Ces deux facettes du jeu lui ont fait défaut samedi dans ce qui s’est avéré une de ses moins bonnes performances dans l’uniforme montréalais. Certains diront qu’il a appris des meilleurs, mais Venegas doit aussi améliorer son comportement devant les arbitres. Mauro Biello ne pourra se permettre d’avoir une bombe à retardement sur le terrain en séries.

Mention spéciale

Hassoun Camara étant indisposé physiquement et Laurent Ciman suspendu, c’est à Toia, Lefèvre, Cabrera et Oyongo qu’on a fait confiance pour tenir le fort derrière et ces derniers l’ont fait avec brio. Sous pression pendant de longues périodes, la défense a su éviter les moments de panique et s’est rarement retrouvée en véritable difficulté. Sur la droite, Oyongo s’est aussi montré très volontaire pour prendre le couloir. Avec les nombreux blessés sur les flancs, le Camerounais pourrait dépanner un cran plus haut si le besoin se faisait sentir dans les prochaines semaines. C’est d’ailleurs ce que les Red Bulls avaient fait avec lui la saison dernière. en séries.

La dernière danse

Avant d’entamer les séries éliminatoires, l’Impact jouera son dernier match de calendrier régulier contre le Toronto FC dimanche prochain. Une victoire contre son rival ontarien lui assurerait l’avantage du terrain en vue du match de barrage qu’il disputera la semaine prochaine. Ce sera une rencontre chaudement disputée devant une foule à pleine capacité qui pourrait entendre retentir « La cloche » pour la première fois. Si c’est le cas, je vous conseille de mettre des bouchons et d’attacher vos tuques. On me dit que ça déménage!

D’ailleurs, si vous aviez un petit 2$ à mettre, qui la fera sonner en premier?