Au risque d’être qualifié de jovialiste – le débat entamé sur les médias sociaux après le coup de sifflet final est catégorique –, je persisterai en disant que l’Impact a fait plus de bon que de mauvais lors de son match nul à Salt Lake City. 

Évidemment, on parle d’une autre avance perdue et de deux points au classement qui se sont encore une fois échappés. Là-dessus, il y a de quoi être frustré. Mais l’Impact a néanmoins dominé une première mi-temps où son adversaire était étrangement passif. S’il y a des regrets par rapport à ce match, c’est de ne pas avoir marqué deux fois alors que la porte était entrouverte. Auteur du premier but, Harry Shipp s’est également distingué en arrivant à faire des relais vers l’avant comme on ne l’avait pas vu faire depuis longtemps.  

Ciman frappe, Shipp au retour!

La dynamique ayant rapidement changé après la pause, on a aussi senti les joueurs du Bleu-blanc-noir renoncer de plus en plus souvent à se porter à l’attaque. Il m’apparaît très peu probable que la consigne soit venue du banc. De plus, les séquences en possession se sont vite écourtées, contribuant également à redonner du rythme à Salt Lake. Or, l’Impact a plutôt bien absorbé la menace offerte par le Real, avec un Cabrera particulièrement impressionnant. Cependant, une erreur de jugement sur un jeu en apparence anodin dans le coin du terrain aura suffit pour provoquer une séquence menant au penalty égalisateur.

En ce qui concerne les changements effectués par l’entraîneur, on peut remettre en question le choix de Mauro Biello d’avoir retiré son joueur le plus rapide, Dominic Oduro, au profit d’un défenseur à la 68e minute. L’idée de Biello était de renforcer son flanc gauche, lequel souffrait des replis trop épisodiques de Piatti. Changement responsable ou trop prudent? Les avis là-dessus sont partagés. Avec la fatigue, la chaleur et l’altitude, il semblait nécessaire d’agir. Peut-être faire sortir Salazar à la place d’Oduro si c’était à refaire?

Au final, un point obtenu chez l’équipe classée troisième dans l’Ouest, qui n’a pas perdu une fois chez elle cette saison, ce n’est pas une si mauvaise affaire pour un onze montréalais qui a quand même fait certains progrès dans ses matchs en déplacement. Est-ce un manque d’ambition? Possible, mais les points perdus à domicile sont ceux qui suscitent chez moi plus de frustration.

Voici le bulletin des joueurs

Real Salt Lake c. Impact de Montréal
9 juillet 2016

Evan Bush : 7,5/10 Peu occupé jusqu’en fin de match. Un arrêt spectaculaire sur un tir dévié de Beckerman durant les arrêts de jeux protège le (petit, diront certains) point. 

La réplique sur penalty

Hassoun Camara : 6,5/10 Solide pendant la majorité du match. Il se relâche un peu trop sur l’action menant au penalty. Autrement, il montre une belle assurance et fait preuve d’expérience.

Victor Cabrera : 8/10 Excellent sur l’ensemble du match. Commet une rare erreur en tentant de protéger le ballon au lieu de donner une touche à l’adversaire, ce qui ouvre la porte au penalty. Autrement, dominant dans ses interventions.

Laurent Ciman : 6,5/10 Ramène plus de calme à la ligne arrière. Trouve le cadre sur un coup franc de loin, ce qui mène au but de Shipp. Un peu lent sur certains ballons en deuxième demie où il est devancé par Movsisyan.

Ambroise Oyongo : 7/10 Irréprochable défensivement, en particulier contre Burrito Martinez. Participe à l’attaque en première demie et un peu comme ailier en fin de match.

Eric Alexander : 6/10 Dicte le rythme en première demie. Il subit davantage en deuxième demie alors que l’équipe aurait besoin de tenir plus longtemps le ballon en possession.

Calum Mallace : 6/10 Apporte du volume en milieu de terrain, ce qu’on déplore souvent dans cette équipe. Pas si mal en distribution, bien qu’il force certaines passes vers l’avant. Commet une erreur de jugement en se jetant trop promptement au sol sur la faute du penalty.

Ignacio Piatti : 6/10 Menaçant en fin de première demie, il rate les meilleures occasions de doubler l’avance des siens. Peut mieux faire en possession de ballon, surtout en deuxième demie quand l’Impact tente de protéger son résultat.

Harrison Shipp : 6,5/10 Marque son premier but avec le Bleu-blanc-noir. Très en vue dans une première demie où il trouve des espaces et provoque balle au pied. S’efface graduellement en deuxième demie et perd plus souvent le ballon. Aurait mieux fait de tirer à 61e minute alors qu’il est seul devant Rimando et choisit de passer à Oduro.

Michael Salazar : 6,5/10 Parfois brouillon dans ses remises, mais particulièrement entreprenant sur son flanc, balle au pied, notamment. Une de ses percées crée une occasion pour Piatti en fin de première demie.

Dominic Oduro : 6/10 Fait le travail avec des appels en profondeur et une bonne protection du ballon. Ne crée pas vraiment. ni n’obtient des occasions 

REMPLAÇANTS

Donny Toia : 6/10 Entre pour solidifier le flanc gauche, où Oyongo se retrouve souvent isolé contre deux adversaires. Fait son travail défensif, mais il apporte moins en relance.

Lucas Ontivero : 6/10 Peu d’influence sur le cours du match.  

Patrice Bernier : P/N N’a pas assez joué.