MONTRÉAL – Dans les circonstances, Thierry Henry considère que son équipe a tiré les bonnes cartes en vue de son entrée dans la prochaine phase du calendrier revu et corrigé de la MLS. 

Avec devant lui deux séquences de trois matchs en huit jours, incluant trois parties contre l’une des puissances de la Ligue, tout ça après un mois d’inactivité, bien sûr que l’Impact n’est pas sorti du bois. Mais en se comparant à ses prochains adversaires, son entraîneur se console. 

À partir du moment où la MLS a dévoilé les détails du retour au jeu de ses trois équipes canadiennes, les Whitecaps de Vancouver ont eu quatre jours pour se préparer à traverser le pays. Avec une préparation minimale, ils ont subi deux défaites par blanchissage contre Toronto la semaine dernière. Ils ont ensuite migré à Montréal, où ils termineront un éreintant périple mardi soir au Stade Saputo.

« Rien ne vaut un match pour bien se préparer, mais il faut aussi être bien préparé pour jouer un match, a philosophé Henry à la veille du retour au jeu de ses troupes. C’est pour ça que je compatis un peu avec Vancouver et Toronto pour avoir dû jouer dans un si bref délai, et surtout avec Vancouver parce qu’ils ont en plus dû voyager. Je suis sûr que ça n’a pas été facile. » 

« Je me sens presque mal pour eux, a ajouté le coach, mais il faut faire avec ce qu’on a. Je suis certain qu’ils nous feront la vie dure et donc il faudra trouver le moyen de se créer des ouvertures et de bien les exploiter. »  

À défaut d’avoir récemment touché au terrain dans un contexte compétitif, les joueurs du Bleu-blanc-noir  devraient être reposés et bien éduqués sur les forces et faiblesses de leurs prochains adversaires pour leur premier match en près de 11 mois sur la rue Sherbrooke. Mais c’est la continuation d’un train de vie presque normal, un mois après avoir vécu l’expérience de la bulle d’Orlando, qui devrait être le plus bénéfique selon Henry.

« Au moins on est à la maison. Tu sors de l’entrainement, tu es en famille. Tu peux avoir quand même une espèce de train-train habituel. Quand on était à Orlando, c’était pas évident, mentalement, pour les gars. Là au moins, ils peuvent rentrer chez eux. Le Stade Saputo, ils connaissent. Tu joues contre Vancouver, tu rentres, tu joues contre Toronto, tu rentres. Les mecs peuvent voir leurs enfants, être auprès des leurs. C’est vrai que ça change un peu la donne. »

« À 75% » 

La stratégie que l’Impact réserve aux Whitecaps est déjà scellée et prête à être déployée. Ce qui est moins sûr, c’est l’identité des joueurs qui seront appelés à l’exécuter. Selon Henry, « il y a deux ou trois joueurs qui ont deux ou trois petits pépins », une situation qui jette un flou sur son XI de départ. 

« On va essayer d’éviter les blessures, même si ce n’est pas toujours évident. Essayer de perdre le moins de gars en chemin et voir ce qu’on peut faire quand ça sera le temps de jouer. »

« Déjà, au niveau du pourcentage, c’est sûr qu’on est mieux que lorsqu’on est parti à Orlando, a développé Henry quand on lui a demandé de chiffrer la forme physique de ses hommes. Après une pause de près de quatre mois, ce n’était pas évident à gérer. Là, ils sont beaucoup mieux. Est-ce qu’ils sont à 100%? Non, mais je dirais que quand on est arrivé à Orlando, peut-être qu’ils étaient à 60%. Là ils sont à 75%, 80%, peut-être? »

Reste à voir si cette progression au niveau de la forme physique se traduira par une meilleure cohésion du groupe qui sera envoyé dans la mêlée. À Orlando, Henry avait maintes fois excusé l’approximation dans l’exécution de ses joueurs en comparant les matchs du tournoi à la ronde à des rencontres préparatoires. 

Après un autre mois sans jouer, il faut probablement s’attendre à ce qu’une autre période d’adaptation soit nécessaire avant que l’Impact forme un tout cohérent.

« J’ai regardé le tournoi et ce n’était pas seulement nous, c’est ce qui s’est souvent passé dans les matchs. Énormément de déchets techniques, énormément de balles perdues, énormément d’erreurs. Quand tu n’es pas bien préparé physiquement, ça joue avec ton cerveau, tu fais plus d’erreurs. [...] On espère que quand on aura la balle demain, on fera moins d’erreurs, ce qui nous évitera d’être pris en transition. L’équipe est un peu mieux sur ça, oui, mais les erreurs arrivent toujours. Même les grands font des erreurs. Mais à nous d’essayer d’être un peu mieux au niveau de la transition. »

L’Impact jouera sur deux tableaux lors de cette soirée de retrouvailles avec ses partisans. Au classement de l’Association Est, une victoire lui assurerait de garder le haut du pavé dans une lutte serrée derrière les deux équipes de tête. Dans le sprint pour le titre de champion canadien, un gain est pratiquement obligatoire afin d’avoir la moindre chance de faire compétition au Toronto FC.  

« À la fin de la journée, il y a trois points sur la table. Pour l’une ou l’autre de ces raisons, nous les voulons », a conclu Henry.