Cette conquête du championnat canadien a fait vraiment du bien. Tout le monde sait quel type de début de saison nous avons connu, alors cette victoire redonne le sourire aux joueurs.

Cette victoire, jumelée à notre récent gain en MLS contre la Nouvelle-Angleterre, rend tout le monde heureux, des joueurs en passant par la direction jusqu'aux partisans. Depuis dix jours, on accumule les succès. On a fait match nul à Toronto avant de battre le Revolution en MLS pour finalement obtenir notre laissez-passer pour la phase de groupe de la Ligue des champions de la CONCACAF.

L'effervescence était palpable ces dernières semaines même si on n'a pas toujours eu des succès. On sentait qu'il y avait du positif qui nous indiquait déjà qu'on allait dans la bonne direction. Les dernières victoires en sont la confirmation, à nous de poursuivre les standards établis. L'attitude et la dynamique du groupe ont changé. Tout est plus positif, tout le monde pousse dans la même direction et on cesse de se poser des questions pour simplement jouer au soccer. Nous sommes en train de forger notre identité avec nos récents succès. Individuellement, on sent de plus en plus les joueurs évoluer à leur plein potentiel. Tout le monde joue avec plus de confiance et ça paraît.

L'entraîneur Frank Klopas préconise depuis quelques matchs une formation 4-4-2. On avait beaucoup utilisé une formation 4-2-3-1 qui nous donnait plus de milieux de terrain que d'attaquants de pointe. On avait déjà utilisé le 4-4-2 à quelques reprises, mais depuis trois matchs, c'est la formation préconisée. Je ne sais pas si c'est la meilleure formation à utiliser, mais c'est celle qui porte fruit depuis quelque temps.

Le 4-4-2 nous apporte du succès peut-être parce qu'il permet aux joueurs d'avoir plus d'espace sur la pelouse. On était peut-être devenu trop prévisible pour l'adversaire. Les équipes ont deux attaquants à surveiller plutôt qu'un seul. Auparavant, tout le monde était habitué à voir Marco Di Vaio en avant et Felipe derrière. Maintenant, les défenseurs centraux doivent porter une attention particulière à nos deux attaquants. Ça devient du homme pour homme plutôt que du un contre deux. C'était alors plus facile d'éliminer Marco. Le 4-4-2 permet aussi de libérer les ailiers comme Justin Mapp ou Roméro.

Cette nouvelle formation combinée à la récente dose de confiance est à l'origine, je pense, de la période heureuse que nous traversons.

En l'emportant contre Toronto, nous avons réalisé un de nos objectifs de la saison. Il ne faut pas oublier que nous étions champions en titre et qu'on tenait à conserver notre couronne. Un tournoi n'est pas une saison et il n'y avait pas de lendemain. Ce n'est pas toujours le meilleur club qui gagne, c'est celui qui pousse le plus la journée même. Cette victoire confirme notre nouvelle attitude et solidifie notre moral.

À la prochaine phase, on va jouer contre les Red Bulls de New York et le CD FAS du Salvador plus tard dans l'été. Je sais que ce championnat nous force à jouer plus de parties, mais il faut savoir que ça fait partie de la culture du soccer. Tous les grands championnats en Europe sont entrecoupés par des tournois comme la Ligue des champions par exemple. Dans notre cas, on parle de quatre parties de plus et je sais que la direction va bien gérer la situation pour nous éviter d'être surtaxés.

Après le match, le président Joey Saputo est venu nous saluer dans le vestiaire. On se rend compte que cette dose de positivisme fait du bien. Ça fait baisser la pression des dernières semaines. Joey était bien heureux de voir que l'équipe avait atteint son objectif et les joueurs savent maintenant ce qu'ils sont capables d'accomplir. On a établi les standards, il ne faut plus revenir en arrière. On sait qu'on ne peut pas gagner tous les matchs, mais on sait que si on se donne à fond, on peut enchaîner les victoires.

Le discours du capitaine

Avant la partie décisive, je me suis adressé à mes coéquipiers à titre de capitaine. Je leur ai rappelé l'importance de s'engager à fond dans cette rencontre sans lendemain. Je ne fais pas souvent ce type de discours. Habituellement, c'est l'entraîneur qui fait son speech ainsi que notre gardien Troy Perkins. Je souhaitais que les gars continuent sur le même élan du match face au Revolution. Le succès n'est pas quelque chose qui est donné, mais quand tu y goûtes, tu dois y devenir accroc.

(Pour voir le discours de Patrice)

Je voulais aussi que les gars saisissent que nous avions la chance de gagner le championnat canadien à domicile devant nos spectateurs, ce qui n'arrive pas très souvent dans une carrière. Il fallait en profiter. Il fallait aussi s'assurer - dans la victoire comme dans la défaite - que nous avions tout donné sur le terrain.

La semaine de la F1

Une fois de plus j'ai participé au concours des arrêts aux puits en marge des activités du Grand Prix du Canada. J'étais champion en titre alors je tenais à défendre mon exploit de l'an dernier. Cette année, on le faisait à deux contrairement à l'an passé où j'ai gagné en solo. J'ai fait équipe avec mon coéquipier Heath Pearce, mais nous n'avons pas gagné.

Je vais assister à la course en fin de semaine. Je ne suis pas un grand amateur de course automobile, mais j'aime l'événement qui se déroule à Montréal. C'est la meilleure fin de semaine de l'année en ville et j'aime bien participer aux activités.

*propos recueillis par Robert Latendresse