Prenons le temps de faire une petite pause dans les préparatifs de la soirée pour déblatérer un brin sur les dernières nouvelles dans le monde du ballon rond. Ces potirons orangés peuvent bien attendre encore un peu avant de se faire redessiner le portrait.

Pour débuter, j’avais envie de faire mon propre bilan du début de saison de Canadien. Après tout, à force de ne parler que du onze montréalais et de ses sujets dérivés dans ce billet, on pourrait donner l’impression au public qu’il n’y a qu’un seul club de ligue majeure dans cette ville. Sauf que j’ai la conviction que vous n’avez pas cliqué sur ce lien pour lire que je trouve Canadien assez bon - mais pas aussi bon qu’il commence à croire qu’il l’est en réalité, si vous me suivez. Comptons-nous chanceux que le Vancouver ne l’ait pas laissé compléter une autre remontée...

Revenons donc sur la polémique de la place qu’occupe (ou devrait occuper) l’Impact sur la tribune médiatique: juste selon certains; conséquente à son rendement sur le terrain pour d’autres; ou carrément insuffisante pour l’amateur qui ne demande plus à être convaincu.

Avant de donner mon avis, j’aimerais bien pouvoir vous convaincre que je n’ai pas de conflit d’intérêt dans l’affaire, mais je n’ai pas de meilleur argument que d’affirmer que je ne suis motivé que par ce qui est dans l’intérêt général de la population. Et comme quelqu’un de bien en vue le disait récemment: "Quand vous agissez dans l'intérêt général, il n'y a pas de conflit d’intérêts." Pas d'hyperlien ici, je vous laisse deviner qui! Et me voilà libre de précher pour ma paroisse sans la moindre arrière-pensée.

Juste, la place qu’occupe l’Impact dans le médias? Certes, comme certains le soulignaient cette semaine à la suite de la sortie remarquée de Richard Legendre, tous les matchs du club sont télévisés, comme c'est le cas pour les autres équipes qualifiées de majeures dans la métropole. C’est déjà ça. À ce titre, l’Impact remplit ses obligations contractuelle auprès de la Ligue. Mais voilà, combien de matchs du Canadien ou des Alouettes sont décrits à partir de studios situés à Montréal? Ça ne se voit tout simplement pas. Or, il s'agit certainement de la règle, plutôt que de l’exception, dans le cas du bleu-blanc-noir. 

Retenez vos larmes, SVP, je ne vous demande pas de pleurer le sort des scribes et reporters du monde du soccer (même s'il est vrai que je rêve de faire 2 voyages par année à Columbus ou Kansas City). J’essaie seulement de remettre quelques pendules à l’heure. L'essentiel, c'est certainement que l'action soit présentée. Reste que si cette différence est qualitative plutôt que quantitative, ce standard en apparence inférieur est une source d’amertume pour l’amateur de soccer qui ne se gêne pas pour critiquer vertement le traitement réservé à son équipe et à son sport par le groupe qui prend en charge la diffusion du match! Non, il n'est pas toujours tendre dans ses commentaires, le fan de soccer.

Évidemment, il est ici question de coûts de production et de rendement sur l’investissement. Mais pour ce qui est des standards de couverture, on est en droit de se demander si cela est digne d’un circuit majeur. Crise d'ego de l'organisation ou médias qui passent à côté du bateau? La vérité doit se situer à quelque part au milieu. L'Impact peut tout faire pour attirer l'attention sur son 1/4-de-finale en Concachampions en février prochain, le fait est que l'amateur de sport risque de prendre la chose plus au sérieux s'il remarque la présence de médias locaux là-bas sur le terrain...

Parlant de place à prendre, il ne faut pas non plus occulter le fait que les matchs du onze montréalais ne sont pas diffusés à la radio en français. À ce sujet, il est possible qu’une part du blâme revienne au club lui-même, ce qui n’empêche qu’il en résulte là-aussi un décalage en terme de présence médiatique.

Je ne me fais pas d’illusion sur la demande. Si elle était si importante, les réseaux se bousculeraient pour mettre leurs antennes au service du bleu-blanc-noir. C’est d’ailleurs ce qui constitue l’argument massue de ceux qui tiennent les cordons de la bourse chez les diffuseurs.

Or, là où il y a aussi place à l’amélioration, selon moi, c’est dans l’enrobage, dans cet espace de temps entre les rencontres qui est si densément peuplé par les nouvelles Canado-centriques. Le segment de talk-show, l’analyse d’un point-clé autre que le but, le débat autour de l’opinion d’un ancien coach à la langue bien pendue, etc. Voilà ce qui fait défaut et qui trahit un certain malaise de l’establishment des médias sportifs par rapport au soccer, un sport toujours considéré très souvent comme étranger par une génération qui n’a pas grandi en le pratiquant... À go, vous pourrez m'accuser d'âgisme!

Enfin, cette place plus prépondérante réclamée pour un traitement de qualité supérieure de l’Impact, rassurez-vous, ce n’est pas pour supplanter l'indélogeable Canadien. On remarque que les statistiques affichées pour illustrer l’intérêt grandissant envers le soccer en Amérique du Nord sont souvent interprétées comme des attaques envers les sports traditionnels. Or, c’est sans doute pour frapper les esprits plus réfractaires qu’on choisit de présenter la chose ainsi. Les jeunes, ils sont durs à cerner, mais ils connaissent leur soccer!

Au fond, ce que Richard Legendre demande, c’est un accommodement raisonnable qui ne cherche pas à détruire l’essence ou les valeurs sportives patrimoniales québécoises. Plus d'ouverture, plus d'inclusion... Tout est dans tout, comme dirait l’autre.


 

Allez lire la dernière chronique de Patrice Bernier. Il met en lumière la réalité de l’équipe dans le cadre d’une saison très pénible. On sent la motivation chez le capitaine de corriger le tir pour 2015.

À surveiller ce weekend, les séries en MLS avec ce qui pourrait être l’avant-dernier tour de piste de géants comme Landon Donovan et Thierry Henry. Le Galaxy affront le Real Salt Lake, finaliste l’an dernier, tandis que les Red Bulls ont défait les champions de Kansas City et se retrouveront face à DC United. 

Source: PC
Légende: Thierry Henry qui montre de l'émotion. C'est spécial.

Vancouver a été éliminé par Dallas et la décision controversée de l'arbitre Geiger. Mais les Texans auront du mal contre Seattle. Dans l'autre affrontement, Columbus sera opposé à la Nouvelle-Angleterre et le joueur le plus dangereux de la ligue cette année, Lee Nguyen. Avantage aux Révolutionnaires. Nous en reparlerons avant les matchs retours la semaine prochaine.

Dimanche, ce sera la derby de Manchester. City reçoit United à 8:25. Bonne nouvelle, vous aurez une heure de plus pour vous reposer avant de regarder le match de la fin de semaine! Rooney est de retour, Fellaini est en forme et Manchester City ne sait plus gagner. Tous les ingrédients pour un match... nul? C'est un rendez-vous.