Le Real de Mbappé sur la route du PSG, qui a éliminé le Bayern Munich
Le Real Madrid et Kylian Mbappé ont rendez-vous avec le PSG. Les Merengue ont tenu leur rang face au Borussia Dortmund (3-2) samedi, pour décrocher leur qualification pour les demi-finales du Mondial des clubs qui marqueront les retrouvailles de la supervedette des Bleus avec Paris.
C'est une finale avant la lettre qui se dessine, mercredi au MetLife Stadium d'East Rutherford dans le New Jersey. Après le succès des champions d'Europe parisiens contre le Bayern Munich (2-0), le Real n'a pas non plus failli, même s'il a été assez bousculé dans les ultimes instants de son quart de finale.
Les Madrilènes, qui l'ont emporté sur des buts de Gonzalo Garcia (10e), Fran Garcia (19e) et Mbappé (90e+3), en ont encaissé deux dans les arrêts de jeu par Maximilian Baier (90e+2) et Serhou Guirassy (90e+8 sur penalty) avant de finir la partie à dix avec l'exclusion de Dean Huijsen (90e+6).
Mais qu'importe puisqu'ils ont réussi l'essentiel et restent en course pour tenter de sauver une saison jusqu'ici décevante en Liga (2e derrière leur grand rival, le FC Barcelone) et en Ligue des champions (élimination en quarts de finale par Arsenal).
Mais pour espérer inscrire leur nom au palmarès de cette nouvelle formule de la Coupe du monde des clubs, il leur faudra désormais se débarrasser du PSG au cours d'une rencontre qui s'annonce très particulière.
Il y aura une histoire d'ego à régler entre les deux présidents que tout oppose, celui de Paris, Nasser Al-Khelaifi, et celui du Real, Florentino Perez, en lutte sur de nombreux sujets, au premier rang desquels la fameuse Superligue.
Mais le match sera encore plus spécial pour Mbappé. Le champion du monde 2018 va recroiser l'équipe qu'il a quittée l'été dernier au terme d'une saison mouvementée et devenue reine d'Europe juste après son départ. Le capitaine des Bleus, meilleur buteur de l'histoire du PSG après sept ans passés à Paris, est en effet en conflit ouvert avec la direction du club à qui il réclame 55 millions d'euros pour des salaires et primes impayés. Il a aussi déposé plainte contre le PSG pour harcèlement moral.
Autant dire qu'il risque d'être très revanchard au moment de retrouver ses anciens coéquipiers qu'il n'a pas eu l'occasion d'affronter depuis son transfert à Madrid.
Reste à savoir dans quelles conditions physiques il va aborder cette partie pas comme les autres. Le Français, qui a manqué la totalité du premier tour après avoir été victime d'une gastro-entérite sévère, a encore été remplaçant au coup d'envoi face au Borussia, comme en huitième de finale contre la Juventus Turin (1-0), laissant d'abord le beau rôle à Gonzalo Garcia.
Le jeune attaquant (21 ans), issu du centre de formation du Real, supplée parfaitement pour l'instant Mbappé puisqu'il est en tête du classement des buteurs de ce Mondial avec quatre réalisations. Mais le Français a lui aussi trouvé l'ouverture sur une magnifique bicyclette, une première dans le tournoi, et postule sérieusement pour un rôle de titulaire en demi-finales. Son entraîneur Xabi Alonso sera ainsi confronté à un problème de riches quand il devra choisir celui qui sera associé au Brésilien Vinicius pour défier le PSG.
« Il va mieux, il n'est pas encore à 100 % mais il s'améliore chaque jour et il a maintenant quatre jours de plus », a déclaré Xabi Alonso en conférence de presse à propos de son no 9.
L'entrée de Mbappé à la 68e minute, comme face à la Juve, a en tout cas réveillé les 76.611 spectateurs présents au MetLife Stadium. Acquis quasiment entièrement à la cause du Real, le public était pourtant assez amorphe, soit accablé par la chaleur (près de 30°C) soit par le spectacle longtemps à sens unique avant que cette reprise de la finale de la Ligue des champions 2024 remportée par les Madrilènes (2-0) ne s'emballe dans ses ultimes minutes.
Mais malgré la résistance du Borussia, le Real le sait: il sera confronté en demi-finales à une tout autre adversité contre le champion d'Europe parisien. Un duel que Mbappé ne voudra sûrement pas rater.
Même réduit à 9, le PSG l'emporte
Plus tôt, Paris a plié mais n'a pas rompu : réduit à 10 après avoir ouvert le score, puis à 9, le PSG a enfoncé le Bayern Munich (2-0) à Atlanta pour se qualifier pour les demi-finales.
Ce match se range déjà dans la catégorie des classiques, tant la qualité l'a disputé au suspense. Le choc a tenu ses promesses dès la première minute, avec deux équipes déterminées à appliquer leur plan de jeu, similaire, de quoi faire des étincelles selon le mot de Vincent Kompany, l'entraîneur des Bavarois.
Le Bayern Munich a plutôt pris l'ascendant au départ, récupérant très vite le ballon en pressant de manière intense. Mais Paris, malgré l'absence d'Ousmane Dembélé encore préservé au coup d'envoi par Luis Enrique, a ensuite pris l'ascendant.
Jamal Musiala a subi une grave blessure à la cheville après un contact avec le gardien du PSG juste avant la demie. Il a quitté le match en civière.
La deuxième demie a débuté de manière beaucoup plus décousue, mais Paris a continué à vendanger, d'Achraf Hakimi qui manque sa feinte en tirant un coup franc (47e) à Bradley Barcola qui choisit un tir haut trop facile à arrêter dans un duel avec Neuer (48e). De l'autre côté du terrain aussi, Kingsley Coman aussi s'est trompé d'option sur une contre-attaque prometteuse (53e), et Olise a tiré sur le gardien (61e) et au-dessus (66e).
Mais c'est Neuer lui-même qui a failli faire une offrande à Paris, en relançant sur Kvaratskhelia, puis en manquant son tacle. Ousmane Dembélé, tout juste rentré en jeu sous les acclamations et qui s'est jeté, a alors manqué de peu le but vide (73e).
Les duels ont gagné en intensité et le ballon n'a cessé de passer d'une équipe à l'autre. Et c'est sur l'une de ces batailles que Désiré Doué a frappé: alors que Kvaradonna s'était empalé sur la défense, Joao Neves a surgi pour annihiler la contre-attaque bavaroise et partir en dribble.
Après un échange avec Hakimi, il a trouvé en retrait Doué aux abords de la surface qui a intelligemment frappé à ras de terre au premier poteau. Neuer n'a presque pas bougé (78e).
La dramaturgie s'est intensifiée avec le carton rouge pour William Pacho, pour une semelle haute sur Leon Goretzka (82e). La dernière fois que le PSG s'est retrouvé à 11 contre 10 était... contre le Bayern en novembre dernier (défaite 1-0 à l'Allianz Arena).
Impensable, le PSG a même dû évoluer à neuf, après l'exclusion de Lucas Hernandez, qui, non content de mettre son coude sur Raphaël Guerreiro, lui a administré une talonnade dans l'entre-jambe (90e). D'abord tenté de contester ce qu'il pensait être un carton jaune, Lucas Hernandez est resté interdit devant le carton rouge administré par l'arbitre Anthony Taylor.
Les Parisiens ont dû alors tenir, repoussant vague après vague. Mais le match est passé dans une sphère encore supérieure avec le deuxième but des Parisiens, contre le cours du jeu. Dembélé, après avoir touché la barre, a bénéficié du travail de Hakimi pour ne laisser aucune chance à Neuer d'un tir précis (90+6). L'intégralité du banc a alors pénétré sur la pelouse pour fêter avec les joueurs, extatiques comme après avoir gagné la Ligue des champions.