La question se pose, alors que tous les sports professionnels ont cessé leurs activités depuis des mois et que la compétition commence à peine à reprendre. Y a-t-il en effet un intérêt à regarder une émission qui retransmet les performances des meilleurs dans leur discipline?

 

D’un côté, les bienfaits de la pratique du sport ne sont plus à prouver. Tant physiquement que psychologiquement, on y compte que des avantages. Quand vous bougez, que vous marchez, faites du vélo, jouez au football, au baseball, au hockey ou pratiquez n’importe quel sport, vous améliorez votre santé, renforcez votre musculature, densifiez votre ossature, rendez votre cœur plus efficace et ainsi de suite. Les avantages sont nombreux et bien documentés.

 

Il en va de même sur le plan psychologique. Pratiquer un sport améliore notre image corporelle et notre estime de soi, apporte un sommeil réparateur, réduit le stress et nous redonne confiance en nous et nos moyens, augmentant ainsi notre potentiel de réussite.

Mais qu’en est-il quand on « regarde » une compétition à la télé? Bien entendu, les bienfaits sur le plan physique sont moindres. Ce n’est ni cardio, ni bénéfique pour la santé que de rester assis dans notre fauteuil préféré. Par contre, regarder les meilleurs qui ont souvent amené leur sport au niveau de l’Art peut devenir une motivation pour le pratiquer.

 

C’est d’ailleurs cette force d’imitation qui entraîne bien des jeunes à adopter une discipline ou une autre. Les athlètes deviennent des modèles dont ils veulent suivre les traces. Pensez à l’essor de certains sports après les Jeux olympiques. Parce qu’ils ont vu Jean-Luc Brassard en ski bosses, plusieurs autres, dont peut-être Mikaël Kingsburry, ont suivi ses traces et sont devenus champions du monde. Dans le même sens, Alexandre Despatie, Émilie Heymans Marie-Philip Poulin et autres Alex Harvey de ce monde ont sans aucun doute poussé plusieurs jeunes vers ces disciplines. Même chose au hockey où, depuis des générations, les jeunes (et ceux qui le sont moins) suivent tous les matchs de leur équipe préférée pour tenter de reproduire ensuite les exploits de leurs idoles sur la glace.

 

S’il ne s’agissait que de ce phénomène d’imitation, le sport professionnel serait déjà avantageux. Mais il y a plus! Regarder les exploits des professionnels, nous permet de penser à autre chose, de nous éloigner de notre réalité pendant un moment. Ces compétitions nous permettent de rêver et d’oublier le stress. De plus, cette impression peut s’étirer dans le temps, puisqu’en arrivant au travail, on partagera certaines analyses, discutera de certains jeux ou même questionnera certaines décisions des entraîneurs ou des officiels avec nos collègues. 

 

Bref, on pensera à autre chose qu’aux soucis que la pandémie nous apporte depuis des mois. On oubliera pendant un moment un confinement qui s’éternise, les décès et autres histoires d’horreur des maisons pour aînés ou les problèmes économiques majeurs que vivent des milliers de personnes. Jaser d’autre chose que de la pandémie ou de nos problèmes, ça devient libérateur et ça soulage. Même quand on les critique, quand on met en question toutes les décisions des dirigeants, des arbitres ou des analystes, on sort quand même de notre routine.
 

Alors quand le week-end dernier, pour la première fois depuis bien longtemps, les diffuseurs ont présenté la première partie de golf professionnel, j’ai applaudi. Même sans spectateur, ces joueurs ont prouvé qu’ils sont les meilleurs dans ce sport. 
 

C’est aussi pourquoi j’ai hâte, pour notre santé psychologique, que d’autres sports, dont ceux d’équipe, reprennent. J’ai hâte de voir une partie de hockey ou de soccer. J’ai hâte de rêver un peu.

 

Bien sûr, on peut vivre sans! Mais malgré tous les défauts que l’on peut trouver aux sports professionnels, malgré les critiques sur les salaires exagérés qu’on accorde parfois aux athlètes, malgré tout ça, le sport professionnel a sa place. 

 

Ne serait-ce que pour ça, je suis content de les retrouver à l’écran.