L'émission "Les Amateurs de Sports" fête ses 30 ans
Sports divers lundi, 17 mars 2003. 16:25 vendredi, 26 avr. 2024. 09:18
(RDS) - L'émission "Les Amateurs de Sport", de la station radiophonique CKAC, fête ses 30 ans. Cette émission fut la toute première tribune téléphonique de sports au Québec et au fils des ans, de nombreux animateurs se sont succédé à l'antenne. Non seulement Claude Mailhot a été le premier animateur des Amateurs de Sports, mais c'est lui qui en avait eu l'idée.
Claude étudiait à l'Université McGill pour devenir avocat lorsqu'il a suggéré à CKAC de mettre en onde une émission sportive de ligne ouverte.
"J'avais lu dans la revue Sports Illustrated qu'il y avait une émission de ligne ouverte avec trois gars qui parlaient de sport à Boston. J'avais alors suggéré le concept à Pierre Béland. Ce dernier est revenu à McGill et il m'avait dit que mon idée était bonne et qu'il voulait me voir à la station. Je lui ai dit je n'ai pas le temps puisque je préparais mon barreau. Il est revenu à la charge. J'ai alors décidé d'aller voir de quoi ça l'air un poste de radio."
"Ils m'ont posé des questions et là ils m'ont dit: on t'offre une heure à tous les jours et tu vas nous aider à trouver les deux autres", a expliqué l'animateur de RDS.
Le 19 octobre 1972, les Amateurs de Sports sont en ondes avec trois animateurs. Après six semaines, Alain Favreau quitte et six mois plus tard, c'est au tour de Bernard Ritcheau d'abandonner. Claude Mailhot devient le seul maître à bord.
"La première fois qu'il y a eu des cotes d'écoute, on est tombé numéro un à Montréal avec 125,000 auditeurs au quart d'heure. "Ceux qui connaissent la radio savent que c'est énorme. Ca n'a jamais été atteint depuis ce temps-là", a soutenu M. Mailhot.
L'actualité sportive ne manque pas. En 1972, les amateurs vibrent au rythme de la Série du siècle et le Canadien est tout aussi populaire.
"Il y avait toujours l'éternel conflit entre Bunny Larocque et Ken Dryden. Les gens disaient que Scotty Bowman ne fait pas jouer Larocqque parce qu'il n'aimait les Canadiens français. De notre côté, nous disions que Dryden était peut-être meilleur que Larocque", a rappelé Mailhot.
Après Claude Mailhot, la ligne ouverte change plusieurs fois d'animateurs. En 1984, on confie l'émission à Pierre Bouchard. C'est le début du phénomène, des "joueurnalistes".
Bouchard sera plus tard jumelé à Danielle Rainville, la première femme à animer une émission de ligne ouverte.
J'ai été chanceux. Elle avait tellement un talent immense. Polyvalente, elle m'a rendu la vie facile, mais il n'en demeure pas qu'il fallait que ca se fasse", a laissé savoir Richard Morency.
"Ça me faisait peur en raison de ma période d'adaptation à Québec. Il y a des gens qui appelaient pour me dire de retourner dans mes chaudrons ou ils me demandaient: t'es la maîtresse de qui pour avoir un job comme ça", a laissé savoir Danielle Rainville.
Durant cette période, la compétition est féroce. On se bat contre Pierre Trudel et Mario Tremblay.
"C'était ça, mais certains soirs ça avait l'air de Pierre Bouchard contre Danielle Rainville", a indiqué Pierre Bouchard.
"Je suis devenue plus agressive et plus sure de moi-même. Les gens ont eu l'impression que j'étais une grosse méchante qui brassait Pierre Bouchard, un gros ourson. Pierre un gentilhomme", a soutenu Danielle Rainville,
La rivalité Canadien/Nordiques est au coeur de la guerre des ondes. Il s'agit d'une période en or pour les tribunes téléphoniques.
"Chaque match, on se dirigeait à Québec. Les gens de Québec venaient et l'intérêt était doublé et parfois même triplé", a laissé entendre Bouchard.
"On avait Bergeron et Lemaire qui agissaient comme entraîneur de leur formation respective. Il y avait quelque chose qui se passait, tandis que là...", a expliqué Morency. "On est à quelques heures d'une guerre, et on parle du Canadien comme s'ils allaient mourir. Ça n'a aucun sens."
Danielle Rainville a travaillé par la suite aux côtés de Michel Bergeron. Puis, c'est la fusion CJMS/CKAC. Les ennemis d'autrefois deviennent des collègues.
Aujourd'hui, Mario Langlois anime les Amateurs de sports. Le contexte a changé.
"On se bat maintenant contre l'industrie du divertissement. C'est à dire qu'on fait du sport pour divertir, sinon ce n'est pas trop long, les gens changent à l'humour. Ils vont écouter de la musique et on est cuit", a indiqué Langlois.
Trente ans après sa création, on peut dire que l'émission "les Amateurs de Sport" occupe encore une place choix dans le marché montréalais.
*Transcription d'un reportage de Sports 30
Claude étudiait à l'Université McGill pour devenir avocat lorsqu'il a suggéré à CKAC de mettre en onde une émission sportive de ligne ouverte.
"J'avais lu dans la revue Sports Illustrated qu'il y avait une émission de ligne ouverte avec trois gars qui parlaient de sport à Boston. J'avais alors suggéré le concept à Pierre Béland. Ce dernier est revenu à McGill et il m'avait dit que mon idée était bonne et qu'il voulait me voir à la station. Je lui ai dit je n'ai pas le temps puisque je préparais mon barreau. Il est revenu à la charge. J'ai alors décidé d'aller voir de quoi ça l'air un poste de radio."
"Ils m'ont posé des questions et là ils m'ont dit: on t'offre une heure à tous les jours et tu vas nous aider à trouver les deux autres", a expliqué l'animateur de RDS.
Le 19 octobre 1972, les Amateurs de Sports sont en ondes avec trois animateurs. Après six semaines, Alain Favreau quitte et six mois plus tard, c'est au tour de Bernard Ritcheau d'abandonner. Claude Mailhot devient le seul maître à bord.
"La première fois qu'il y a eu des cotes d'écoute, on est tombé numéro un à Montréal avec 125,000 auditeurs au quart d'heure. "Ceux qui connaissent la radio savent que c'est énorme. Ca n'a jamais été atteint depuis ce temps-là", a soutenu M. Mailhot.
L'actualité sportive ne manque pas. En 1972, les amateurs vibrent au rythme de la Série du siècle et le Canadien est tout aussi populaire.
"Il y avait toujours l'éternel conflit entre Bunny Larocque et Ken Dryden. Les gens disaient que Scotty Bowman ne fait pas jouer Larocqque parce qu'il n'aimait les Canadiens français. De notre côté, nous disions que Dryden était peut-être meilleur que Larocque", a rappelé Mailhot.
Après Claude Mailhot, la ligne ouverte change plusieurs fois d'animateurs. En 1984, on confie l'émission à Pierre Bouchard. C'est le début du phénomène, des "joueurnalistes".
Bouchard sera plus tard jumelé à Danielle Rainville, la première femme à animer une émission de ligne ouverte.
J'ai été chanceux. Elle avait tellement un talent immense. Polyvalente, elle m'a rendu la vie facile, mais il n'en demeure pas qu'il fallait que ca se fasse", a laissé savoir Richard Morency.
"Ça me faisait peur en raison de ma période d'adaptation à Québec. Il y a des gens qui appelaient pour me dire de retourner dans mes chaudrons ou ils me demandaient: t'es la maîtresse de qui pour avoir un job comme ça", a laissé savoir Danielle Rainville.
Durant cette période, la compétition est féroce. On se bat contre Pierre Trudel et Mario Tremblay.
"C'était ça, mais certains soirs ça avait l'air de Pierre Bouchard contre Danielle Rainville", a indiqué Pierre Bouchard.
"Je suis devenue plus agressive et plus sure de moi-même. Les gens ont eu l'impression que j'étais une grosse méchante qui brassait Pierre Bouchard, un gros ourson. Pierre un gentilhomme", a soutenu Danielle Rainville,
La rivalité Canadien/Nordiques est au coeur de la guerre des ondes. Il s'agit d'une période en or pour les tribunes téléphoniques.
"Chaque match, on se dirigeait à Québec. Les gens de Québec venaient et l'intérêt était doublé et parfois même triplé", a laissé entendre Bouchard.
"On avait Bergeron et Lemaire qui agissaient comme entraîneur de leur formation respective. Il y avait quelque chose qui se passait, tandis que là...", a expliqué Morency. "On est à quelques heures d'une guerre, et on parle du Canadien comme s'ils allaient mourir. Ça n'a aucun sens."
Danielle Rainville a travaillé par la suite aux côtés de Michel Bergeron. Puis, c'est la fusion CJMS/CKAC. Les ennemis d'autrefois deviennent des collègues.
Aujourd'hui, Mario Langlois anime les Amateurs de sports. Le contexte a changé.
"On se bat maintenant contre l'industrie du divertissement. C'est à dire qu'on fait du sport pour divertir, sinon ce n'est pas trop long, les gens changent à l'humour. Ils vont écouter de la musique et on est cuit", a indiqué Langlois.
Trente ans après sa création, on peut dire que l'émission "les Amateurs de Sport" occupe encore une place choix dans le marché montréalais.
*Transcription d'un reportage de Sports 30
