Le Pakistan a accueilli dimanche soir son plus important match de cricket en plus d'une demi-décennie, une finale jouée sous haute sécurité qui alimente l'espoir d'un retour sur son sol des compétitions internationales de ce sport dont la population pakistanaise raffole.

Tous les matchs pakistanais d'envergure se jouent à l'étranger, habituellement aux Émirats arabes unis, depuis une attaque sanglante d'islamistes armés il y a presque exactement huit ans contre l'équipe du Sri Lanka devant le stade Kadhafi de Lahore.

C'est dans ce même stade que les Zalmi de Peshawar ont été sacrés champions du Pakistan dimanche face aux Gladiateurs de Quetta en finale de la Pakistan Super League (PSL).

Plus que le résultat, c'est le fait que ce match se soit déroulé à Lahore qui a fait la fierté de nombreux Pakistanais.

« Pakistan wins » (Le Pakistan a gagné), pouvait-on lire sur une des pancartes brandies au cours du match, joué dans un stade plein.

L'organisation prévue à Lahore de la finale de la PSL, une ligue de Twenty20 créée l'an dernier mais déjà très populaire, avait été remise en cause notamment après une série d'attentats qui a fait quelque 130 morts en février, frappant y compris au coeur de cette métropole.

Finalement, 25 000 spectateurs enthousiastes ont assisté, après avoir traversé trois cordons de sécurité, au match qui s'est achevé sans encombre peu avant minuit.

Peshawar a dominé la partie et l'a remportée par 58 runs.

Beaucoup veulent voir dans cette finale à domicile un premier pas vers le retour du cricket international au Pakistan, où la sécurité s'est améliorée depuis 2014.

Le match a été suivi dans tout le pays, sur des écrans géants dans les grandes villes et avec un mot dièse optimiste très partagé sur les réseaux sociaux : #cricketcomeshome (le cricket revient à domicile)

Mais il aura fallu environ 8 000 hommes, soldats et policiers, pour assurer la sécurité du match, un dispositif « sans précédent » selon des responsables des services de sécurité.

La protection digne de celle accordée aux chefs d'Etat assurée aux joueurs, y compris des cars blindés et une surveillance par hélicoptère, n'a pas empêché la défection d'une série de joueurs vedettes étrangers. Après des remplacements, chaque équipe comptait finalement quatre internationaux sur le terrain.