Les premiers champions canadiens de l’histoire du skateboard ont été nommés samedi, et ils sont Québécois. Annie Guglia, deuxième chez les femmes, et JS Lapierre, quatrième chez les hommes, ont tous deux été les meilleurs représentants de l’unifolié au Am Getting Paid, une compétition internationale disputée au Taz, à Montréal.

Le Am Getting Paid était la toute première compétition de street sanctionnée par Canada Skateboard, la nouvelle fédération nationale. Les titres de champions canadiens (hommes et femmes) étaient remportés par les deux athlètes les mieux classés de leur catégorie.

« C’est mon premier trophée », a dit Annie Guglia, brandissant la plaque que lui a remise sa fédération.

« Normalement, nous n’avons pas de trophées ou de médailles dans le skate, c’est spécial. C’est bien parce que ce titre de championne canadienne risque de m’aider à me tailler une place dans la future équipe nationale qui verra le jour l’an prochain. C’est un bon début pour gagner des points en vue de compétitions comme les Jeux olympiques. »

La Montréalaise est montée sur la deuxième marche du podium de la catégorie féminine du Am Getting Paid, derrière l’Américaine Christiana Means. La Britanno-Colombienne Breana Geering s’est faufilée au troisième rang.

« Je me sens vraiment bien! Honnêtement, je ne m’attendais pas à être deuxième. C’est vraiment une belle surprise », a dit Guglia.
 
L’athlète de 27 ans était plutôt fière de sa performance.  « J’ai presque tout réussi. J’ai raté un truc sur huit, alors ce n’est quand même pas si pire. Il y a aussi un accident qui s’est passé qui était quand même cool. Je voulais faire un truc qu’on appelle un nose ride, mais j’ai embarqué croche et ç’a fait un truc vraiment plus difficile. Je l’ai réussi, alors c’était un bel accident qui m’a valu de bons points », a-t-elle raconté.

Le fait que la compétition se déroulait à Montréal ajoutait une petite saveur particulière pour la planchiste qui était plus que motivée de voir ses partisans au bord du parcours.

« Il y a beaucoup, beaucoup de jeunes à qui je donne des cours de skateboard qui sont venus m’encourager. J’entendais mon nom quand je passais. Ça m’a encouragée. J’ai aussi de la famille qui est venue. C’est sûr que quand tes grands-parents viennent te voir faire du skateboard pour la première fois, tu ne peux rien faire d’autre que tout donner », a affirmé Guglia.
 
Chez les hommes, JS Lapierre a terminé au pied du podium. Même s’il n’a pas caché que la quatrième place était toujours un peu amère, il ne retient que du positif de sa journée.

« Je suis super fier de moi. C’était une belle journée. Je suis content d’avoir terminé quatrième, mais je suis déçu de ne pas être monté sur le podium. Dans mon dernier enchaînement, j’ai raté un truc et je crois que c’est ce qui m’a coûté le podium. Mais il y a toujours l’année prochaine. Je suis aussi super content d’être le premier champion canadien », a-t-il dit.

Il a été lui aussi impressionné par le nombre de partisans qui se sont déplacés pour l’événement. L’ambiance était survoltée au Taz pendant les finales. Beaucoup ayant une planche aux pieds, les spectateurs, jeunes et moins jeunes, s’exclamaient quand un planchiste réussissait une manœuvre.

Lors d’une compétition de street, les participants doivent amasser le plus de points possible en effectuant des manœuvres dans le parcours en un temps donné. En qualifications du Am Getting Paid, les participants s’élançaient trois à la fois et avaient trois minutes pour impressionner. En finale, les athlètes y allaient un à la fois, mais n’avaient que 60 secondes pour briller.

Les meilleures 60 secondes d'Annie Guglia en finale

 Le street est l’une des deux disciplines du skateboard qui sera présentée aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020.