Prenez vos résolutions que vous avez établies en début d’année 2019. Si vous les avez jetées à la poubelle dès la fin janvier, il y a de fortes chances que ce soit parce qu’elles devaient être revues à la baisse pour le reste de l’année en cours. Pour Bianca Andreescu, c’est tout le contraire qui se produit, alors qu’elle doit déjà revoir ses objectifs à la hausse.

L’athlète de 18 ans pointe désormais au 70e échelon du classement de la WTA. Ce rang lui procure également le statut de Canadienne la mieux classée sur le circuit, alors qu’elle devance sa compatriote Eugenie Bouchard par dix places.

La principale intéressée s’est évidemment dite ravie de cette étiquette, lors d’un appel téléphonique avec le RDS.ca, mais elle n’a pas l’intention de s’arrêter là.

« C’est l’un de mes plus grands accomplissements jusqu’à présent. J’espère faire encore mieux, continuer de me fixer des objectifs et les atteindre, car je ne suis pas encore satisfaite », a maintenu celle qui occupait le 152e rang en date du 31 décembre 2018.

Andreescu avait convenu avec son entraîneur et son équipe en ouverture de saison que le plan était de percer le top-80 et de chercher une qualification pour Roland-Garros. Au moment de cette entrevue, la représentante de l’unifolié n’avait pas encore fait part de son nouveau plan de match à sa garde rapprochée, mais elle couperait idéalement de moitié son premier classement recherché.

« De mon côté, j’aimerais maintenant descendre sous le top-50 et peut-être même le top-40 d’ici la fin de la saison », a-t-elle fait savoir.

Un coup d'envoi convaincant

Si Andreescu peut se permettre d’être aussi confiante, c’est que tous les morceaux tombent en place actuellement de son côté. Difficile de demander mieux effectivement comme début de campagne.

La Canadienne s’est tout d’abord frayé un chemin jusqu’en finale du tournoi d’Auckland en Nouvelle-Zélande en ayant le dessus au passage sur la no 3 mondiale Caroline Wozniacki et sur la septuple championne Grand Chelem, Venus Williams. Elle s’est ensuite retrouvée au cœur d’une bataille en finale contre Julia Görges et aura passé à un jeu de la victoire avant de finalement baisser pavillon en trois manches devant l’Allemande et 14e raquette mondiale.

La toute nouvelle finaliste a ensuite enchaîné en obtenant son billet pour le tableau principal du premier Grand Chelem de la saison à Melbourne en signant trois victoires consécutives. Elle a dû freiner à son tour une étoile montante du tennis féminin, l’Américaine de 16 ans Whitney Osuigwe au 1er tour, avant de s’avouer vaincue contre la 13e tête de série Anastasija Sevastova, mais pas sans avoir mené par un bris à la troisième manche d’un duel qui se sera étiré sur 2 h 14 minutes.

De retour sur le continent nord-américain, l’athlète de Mississauga s’est assurée de quitter Newport avec le trophée de championne au bout de ses bras pour compléter ce qui représente un début de saison au-delà de ses espérances.  

« C’est un rêve qui est devenu une réalité. Je ne m’attendais pas à connaître déjà autant de succès. Je sais que je peux accomplir de grandes choses dans ce sport, mais je ne croyais pas aussi rapidement. Mais vaux mieux plus tôt que tard, donc je n’ai pas à me plaindre »,a-t-elle philosophé avant de s’esclaffer.

« Tout le travail que j’ai fait au fil des ans et ma capacité de ne jamais abandonner dans les moments difficiles m’ont aidé. Je suis demeurée patiente, persévérante et je n’ai jamais cessé d’y croire. En ce moment tout vient à point et mes efforts, particulièrement durant l’entre-saison, aident énormément», a-t-elle ajouté.

Le fruit de durs labeurs

Ces heures en gymnase et sur le terrain ont rapidement eu à prouver leur valeur. Celle qui indiquait en juillet dernier vouloir disputer plus de matchs a été servie en ce début d’année 2019 alors qu’elle en dénombre déjà 18 à son compteur. Elle se fait d’ailleurs un point d'honneur de voir que son corps tient bien la route.

« Je m’attendais à ce que ce soit pire qu’en ce moment. J’ai joué huit matchs en neuf jours à Auckland et mis à part quelques maux de dos, tout le reste était bien. J’étais donc très fière, car c’est la preuve que mon travail physique rapporte », a-t-elle résumé.

Une part du mérite revient à sa préparateur physique Virginie Tremblay qui a travaillé auprès d’Andreescu au cours des dernières semaines. Celle qui a même agi en tant qu’entraîneuse à Auckland s’est d’ailleurs attiré les éloges de sa protégée.

« Elle a été incroyable et d’un grand soutien. C’est tout simplement un être humain adorable. C’est devenu une très bonne amie alors que nous avons été ensemble durant sept semaines, même durant ma préparation. Je ne peux que la remercier et je nous souhaite plusieurs autres tournois de la sorte », a-t-elle espéré.

Le travail n’a pas été seulement effectué depuis la fin de la dernière campagne. Andreescu continue d’apprendre au fur et à mesure qu’elle foule les terrains sur le circuit. Après son revers en finale contre Görges, elle a su en tirer des leçons qu’elle a mises en pratique deux tournois plus tard. Elle a renversé la vapeur après avoir encaissé un 6-0 devant Jessica Pegula pour s’offrir le titre en sol américain avec un compte de 0-6, 6-4 et 6-2.

« Ce premier set était affreux de mon point de vue, mais Jessica a très bien joué et je lui donne ce crédit. À la deuxième manche, je me suis dit que je devais continuer à me battre alors que le match n’était pas terminé. J’ai fait de mon mieux pour me convaincre que ce match n’était pas terminé », a-t-elle rapporté.

« Je me rappelle alors que j’allais fermer les livres au troisième set comment j’avais été nerveuse pour faire de même à Auckland contre Görges. J’ai géré le tout cette fois et j’en suis très heureuse », a ajouté celle qui a terminé son parcours à Newport avec des gains devant sa compatriote Eugenie Bouchard et la 67e joueuse au monde, Tatjana Maria.

« Je pense que plusieurs éléments cliquent pour moi en ce moment et j’espère pouvoir poursuivre avec ce momentum pour le reste de ma saison », a-t-elle soutenu.

Le calendrier d’Andreescu la mènera maintenant en Coupe Fed où le Canada a rendez-vous avec les Pays-Bas. Après quelques semaines à l’entraînement, elle se tournera ensuite vers les tournois d’Indian Wells et Miami.