On savait bien que l'équipe canadienne de Coupe Fed manque cruellement d'expérience de haut niveau. Les représentantes de la République tchèque en ont profité pour prendre le large.

Pas facile, vous en conviendrez, d'affronter la République tchèque puisque ce pays a gagné trois fois la Coupe Fed lors des quatre dernières années. Dans le fond, cela aurait dû être un moment de grande réjouissance vu que le Canada se retrouve dans le groupe mondial pour une première fois depuis le nouveau format de compétition. On affronte un pays de grande tradition de tennis certes, mais sans ses deux meilleures joueuses : Petra Kvitova et Lucie Safarova. En plus, le match ne se joue pas à l'autre bout du monde non plus, mais bien chez nous, à Québec, avec un comité organisateur chevronné pour en rehausser la qualité et surtout un public prêt à rugir pour soutenir nos représentantes. Malheureusement, nos filles n'y ont pas assez cru...

Karolina Pliskova et Petr PalaC'est certain que l'absence d'Eugenie Bouchard n'a rien arrangé. La 7e mondiale a tellement attendu avant d'annoncer si elle allait au combat. Son refus d'aider l'équipe quelques jours avant le début de la compétition a coupé les jambes de tout le monde : du président jusqu'au porteur d'eau. Ceci étant dit, ce n'est pas elle qui a perdu les matchs. Son absence a cruellement exposé le manque de profondeur de notre formation.

D'abord, Françoise Abanda entamait les hostilités devant Karolina Pliskova, 22e mondiale. Premier match en Coupe Fed pour les deux filles. Globalement on peut dire que la Québécoise a souvent bien tenu dans l'échange. Mais à ce niveau-là, tu n'es plus chez les juniors, juste mettre une faiblotte 2e balle en jeu ne fera pas le travail. J'aurais tellement aimé que Françoise ait l'attitude d'une conquérante. Qui sait ce qui aurait pu arriver! Tant qu'à faire une double faute peu appuyée, allez rentre dans la balle! Avez-vous vu jusqu'à quel point Pliskova tremblait en fin de match? Trop souvent des opportunités d'attaque s'offraient à elle, mais Abanda n'a pas assez osé. Pourtant elle n'avait rien à perdre! C'est le métier qui rentre me direz-vous, et j'espère comme vous qu'elle saura faire les ajustements qu'il faut pour avoir une belle carrière chez les pros. Il me semble que cela fait longtemps qu'elle traîne les mêmes problèmes au service. 

Gabriela Dabrowski avait déjà battu Tereza Smitkova en carrière et son début de match est encourageant puisque le temps de le dire elle brise la 62e mondiale. Soudainement tout le monde réuni au Peps de l'Université Laval reprend vie. Malheureusement la Canadienne enchaîne mal et n'arrive pas à contrôler le jeu au service. Elle tente quelques montées au filet intéressantes, mais force est d'admettre que son tennis de base n'est pas assez bon pour tenir. Trop fébrile et nerveuse et pas convaincue elle-même qu'elle peut remporter ce genre de match. Je m'ennuyais même de la hargneuse Sharon Fichman. Mais la Torontoise n'est pas à 100 % physiquement. Difficile d'envoyer une joueuse blessée au combat. 

Ah franchement, dure entame de compétition pour le Canada.