MONTRÉAL - Grigor Dimitrov donnera le coup d'envoi à son tournoi de la Coupe Rogers mercredi après-midi alors qu'il sera opposé à Mischa Zverez.

Septième tête de série à Montréal, Dimitrov a longtemps gravité autour du top-10 hormis un petit recul en 2016.

Détenteur de deux trophées cette année (Sofia et Brisbane), il a obtenu son meilleur résultat en Grand Chelem aux Internationaux d'Australie en faisant la demi-finale. Difficile de faire mieux chaque quinzaine quand Roger Federer (Australie, Wimbledon) et Rafael Nadal (Roland-Garros) raflent tout sur leur passage et que le reste du « Big Four » s'en mêle.

« Je pense m'approcher de plus en plus (d'un titre majeur), estime le Bulgare. Ce n'est toutefois pas aussi facile que tout le monde le croit, surtout aujourd'hui quand on remarque qui a gagné les derniers Grands Chelems. Ça met les choses en perspective. Je crois avoir beaucoup appris dans les dernières années, mais tout se joue en tournoi. J'aimerais prédire quand ça va m'arriver. Je pense être un bon prétendant, mais c'est extrêmement difficile de maintenir le niveau pendant sept matchs consécutifs, surtout quand tout le monde joue aussi bien. »

Dans la poursuite de son but, Dimitrov peut compter sur un partenaire d'entraînement d'exception pour peaufiner son art. Grand ami de Nadal, avec qui il échange des balles de temps à autre, il est allé visiter pour la toute première fois son copain dans sa ville natale, Manacor, où il a mis sur pied une académie de tennis l'an dernier.

« C'était incroyable de pratiquer avec Nadal pendant un peu plus d'une semaine, a déclaré Dimitrov, qui souhaite répéter l'expérience. Nous avons toujours été de très bons amis. Nous avions discuté de l'idée de s'entraîner ensemble pendant la saison sur gazon et on s'est dit : "pourquoi pas là?". C'est un endroit merveilleux, c'est différent de l'endroit où je m'entraîne habituellement. Tout le monde était tellement accueillant et ils ont fait preuve d'une grande hospitalité. Les installations sont géniales, il y a tout ce dont vous avez besoin : des résidences, de beaux terrains, un gym... »

On sait qu'une carrière sportive implique des sacrifices et peu de temps libre, mais cette escale a permis aux deux hommes de décrocher un instant.

« On a passé un moment fantastique, se remémore Dimitrov. C'est un gars spécial à mes yeux, je l'ai toujours admiré. C'est une chance unique d'apprendre sur lui, que ce soit sur le terrain ou à l'extérieur. On a eu l'occasion de se promener sur l'île, de passer du temps ensemble comme deux personnes bien ordinaires. Ce que j'ai apprécié le plus, c'est qu'il n'y avait aucune rivalité, juste une saine compétition. On joue l'un contre l'autre, mais en même temps, on a laissé le tennis de côté un peu. On a discuté de tout et de rien, en toute franchise, et j'avais beaucoup de questions à lui poser. »

Si les vétérans comme Nadal, Federer ou encore Murray se trouvent là où il aspire être, quasi indélogeables lorsqu'en santé, plusieurs jeunes comme Dominic Thiem et Alexander Zverev poussent dans la même direction que lui, qui a désormais 26 ans.

« Même si tu es jeune, tu peux battre n'importe qui. Plusieurs des jeunes joueurs sont déjà excellents, pensons à Zverev et plusieurs autres qui cognent à la porte. C'est une bataille constante contre eux. Je crois qu'à cet âge, c'est un peu plus facile : il y a moins de pression, ils sont relax, ils sont jeunes et fringants et en plus ils sont excités de voyager. Après ça, il faut défendre sa place semaine après semaine, année après année. »

Surnommé « Baby Fed » en raison de son style de jeu comparable à celui du grand Suisse, Dimitrov fait partie d'un groupe sélect d'athlètes qui sont représentés par l'agence de marketing fondée justement par Federer lui-même, Team 8.

Le dernier droit

Dimitrov a connu une légère déception à Washington la semaine dernière en étant  éliminé dès la ronde des 16 mais il ne semble pas s'en faire outre mesure.

« Pour moi, c'est plutôt facile (de passer par-dessus). J'ai pris le temps nécessaire pour me préparer. Il faut toujours être prêt. Cette défaite ne m'affecte pas trop, je voulais simplement reprendre le rythme et profiter de ces matchs afin de m'exercer pour de plus gros tournois. »

La 11e raquette mondiale est maintenant à Montréal depuis quelques jours déjà. Avant les Internationaux des États-Unis, dernier majeur de la campagne, la Coupe Rogers et le tournoi de Cincinnati sont d'excellents tests en tant que Masters 1000.

« Le calibre de tennis a augmenté significativement. Tout le monde peut battre tout le monde. Je suis confiant en mon jeu et en ma forme physique. Je crois présentement pouvoir produire du bon tennis durant les prochaines semaines et c'est mon objectif. »