MONTRÉAL - C’est aujourd’hui que se met officiellement en branle la Coupe Rogers à Montréal.

Simona Halep débarque dans la métropole en tant que première tête de série et favorite du tournoi.

La Roumaine avait remporté les grands honneurs lors de l’édition de 2016 après une semaine de fou. Non seulement elle avait été couronnée championne de l’évènement, mais elle avait dû jongler avec un horaire surchargé puisqu’elle avait également atteint la finale du double avec sa partenaire de jeu Monica Niculescu. Même si elle est au bout du compte passée à un cheveu d’un doublé, ce fut tout de même une prestation incroyable.

« J’avais connu une bonne semaine et j’en garde de bons souvenirs, a déclaré Halep en ne manquant pas de souligner l’accueil chaleureux des gens, en espérant retrouver de nouveau des drapeaux roumains dans les gradins cette année.  C’est la plus belle semaine qui soit dans un gros tournoi du genre. »

« Je joue toujours bien au Canada, je me sens bien ici. J’aime l’atmosphère durant les matchs et il y a plusieurs terrains de pratique. C’est un gros tournoi et on a tout ce dont on a besoin. Je me sens bien et j’espère encore connaître du succès cette année. Montréal est un endroit spécial pour moi car j’ai gagné ici et les gens me supportent beaucoup. »

Depuis sa dernière présence, Halep a atteint les plus hauts sommets. Elle s’est longtemps maintenue parmi les meilleures sur la planète, mais elle peut aujourd’hui porter fièrement le statut de no 1 mondiale qu’elle convoitait. De plus, elle a enfin mis la main sur son premier titre du Grand Chelem en carrière en mai, à Roland-Garros. Ce n’est pas pour rien qu’elle dit préférer l’ocre à toutes les autres surfaces puisque c’est là qu’elle a pu réaliser son rêve. C’est tout un cheminement qu’elle a entrepris pour en arriver là, et tout un mandat que de demeurer constante.

« Il y a plusieurs choses qui sont arrivées dans ma vie (depuis 2016). Je pense que je suis une personne différente et une joueuse différente, dans le bon sens. J’ai travaillé beaucoup pour m’améliorer personnellement et professionnellement.  J’essaie de garder le rythme et de garder un haut niveau tout en ne cessant de m’améliorer. Je suis meilleure cette année et ça peut difficilement mieux aller. »

Un déclic

La préparation mentale est particulièrement cruciale dans le cas de Halep. Son entraîneur Darren Cahill avait d’ailleurs souligné l’impact positif de la psychologue sportive Alexis Castorri, la même qui épaule Andy Murray, dans la conquête de son premier titre majeur au printemps. La joueuse de 26 ans a souvent mentionné le fait qu’elle était très négative envers elle-même, mais depuis le début de cette collaboration, elle en a retiré beaucoup de bénéfices sur le terrain et à l’extérieur de celui-ci. Ses excellents résultats viennent aussi avec plus d’attention.

« Il y a assurément davantage d’attention sur moi maintenant, constate-t-elle. Mais j’essaie de rester la même personne, rien ne change. J’ai accompli quelque chose d’énorme et c’est un rêve devenu réalité, mais la vie ne change pas. Je garde une attitude détendue et mon acharnement au travail car c’est vraiment important. »

« C’est bien de voir que les gens apprécient ce que je fais, ajoute-t-elle, reconnaissante. Ce n’est pas facile parce que parfois vous connaissez des déceptions et c’est difficile de redonner aux partisans, mais j’essaie le plus possible car je retire beaucoup d’énergie d’eux. »

Ça ne veut pas dire pour autant que la no 1 au monde sur le circuit de la WTA n’a pas de baisse de régime à certains moments. Sur un aussi long calendrier, il est difficile de garder le rythme. Après la conquête de son premier trophée majeur, elle a fait un faux pas à Wimbledon, étant éliminée par Su-Wei Hsieh en troisième ronde, avant même la deuxième semaine de la quinzaine. Elle faisait à ce moment-là partie d’une réelle hécatombe parmi les têtes d’affiche du top-10.

« Ça fait déjà un bon moment que j’ai remporté le tournoi de Roland-Garros et ç’a été mouvementé depuis. Les tournois se succédaient et on n’avait pas le temps de récupérer, d’expliquer Halep, en faisant état de la fatigue qui s’accumulait. J’ai cependant profité d’une pause par la suite et j’en avais besoin, mentalement surtout, et puis physiquement. Pendant trois ou quatre semaines, je n’ai presque rien fait à part aller au gym.
Je n’ai même pas joué au tennis pendant deux semaines et demie. »

Si Halep espère que la tendance des dernières années continue aux Internationaux du Canada, et que la logique est respectée dans le tableau, il lui faudra se défaire de Venus Williams, 13e favorite. Elles pourraient s’affronter dès les 16es de finale dans un duel qui promet, mais chaque chose en son temps.

« Ça s’est très bien passé à l’entraînement ici et je suis prête à commencer, même si je ne sais pas encore exactement quand sera mon premier match. D’ici là, j’essaie d’être relaxe. J’ai hâte d’amorcer le tournoi. Il me faudra être en confiance, car ce sera très relevé », anticipe la fille à battre.

« J’ai bien joué cette année et je crois que si je suis patiente et que je travaille fort, ça va bien se passer. »